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LA BATAILLE D'HARMAGUEDON

 AVANT-PROPOS

*  *  *

            « Et le sixième ange versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; et son eau tarit, afin que la voie des rois qui viennent de l'Orient fût préparée. Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes, comme des grenouilles ; car ce sont des esprits de démons faisant des miracles, qui s'en vont vers les rois de la terre habitée tout entière, pour les assembler pour le combat de ce grand jour de Dieu le Tout-Puissant. Voici, je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte. Et ils les assemblèrent au lieu appelé en hébreu Armagédon (*) ».

            (*) [Maredsous donne : Har-Magedôn, Pirot et Clamer aussi ; Buzy, Crampon, Saci : Armagédon ; Osty, Stapfer : Harmagédon (v.note) ; Segond et Synodale : Harmaguédon [que nous adoptons ici —Trad.] ; Ostervald et Martin :  Armaqeddon ; Lausanne : Armagueddon ; en hébreu : Réf. Strong 2002 et 4023 : Har-Megiddon ou Megiddo.] — Apoc. 16 : 12-16 ( D.).

            Harmaguédon est un terme hébreu qui signifie la Colline de Méguiddo, ou la Montagne de la Destruction. Méguiddo occupait une position très importante à la lisière sud de la plaine d'Eidraelon, et commandait un défilé important conduisant à la partie montagneuse de la contrée. Cet emplacement fut le grand champ de bataille de la Palestine, sur lequel furent livrés nombre des célèbres combats de l'histoire de l'Ancien Testament. C'est là que Gédéon et sa petite troupe jetèrent l'alarme parmi les Madianites et mirent en déroute leurs soldats qui s'entretuèrent Juges 7 : 19-23. C'est là que le Roi Saül fut vaincu par les Philistins 1 Sam. 31 : 1-6. C'est là aussi que le Roi Josias fut tué par le Pharaon Néco dans une des batailles les plus désastreuses de l'histoire d'Israël 2 Chron. 35 : 22-25. C'est là encore que vivaient le Roi Achab et sa femme Jézabel, dans la ville de Jizréel ou Jézabel trouva une Mort épouvantable. — 2 Rois 9 : 30-37.

            Dans un sens ces batailles étaient des types. Ainsi, la défaite des Madianites libéra Israël du joug de Madian. Gédéon et sa troupe représentaient notre Seigneur et l'Église qui libéreront les humains de l'esclavage du péché et de la mort. La mort du Roi Saül et le renversement de son royaume par les Philistins préparèrent la voie du Roi David qui typifiait le Messie. Le Roi Achab fut le type du gouvernement civil appelé, dans l’Apocalypse, d'une manière symbolique : le «  Dragon ». La Reine Jézabel fut une image typique de la grande prostituée, Babylone, laquelle est même appelée : Jézabel. « Tu laisses faire la femme Jézabel, qui se dit prophétesse ; et elle enseigne, et égare mes esclaves ». — Apoc. 2 : 20 (D.).

            Dans les Écritures, Dieu a évidemment jugé à-propos d'associer le nom de ce célèbre champ de bataille, Harmaguédon, à la grande controverse entre la vérité et l'erreur, le bien et le mal, Dieu et Mammon, conflit qui doit terminer l'Age de l'Évangile  et ouvrir l'Age  millénaire. C'est à dessein qu'il s'est servi, dans le dernier livre de la Bible, d'expressions profondément symboliques, afin de cacher certaines vérités importantes jusqu'au temps convenable (« due »)  où il les révélerait. Mais même au temps convenable, « aucun des méchants ne comprendra, mais les sages comprendront »  Daniel 12 : 10. Aucun de ceux qui n'ont pas le cœur en harmonie avec Dieu ne comprendra, mais seuls les sages parmi Son peuple, la classe des vierges sages de la Parabole du Maître. — Matt.  25 : 1-13.

            Aussi, lorsque nous examinons notre texte, ne devons nous pas nous attendre à ce que, littéralement, des gens se rassemblent sur la Colline de Méguiddo. Nous devons plutôt rechercher ce qui est symbolisé par cette montagne. Beaucoup de choses sont appelées « La Bataille d'Harmaguédon » ; cette expression est employée de beaucoup de manières et à de nombreux points de vue. Mais les chrétiens se rendent compte que ce terme « Harmaguédon »  appartient spécialement à la Bible où il est employé dans un sens spirituel. Si donc, actuellement, il est opportun de considérer la Bataille d'Harmaguédon d'un point de vue politique, il est sûrement opportun aussi de considérer ce terme de son vrai point de vue religieux.

            Tous, nous savons que le livre de l'Apocalypse est rempli de symboles. Il semble que Dieu ait placé ce livre le dernier dans la Bible afin d'y cacher de remarquables et importantes vérités. L'opinion de tous ceux qui étudient la Bible est que ce dernier livre renferme de précieuses vérités. Dieu les a si adroitement voilées que Ses enfants, dans les temps passés, n'ont pas été capables de les discerner complètement et clairement. Ceux qui étudient la Bible croient que telle a été l'intention de Dieu, non seulement parce que le temps n'était pas venu de comprendre ces vérités, mais parce que Dieu désire cacher certains aspects de Sa Vérité au monde. L'humanité s'est toujours fait une fausse idée du Plan divin, car, dans Sa sagesse, Dieu le désire ainsi. Les vérités que renferme l'Apocalypse ne sont pas pour le monde, ni pour les chrétiens de nom seulement, mais pour l'Église — le Corps de Christ, les saints — « l'Église des Premiers-nés dont les noms sont écrits dans les cieux ». Pour ceux-là, la connaissance deviendra la « nourriture au temps convenable ». « Les sages comprendront ».

            Les Écritures abondent en allusions à Harmaguédon. Notre Seigneur Jésus l'appelle « une grande tribulation [ou « détresse » — Trad.], telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais » Matt. 24 : 21. Le prophète Daniel le décrit comme « un temps de détresse tel qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là » Dan. 12 : 1. A cette déclaration, Daniel ajoute que le Représentant de Dieu, « Micaël, se lèvera, le grand chef, qui tient pour les fils d’Israël ». Le terme « Micaël » signifie « celui qui est comme Dieu » — le Divin. Il se lèvera pour le salut du peuple de Dieu, pour corriger l'erreur et le mal, pour établir le bien et la vérité, pour apporter aux humains le grand Royaume de Dieu qui a été prêché dès les jours d'Abraham.

TEMPS POUR L'ÉTABLISSEMENT DU ROYAUME DU MESSIE

            L'Apocalypse de Saint Jean, étant un livre de symboles, ne sera pas compris par le monde. Dieu Lui-même a dit que ce n'est qu’à une certaine époque seulement que même l'Église peut espérer comprendre. Lorsque le prophète Daniel questionna l'ange sur la signification de sa vision, ce dernier lui répondit : « Va, Daniel, car ces choses sont cachées et scellées jusqu'au Temps de la Fin » — non pas la fin du monde, mais la fin de l'Age — la fin de cette Dispensation. « La terre subsiste toujours ». — Eccl. 1 : 4.

            Saint Pierre nous dit que l'Age actuel doit se terminer dans une grande conflagration, symbole du Temps de Détresse, dans lequel les institutions actuelles seront englouties 2 Pi. 3 : 8-13. Ailleurs dans les Écritures, ce terrible Temps de Détresse est symboliquement représenté par un orage, un tourbillon, un feu, qui consumera tout. Lorsque le présent ordre de choses aura disparu dans le grand Temps de Détresse, Dieu Lui-même établira Son Royaume, ce Royaume pour lequel nous prions : « Que Ton Règne vienne ; que Ta volonté soit faite sur la terre comme elle est faite au ciel ».

            Si donc il se trouve quelque chose pour nous indiquer que nous vivons à la fin de l'Age de l'Évangile, quelque chose pour indiquer que les Vierges préparent leurs lampes, nous pouvons être certains que le temps pour les Vierges sages d'entrer dans la gloire est proche. Quel message béni est celui-ci pour « tous ceux qui aiment Son apparition ! ».

            Dans la même prophétie qui nous montre que le Temps de la Fin est le temps où les sages à l'égard de Dieu comprendront, il nous est dit que cette époque sera spécialement caractérisée par deux traits particuliers : d'abord, « Beaucoup courront çà et là » ; ensuite, « la connaissance sera augmentée » Dan. 12 : 4. Aujourd'hui, nous voyons que cette prophétie est accomplie. Dans le monde entier, les gens courent çà et là comme jamais auparavant. Chemins de fer, bateaux à vapeur, automobiles, tramways électriques (dans la rue, ou au-dessous ou au-dessus), etc. [Écrit en 1897 — Trad.], transportent les hommes partout. L'augmentation générale de la connaissance caractérise notre merveilleuse époque. Tout enfant de dix ans est capable de lire. Dans le monde entier, et dans chaque foyer, il y a des livres, des journaux, des Bibles, l'occasion de s'instruire comme jamais depuis que l'homme est sur terre.

            Le remarquable accomplissement de cette prophétie prouve que nous sommes arrivés au Temps de la Fin dans lequel doit se terminer la Dispensation actuelle et commencer la Nouvelle Dispensation — époque à laquelle le peuple de Dieu sera capable de comprendre la situation et de se tenir prêt pour ce changement.

NOUS DISCUTONS DE PRINCIPES ET NON DE PERSONNALITÉS

            Tous les chrétiens croient, comme Saint Jean, que notre Seigneur est l'auteur du livre de l'Apocalypse Apoc. 1 : 1. Nous ne sommes donc pas responsable des symboles que renferme ce livre. Il y a tant de manières d'être mal interprété, même par de bonnes personnes chrétiennes, que nous sentons naturellement combien il est délicat d'exprimer nos vues. Avant d'exposer comment nous comprenons les symboles de l'Apocalypse, nous désirons déclarer avec force que nous ne disons rien contre des chrétiens pieux, de tout pays, et de toute époque, se rattachant à une église ou séparés de toute confession religieuse. Nous n'avons rien à dire touchant les personnes. Nous discutons de PRINCIPES, de DOCTRINES TOUJOURS, d'individus JAMAIS ! Dieu ne nous a pas chargé de discuter des gens, mais de Sa Parole.

            En présentant notre interprétation des symboles de l'Apocalypse, nous concevons nettement que la Parole de Dieu prononce une terrible accusation contre certains des grands systèmes de notre époque, certains que nous avons respectés et estimés parce que nous avons pensé que bon nombre de leurs adeptes sont pieux en paroles et en actions. Par conséquent, faisons la distinction entre les individus et les systèmes. Nous ne disons rien contre ceux qui, individuellement, sont pieux, mais en interprétant la Parole de Dieu, ce que nous avons à dire a trait uniquement à ces systèmes. En vérité, nous croyons que ces symboles ne font pas allusion aux fidèles enfants de Dieu, probablement parce que les saints de Dieu sont très peu nombreux, si on les compare aux centaines de millions d'humains, ainsi que Jésus le dit : « Ne crains point, Petit Troupeau ».

            Nous en arrivons à l'interprétation des symboles d'Apoc. 16 : 13-16. Nous trouvons qu'il y a trois facteurs ou éléments qui concourent au rassemblement des armées pour cette Bataille d'Harmaguédon. Nous lisons que, de la bouche de la Bête, de la bouche du Faux Prophète et de la bouche du Dragon sortirent trois esprits impurs semblables à des grenouilles, et que ces trois esprits impurs, semblables à des grenouilles, s'en allèrent à travers le monde entier pour le rassembler dans la Bataille d'Harmaguédon.

            Il est donc convenable pour nous de chercher à savoir quels sont les systèmes auxquels font allusion ces termes symboliques : le Dragon, la Bête et le Faux Prophète. Après que nous aurons découvert ce que signifient ces termes, nous demanderons ce que symbolisent les grenouilles qui sortirent de leur bouche.

            D'un bout à l'autre de la Bible, une Bête est le symbole employé pour représenter un gouvernement. Dans la prophétie de Daniel, les grands empires universels sont symbolisés par des animaux : Babylone par le Lion, la Médo-Perse par l'Ours, la Grèce par le Léopard et Rome par le Dragon Dan. 7: 1-8. L'empire romain existe toujours. La chrétienté fait partie de ce grand Empire romain qui prit naissance au jour de César et qui, selon les Écritures, existe encore dans le monde.

            En pratique, tous les exégètes de la Bible s'accordent pour dire que le Dragon de l'Apocalypse représente le pouvoir purement civil, quel qu'il puisse être. Nous ne déduisons pas de ceci que tous les pouvoirs du monde sont mauvais ou viennent du Diable, mais que l'Éternel  a trouvé bon de se servir du symbole du Dragon pour représenter le pouvoir civil.

            La Bête d'Apoc. 16 :13 est la même que celle qui est mentionnée en Apoc. 13 : 2, et qui est semblable à, un léopard (tacheté). Des interprètes protestants de l'Apocalypse s'accordent à dire que ce symbole se rapporte au système papal : non pas au Pape, ni aux congrégations catholiques, ni aux catholiques individuellement, mais au système dans son ensemble qui existe depuis des siècles.

            Dans Sa Parole, il a plu à Dieu de considérer la Papauté comme un système, un gouvernement. La Papauté prétend que le Royaume de Dieu, le Royaume du Messie, fut établi en 799 ap. J. C., qu'il a duré un millier d'années, exactement comme la Bible indique que serait la durée du Royaume de Christ, et qu'il prit fin en 1799 ap. J.C. La Papauté prétend également que depuis 1799, ce Royaume de Christ (c'est-à-dire le système papal, représenté dans l'Apocalypse comme étant la Bête) a souffert la violence. Elle prétend également que, depuis 1799, le Diable a été relâché, en accomplissement d'Apoc. 20 : 7.

            L'histoire rapporte que la période (« era ») se terminant en 1799, marquée par la campagne de Napoléon en Égypte, scella le terme de la domination papale sur les nations. En effet, Napoléon emmena même le pape prisonnier en France où il mourut. D'après les catholiques romains, cette profonde humiliation de la papauté marque le temps où Satan est relâché, en accomplissement d'Apoc. 20 : 7.

            Nous ne pouvons souscrire à l'interprétation de la prophétie ainsi faite par nos frères catholiques. Notre Seigneur avait certainement raison quand Il déclara que « Satan est le prince de ce monde», et que notre époque est « le présent monde [ou Age] mauvais ». La raison pour laquelle il y a tant d'abus de confiance (« graft »), de fausses doctrines, de tromperies, d'ignorance, de superstition partout, c'est que Satan est l'être puissant qui séduit le monde. Selon les Écritures, Satan doit être lié pour mille ans, afin qu'il ne séduise plus les nations Apoc. 20 : 3. Lorsque les mille ans seront accomplis, Satan sera délié pour un peu de temps, afin que les humains soient mis à l'épreuve. Ensuite, il sera détruit dans la Seconde Mort, avec tous ceux qui seront en harmonie avec lui.

            Ceux qui étudient la Bible commencent seulement à ouvrir les yeux et à voir la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de l'Amour de Dieu : les merveilleuses dispositions qu'Il a prises, d'abord en faveur de l'Église qui doit avoir part à la gloire du Royaume, et ensuite pour les humains qui recevront la bénédiction d'une élévation à la perfection humaine durant ces mille ans. Cette glorieuse Époque est imminente, et non du passé. La condition des humains, à la fin du Royaume du Messie, sera si belle que tout ce qu'on aurait jamais pu imaginer ne pourra lui être comparé. L’œuvre grandiose de Dieu ne sera cependant pas achevée avant que chaque être humain n'ait atteint la perfection, ou n'ait été détruit dans la Seconde Mort pour avoir refusé de se soumettre aux exigences des lois de la justice. Alors, on entendra toutes les créatures dans le ciel et sur la terre s'écrier : « A celui qui est assis sur le trône, et à l'Agneau, la bénédiction, et l'honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » — Apoc. 5 : 13.

            Le Dragon symbolise donc le pouvoir romain, représenté par le pouvoir civil dans le monde. La Bête est le système papal de gouvernement. Il reste à interpréter le troisième symbole, le Faux Prophète. Faux Prophète est, croyons-nous, un autre nom pour le système appelé ailleurs « l'image de la Bête » Apoc. 13 : 14. Selon les Écritures, cette Image est une représentation très exacte de la Bête. Nous comprenons que le Faux Prophète, ou Image de la Bête, signifie la Fédération des Églises protestantes.

L'IMAGE DE LA BÊTE

            Afin de comprendre pourquoi la Fédération protestante des Églises doit être symbolisée par l'Image de la Bête et comme le Faux Prophète, nous devons examiner d'autres passages bibliques symboliques. En Apoc. 17 : 5, notre attention se porte sur un grand « mystère ». Le terme « prostituée » dans le symbolisme biblique, ne désigne pas une personne immorale. Il désigne l'église qui devait être le Royaume de Dieu, mais qui a perdu sa virginité en s'associant à un époux terrestre, au lieu de son Époux céleste. A quel époux terrestre l'Église s'est-elle unie ? A l'Empire romain. Dans l'esprit de Luther et dans celui d'autres réformateurs, il y avait certitude absolue qu'une union étroite existait entre l'Église et le monde. Pendant un certain temps, l'Église déclara qu'elle attendait le retour de Christ pour établir Son Royaume. Finalement, elle dit : « Je n'attendrai pas jusqu'à  la Seconde Venue de Christ, je vais m'unir à l'Empire romain ».

            Chacun connaît le résultat. L'église catholique romaine fut élevée au pouvoir et régna en reine durant des siècles. Cette union de l'Église et de l'État est représentée en Italie dans un tableau célèbre. Sur un trône, le Pape et l'Empereur sont assis côte à côte. D'un côté se trouvent des cardinaux, des évêques, le bas clergé et les laïcs, chacun selon son rang. De l'autre côté se trouvent des généraux, des lieutenants, des soldats, jusqu'au commun peuple. Ainsi l'union de l'Église et de l'État fut donc admise.

            Sur la base de cette union, tous les gouvernements terrestres ont été appelés chrétiens, car tous prétendent à l'unité comme faisant partie intégrante de l'Église. L'histoire nous dit que, durant des siècles, l'Église a établi les souverains terrestres. Ceux à qui le Pape désirait donner la couronne étaient couronnés. Pour prouver la suprématie de l'Église, on raconte l'histoire de l'Empereur d'Allemagne, Henri IV, qui avait encouru la disgrâce papale et qui, par châtiment, fut obligé de rester trois jours devant les portes du Château de Canossa, les pieds nus, vêtu seulement de la chemise de crin des pénitents et exposé aux rigueurs du froid, au cœur de l'hiver. Il dut ensuite ramper sur les mains et les genoux pour arriver jusqu'au pontife, dont le bas de soie fut enlevé, afin que l'empereur pût baiser le gros orteil du pape et qu'ainsi les paroles du Ps. 2 : 12 fussent accomplies « [ô rois... juges de la terre... ] Baisez le Fils ».

            Nous croyons que c’est là une fausse application de l'Écriture. « Le Fils » n'est pas le Pape. La « sainte montagne » est le Royaume de Dieu. Ses représentants sont symbolisés par la sainte montage de Sion. Le grand Messie renversera complètement toutes les choses du temps actuel, et établira le Royaume de Justice et de Vérité qui libérera l'humanité du péché et de la dégradation.

            Les catholiques romains croient que le Pape est le « vicaire » de Christ et qu' Il règne à Sa place. Ils croient que c'est maintenant que Satan est délié pour séduire les nations ; que bientôt l'Église obtiendra de nouveau plein pouvoir dans le monde, avec pour résultat la destruction de tous ceux qui ne lui obéiront pas. Cette interprétation nous fait penser aux 13 et 20e chapitres de l'Apocalypse. Les protestants ne comprennent pas dans quel temps nous vivons. Sans nul doute, tous ceux qui réfléchissent ont remarqué que les premiers pas en vue d'une union sont faits par les protestants, jamais par les catholiques.

            La question se pose maintenant : pourquoi les Écritures représentent-elles le Protestantisme comme une Image de la Bête ? Quand et comment cela s'est-il produit ? Depuis la Réformation les Protestants se sont efforcés individuellement de sortir des ténèbres du passé, et ainsi établirent-ils de nombreux credo et organisèrent-ils de nombreuses « dénominations » (ou « sectes religieuses » dict. — Trad.). Mais vers le milieu du siècle dernier, les chefs (ou conducteurs) religieux commencèrent à se rendre compte que, si chacun continuait à étudier la Bible individuellement, le temps viendrait où chacun aurait un credo individuel, personnel. Pour éviter ce qui leur semblait être une diminution de puissance, ils projetèrent une union des Protestants en un système appelé Alliance évangélique.

            L'Alliance évangélique est une union de différentes confessions protestantes, fondée en 1846 dans le but précis d'accomplir de leur côté ce que le Catholicisme avait fait du sien. Voyant la grande puissance que les Catholiques romains exerçaient à cause de l'unité de leur système, les Protestants dirent : « Nous sommes divisés. Nous n'avons aucune puissance. Nous allons nous organiser ». Sur le champ, selon les Écritures, ils firent une Image de la Bête.

             La Bible déclare, toutefois, que l'Image ne peut faire aucun mal avant d'avoir été animée [litt. avant de recevoir la vie — Trad. ] par la Bête à deux cornes Apoc. 13 : 15. Nous croyons que cette « Bête à deux cornes semblable à un agneau », mais « parlant comme un dragon », représente l'église d'Angleterre qui ne fait pas partie de l'Alliance évangélique. L'église d'Angleterre prétend, comme l'église de Rome, être la véritable église ; elle déclare que toutes les autres sont fausses, que seule elle possède la succession apostolique originelle, et que personne n'est autorisé à prêcher s'il n'a pas reçu l'imposition de mains apostoliques. Telle a été, durant des siècles, la prétention de l'église d'Angleterre, et c'est ce qui fait la différence entre cette église et toutes les autres confessions (ou sectes) protestantes.

            Bien que l'Alliance évangélique soit organisée depuis 1846, elle n'a pas encore pu arriver au but qu'elle s'était proposé, car elle n'a pas su comment il fallait agir. Les « dénominations » (nous emploierons désormais le terme « secte » — Trad.) faisant partie de cette Alliance n'étaient unies que de nom, et en conséquence, ont travaillé les unes contre les autres. Les sectes qui restèrent en dehors de cette Alliance furent déclarées non-autorisées, et à leur tour, mirent au défi les églises évangéliques de pouvoir leur montrer de qui elles avaient reçu l'autorité de prêcher. Le résultat fut que l'image n'eut aucun pouvoir pour agir, et fut foulée aux pieds. Pour avoir de la vitalité, la vie, elle avait besoin de la succession apostolique, elle devait avoir une base pour travailler à son œuvre.

            Les Écritures montrent que l'église d'Angleterre deviendra l'amie de l'Alliance évangélique et lui donnera l'autorité apostolique pour prêcher. A cause de cette union, l'Alliance pourra dire : « Nous avons l'autorité apostolique pour prêcher ; que personne ne parle s'il n'a notre autorisation ». C'est ce que nous enseigne Apoc. 13 : 17. Il ne sera permis à personne d'acheter ou de vendre des choses spirituelles, au marché spirituel, sans avoir reçu la marque de la Bête ou celle de son Image.

            En Apoc. 16 : 13, il est fait allusion au Faux Prophète, autre représentation de l'Image, le produit vitalisé de l'Alliance évangélique, qui a pris la forme de la Fédération des églises et possède aujourd'hui beaucoup de vitalité. Il nous reste à savoir si sa vitalité augmentera encore. Les Écritures nous indiquent clairement que l'Image de la Bête est appelée à avoir une si grande puissance qu'elle agira comme le fit l'église catholique romaine dans le passé ; ces deux systèmes, catholique et protestant, gouverneront le monde civilisé d'une manière autoritaire, par l'intermédiaire du pouvoir civil, le Dragon [Note 1].

« TROIS ESPRITS IMPURS COMME DES GRENOUILLES »

            Les Écritures nous disent que ce résultat sera atteint par les paroles de la puissance combinée de l'église et de l'État. « Et je vis sortir de la bouche du Dragon, et de la bouche de la Bête, et de la bouche du Faux Prophète, trois esprits impurs immondes » — Darby), comme des grenouilles ». Dans ce passage, l'esprit est une doctrine — une doctrine impure — une fausse doctrine. Chacun de ces systèmes exprimera les mêmes choses, et ces paroles auront pour effet d'assembler les royaumes de la terre pour la grande Bataille d'Harmaguédon.

            Le symbolisme de l'Écriture, bien compris, est très significatif ; il y a toujours une ressemblance étroite entre le symbole lui-même et la chose qu'il représente. Lorsque le Saint Esprit emploie une grenouille pour représenter certaines doctrines ou certains enseignements, nous pouvons être sûrs que l'application conviendra bien. Bien qu'une grenouille soit une petite créature, elle s'enfle jusqu'à ce qu'elle soit près d'éclater dans ses efforts pour paraître importante. Une grenouille a l'apparence d'être très sage, lors même qu'elle ne sait pas grand-chose. En outre, une grenouille coasse chaque fois qu'elle émet un son !

            Les trois caractéristiques les plus marquantes d'une grenouille sont donc : la suffisance, un air de sagesse et de connaissance supérieures, et un coassement continuel. En appliquant ces caractéristiques à la figure donnée dans la Parole divine, nous apprenons que du pouvoir civil, de l'église catholique et de la Fédération des églises protestantes sortiront les mêmes enseignements. Tous auront le même esprit de jactance ; tous prendront un air de connaissance et de sagesse supérieures ; tous prédiront les terribles conséquences qu'entraînerait la désobéissance à leurs conseils. Malgré les profondes divergences existant entre les diverses confessions de foi, tout sera passé sous silence, car le mot d'ordre général sera de ne rien changer à l'ancien état de choses, de ne rien approfondir et de ne rien rejeter.

            L'autorité divine de l'église et le droit divin des rois, en dehors de l'église, ne pourront se combattre, car tous deux seront également soutenus. Toute personne ou tout enseignement qui ne seront pas d'accord avec ces proclamations orgueilleuses, antibibliques, seront couverts de mépris, par la bouche des grenouilles, coassant des chaires et des tribunes, et à travers la presse tant religieuse que profane. Les plus nobles sentiments de certains seront étouffés par la philosophie procédant du même esprit mauvais qui parla par la bouche de Caïphe, le souverain sacrificateur, à l'égard de notre Seigneur Jésus. Comme Caïphe déclara qu'il était opportun de commettre un crime, de violer ainsi la justice tant humaine que divine, afin de se débarrasser de Jésus et de Ses enseignements, ainsi l'esprit de grenouille approuvera toute violation de principe nécessaire pour sa sauvegarde personnelle.

            Tout vrai chrétien éprouve un sentiment de honte, en lisant l'histoire, d'y voir quels terribles forfaits furent commis au nom de Dieu et de la justice, et au nom de notre Seigneur Jésus. Nous ne devons pas penser un seul instant que ces esprits de grenouilles, ou doctrines, sont tous mauvais, mais ce sont plutôt des doctrines pompeuses et ampoulées de gens qui se prétendent être très sages et très grands, ayant pour eux des siècles d'histoire. C'est de la bouche du Dragon que sort la doctrine du droit divin des rois : « Ne soulevez pas le voile du passé pour voir comment les rois ont reçu ce droit. Acceptez la doctrine, car si vous ne le faites pas, et que les hommes examinent le sujet de près, il y aura une terrible révolution et tout s'écroulera ! ».

            La Bête et le Faux Prophète poussent des coassements semblables. L'église catholique dit : « Ne regardez pas en arrière ! Ne vous informez pas de ce qui a trait à l'église ! ». Le protestantisme dit : « Nous sommes grands, nous sommes sages, nous sommes instruits. Restez tranquilles ! Personne alors ne saura que vous ne connaissez rien ». Tous déclarent (en coassant) : « Nous vous disons que si vous soulevez la moindre objection contre l'état de choses actuel, il arrivera des choses terribles ! ».

            Les partis politiques y ont aussi leur part. Tous déclarent : « Si le moindre changement devait arriver, cela entraînerait un terrible désastre ! ». Certains sont soutenus par la fermeté de caractère, d'autres par le pouvoir civil, mais ils sont tous unanimes à coasser au peuple que tout changement signifiera la ruine du présent ordre de choses. Selon la manière de s'exprimer de nos jours, le mot d'ordre donné dans l'église et dans l'état est : « Pas de changement ! », mais le peuple commence à éprouver de la crainte. C'est ce coassement de la Bête, du Dragon et du Faux Prophète, qui poussera les rois de la terre à se rassembler pour la Bataille d'Harmaguédon et pour la destruction.

            Les souverains et princes ecclésiastiques, avec leur suite — clergé et fidèles adhérents — se grouperont en une solide phalange (protestants et catholiques). Les rois, princes et sénateurs politiques, et les gens « haut-placés »,  avec leurs partisans et leurs soutiens, se rangeront aussi du même côté. Les rois de la finance et les princes du commerce, et tous ceux qu'ils peuvent influencer grâce à la puissance gigantesque telle qu'elle ne fut jamais exercée jusque là dans le monde, se rangeront également du même côté, selon cette prophétie. Pourtant, ces gens-là ne se rendent pas compte qu'ils se dirigent vers Harmaguédon, et chose extraordinaire, leur cri de ralliement renferme implicitement l'expression « Allons ensemble vers Harmaguédon ! ».

            En parlant de notre époque, notre Seigneur déclara : « Les hommes rendant l'âme de peur et à cause de l'attente des choses qui viennent sur la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées » Luc 21 : 26. Les souverains d'Europe ne savent que faire. Tout esprit de secte est ébranlé. Beaucoup d'enfants (« people ») de Dieu sont perplexes.

            Le coassement des esprits de grenouilles, ou doctrines, rassemblera en une grande armée les rois et les princes de la finance, de la politique, de la religion et de l'industrie. L'esprit de crainte, inspiré par le coassement, fouettera les passions d'hommes habituellement bons et raisonnables ; ils deviendront furieux et agiront, poussés par le désespoir. Dans leur aveuglement, ils suivront ces mauvais esprits, ces mauvaises doctrines, et ils seront ainsi prêts à, sacrifier la vie et toutes choses sur ce qu'ils supposent à tort être l'autel de la Justice, de la Vérité et de la Droiture (« righteousness ») selon un arrangement divin.

            Beaucoup de gens au cœur noble, qui feront partie de cette grande armée, prendront une attitude tout à fait contraire à celle qu'ils préféreraient. Pendant un certain temps, les roues de la liberté et du progrès feront marche arrière, et l'on considérera comme nécessaire à, sa propre conservation, d'apporter des restrictions semblables à celles du Moyen Age pour maintenir le présent ordre de choses et pour empêcher l'avènement du nouvel ordre que Dieu a décrété et qui est proche. Il en est même qui peuvent faire partie du peuple de Dieu et qui ne s'arrêtent pas à considérer si c'est ou non la volonté de Dieu que Ies choses doivent continuer comme elles sont, depuis six mille ans. La Bible dit que telle n'est pas la volonté de Dieu qu'il doit y avoir au contraire un grand bouleversement sur la terre, et qu'un nouvel ordre est en train de s'introduire.

            Selon notre compréhension des Écritures, ces forces combinées d'Harmaguédon triompheront pendant un court laps de temps. On ne pourra ni parler, ni correspondre librement cette liberté et d'autres qui sont devenues comme le souffle vital même des masses de nos jours seront brutalement supprimées, sous prétexte de nécessité, pour la gloire de Dieu, pour obéir aux commandements de l’église, etc. La soupape de sûreté sera bloquée, et cessera ainsi de troubler les rois de la terre avec le bruit de la vapeur qui s'échappe tout paraîtra calme, jusqu'au moment où aura lieu la grande explosion sociale décrite dans l'Apocalypse sous l'image d'un tremblement de terre. Dans le symbolisme biblique, un tremblement de terre signifie une révolution sociale, et selon la déclaration des Écritures, il n'y en aura jamais eu de semblable Apoc. 16 : 18, 19. Voyez l'allusion qu'en fait notre Seigneur en Matt. 24 : 21.

LA GRANDE ARMÉE DE L'ÉTERNEL

            Les Écritures montrent qu'à ce moment-là la puissance divine interviendra, et Dieu rassemblera les armées rangées à Harmaguédon, à la Montagne de la Destruction Apoc. 16 : 16. La chose même qu'elles cherchaient à éviter par leur union, leur fédération, etc., sera précisément celle qu'elles précipiteront. D'autres passages des Écritures nous disent que Dieu sera représenté par le Messie, et qu'Il se tiendra du côté des masses. « En ce temps-là se lèvera Micaël [celui qui est semblable à Dieu.. c'est-à-dire le Messie] » Dan. 12 :1. Il exercera l'autorité. Il  prendra possession de Son Royaume d'une manière bien inattendue par nombre de ceux qui avaient prétendu par erreur être Son Royaume et être autorisés par Lui à régner en Son nom et à Sa place.

            Notre Seigneur Jésus a dit : « Vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez [ou à qui vous rendez service] ». Il est possible que certains rendent service à Satan et à l’erreur, alors qu'ils prétendent servir Dieu et la justice, et d'autres peuvent comme le fit Saul de Tarse, servir par ignorance, « pensant rendre service à Dieu » en persécutant l'Église. Le même principe est encore vrai en sens inverse. De même qu'un roi de la terre ne prend aucune responsabilité à l'égard du caractère moral de chaque soldat qui combat pour lui, ainsi l'Éternel  ne répond pas du tout du caractère moral de ceux qui s'enrôlent dans Son armée et combattent de Son côté, quel qu'en soit le sujet. Ils sont Ses serviteurs puisque c'est à Lui qu'ils rendent service, quel que soit le mobile ou le but qui les pousse à agir.

            Le même principe s'appliquera à la Bataille d'Harmaguédon qui vient. Dans cette bataille, Dieu sera du côté du peuple, et c'est cette armée indescriptible même, le peuple, qui se rangera au début de la bataille. Les anarchistes, les socialistes et les extrémistes exaltés, venus de tous les horizons raisonnables ou déraisonnables, marcheront les premiers. Celui qui a quelque connaissance de la vie militaire sait qu'une grande armée est composée de toutes les classes de la société.

            Les masses s'agiteront sous les restrictions apportées à leurs libertés, mais elles seront conscientes de leur faiblesse vis-à-vis des rois et des princes de la finance, de la société, de la religion et de la politique alors au pouvoir. La majorité des pauvres et de la classe moyenne préfère la paix, pour ainsi dire à tout prix. Les masses populaires n'ont aucune sympathie pour l'anarchie. Elles se rendent compte, avec raison, que la plus mauvaise forme de gouvernement est préférable à l'anarchie. Elles chercheront la délivrance au moyen du vote, et le rajustement pacifique des affaires de la terre pour éliminer le mal et pour remettre entre les mains du peuple et dans l'intérêt de tous, les monopoles, les services publics et les richesses naturelles. La crise surviendra lorsque les défenseurs de l'ordre social établi en viendront à violer la loi et à s'opposer à la volonté de la majorité exprimée par le vote. La crainte de l'avenir poussera les masses bien intentionnées au désespoir, et l'échec du socialisme sera suivi de l'anarchie.

            Les saints du Seigneur n'ont pas du tout à prendre part à cette bataille. Le peuple consacré de Dieu désire ardemment le Royaume du Messie et la glorieuse année du Jubilé et du Rétablissement qu'il inaugurera ; il attend avec patience et sans murmurer les temps marqués par Éternel. Leurs lampes étant préparées et allumées, les enfants de Dieu ne seront pas dans les ténèbres concernant les événements importants de la bataille imminente ; au contraire, ils seront pleins de courage, sachant que l'issue a été annoncée par la « sûre parole prophétique » à laquelle ils ont bien fait « de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le Jour vienne à paraître ». — 2 Pi. 1 : 19.

            La question se pose alors : pourquoi Dieu n'a-t-il pas établi Son Royaume plus tôt ? Pourquoi Harmaguédon est-il nécessaire ? Nous répondons que Dieu a Ses propres temps et saisons, et qu'il a fixé le grand Jour du septième millier d'années pour le règne de Christ. La Sagesse divine a retenu jusqu'à notre époque la grande connaissance et la technique qui multiplient en même temps des millionnaires et des mécontents. Si Dieu avait levé le voile de l'ignorance il y a mille ans, le monde se serait rangé pour Harmaguédon mille ans plus tôt. Dieu a caché ces choses jusqu'au temps actuel, parce que Son Plan comprend diverses parties qui, toutes, convergent vers le même point chronologique. Dans Sa bonté, Dieu a voilé les yeux des humains jusqu'à ce que le rassemblement pour Harmaguédon précède immédiatement le moment où le Messie prendra Son Pouvoir souverain et commencera à régner. — Apoc. 11 : 17, 18.

            Les enfants de Dieu devraient être grandement reconnaissants envers le Dispensateur de tous biens. Ils devraient se préparer pour la grande tempête qui se lève, et demeurer très calmes, ne s'ingérant pas mal à propos ni du côté des riches, ni du coté des pauvres. Nous savons d'avance que l'Éternel est aux cotés du peuple. C'est Lui qui combattra dans la Bataille d'Harmaguédon, et Ses agents seront les soldats de cette armée spéciale, formée de toutes les classes. Lorsque ce grand « tremblement de terre » de la révolution sociale se produira, ce ne sera pas simplement une poignée d'anarchistes, mais tout le peuple qui se lèvera pour renverser le grand pouvoir qui l'étrangle. L'égoïsme est à la base de toute l'affaire.

PAS ENCORE, MAIS BIENTÔT

            Il y a quarante ans que les forces se rassemblent des deux côtés pour la Bataille d'Harmaguédon. Grèves, fermetures d'ateliers et émeutes grandes et petites, ont été simplement des escarmouches secondaires au moment où l'un des belligérants franchissait le terrain de l'autre. Des scandales judiciaires et militaires en Europe, des scandales dans les assurances, dans les trusts et dans les tribunaux en Amérique, ont ébranlé la confiance du public. Des attentats à la dynamite, mis sur le compte tantôt des patrons, tantôt des employés, ont fait que ces deux classes n'ont plus confiance entre elles. Des sentiments d'amertume et de colère des deux partis se manifestent de plus en plus. Les lignes de bataille se dessinent de jour en jour davantage. Néanmoins, la Bataille d'Harmaguédon ne peut pas encore être engagée.

            Le Temps des Gentils doit durer encore deux années [édition anglaise de 1915 — Trad.]. L'image de la Bête doit encore recevoir la vie, le pouvoir. Elle doit être transformée d'un simple mécanisme, elle doit devenir une force vivante. La Fédération protestante se rend compte que son organisation continuera à être sans utilité à moins qu'elle ne reçoive la vie, c'est-à-dire à moins que son clergé soit, directement ou indirectement, reconnu comme possédant l'ordination et l'autorité apostoliques pour enseigner. Selon la prophétie, cela proviendra de la Bête à deux cornes qui, nous le croyons, représente symboliquement l'église d'Angleterre. L'activité arbitraire, tyrannique du protestantisme et du catholicisme, agissant conjointement pour supprimer les libertés humaines, attend cette vivification de l'Image. Il est possible que ceci s'accomplisse bientôt, mais Harmaguédon ne peut pas précéder cet accomplissement, au contraire, il doit le suivre, peut-être un an après, selon notre compréhension de la Parole prophétique (*) [Quand l'Auteur écrivit ceci, il pensait, que la détresse ne durerait que trois ou quatre ans].

            Une autre chose encore intervient. Bien que les Juifs se répandent graduellement en Palestine, se rendant graduellement maîtres du pays de Canaan, et quoique selon des rapports, dix-neuf millionnaires y seraient déjà, néanmoins, la prophétie exige qu'un nombre évidemment beaucoup plus élevé de riches Hébreux s'y trouve avant qu'Harmaguédon n'éclate. En vérité, nous comprenons que la « détresse de Jacob » en Terre sainte, se produira à la fin même d'Harmaguédon. Alors commencera à se manifester le Royaume du Messie. Désormais, Israël dans le pays de la promesse s'élèvera graduellement des cendres du passé à la grandeur dont parlent les prophètes. Par l'intermédiaire de ses princes établis par Dieu, le Royaume du Messie, tout puissant mais invisible, commencera à enlever la malédiction, à relever l'humanité, et à lui donner « un diadème au lieu de la cendre ».

Notre Roi est en Marche

Mon oeil peut voir l'éclat de la présence du Seigneur

Le voici foulant la cuve du vin de la fureur ;

Je vois l'effet de sa prompte épée aiguë en lueur,

Notre Roi est en marche.

Je puis voir Ses jugements venant par tout l'univers

De gémissements et de signes sont remplis les airs

Je lis la sentence dans les trônes branlants, pervers,

Notre Roi est en marche.

Les « Temps des Nations » cessent, leurs rois ont eu leurs jours

Et quant aux pleurs comme aux douleurs, ils s'en vont pour toujours

Les saints du Lion de Juda vont régner sans détours

Notre Roi est en marche.

Au son de la [7e] trompette, le Roi marche le premier ;

Il va sonder tout cœur à son grand jugement dernier

Réjouis-­toi, mon âme, sois prompte à le saluer,

Notre Roi est en marche.

CHŒUR

Gloire ! Gloire ! Alléluia !

Gloire ! Gloire ! Alléluia !

Gloire ! Gloire ! Alléluia !

Notre Roi est en marche.

(H. M. 171)

APPENDICE

NOTE 1  pour la page 13

            Ce fut en 1880 que notre pasteur prédit que la  Fédération des Églises aurait lieu, et qu'elle recevrait vie en accomplissement d'Apoc.13 : 14, 15. Il comprit que la bête à deux cornes représentait l'Église d'Angleterre et d'Irlande, que l'image vivifiée est la Fédération des Églises vitalisée par l'Église épiscopale. Il comprit que la bête à deux cornes, donnant la vie à l'image, représente l'Église épiscopale conférant l'ordination à des ministres de la Fédération des Églises. Il vit, avant l'accomplissement, que cette vitalité pourrait être accordée de deux façons, soit par une ordination en blanc qui, par un seul document, accorderait l'ordination épiscopale à tous les ministres de la Fédération, soit par une ordination individuelle de chacun d'entre eux. Bien qu'en en admettant la possibilité, il doutait qu'elle prît la forme d'une ordination individuelle. A partir de 1880, il veilla attentivement à l'accomplissement d'Apoc. 13 : 14, 15 jusqu'à 1908, où il vit que le « don de la vie » avait lieu par une ordination générale conférée par la Chambre des évêques de l'Église épiscopale en Amérique.

            Elle donna cette ordination de la façon suivante en approuvant la présence de ministres non épiscopaux de la Fédération des Églises dans des chaires épiscopales comme ministres dûment qualifiés de l'Évangile. On trouve des détails sur cette action de la Chambre des évêques et sur la controverse qui s'en suivit menée par des hommes d'église influents de l'Église épiscopale en Z' 08, 196, 13 -197, 2 [Reprints p. 4196 col. 1 par. 8 à col. 2 par. 4 inclus] (non traduit). En 1909, les évêques de l'Église d'Angleterre acceptèrent une loi qui fut votée par le Parlement, et qui fit une chose semblable concernant les ministres protestants non épiscopaux de l'Empire britannique. Pour plus de détails, veuillez voir Z' 09, 163, 12 à 164 [Reprints p. 4403, col. 2 par. 2, 3, 4] (non traduit). Écrivant à ce propos en Z' 13, 342, 9 à 344, 1 [Reprints p. 5349, col. 1 et 2 à p. 5350 haut] (non traduit), notre pasteur montre que la Chambre des évêques autorisait des missionnaires épiscopaux, dans le champ étranger, à échanger des chaires avec les missionnaires envoyés par les dénominations associées à la Fédération ce qui était donc une ordination en blanc de ces missionnaires. Notre pasteur conclut que les faits rapportés ci-dessus constituaient le « don de la vie » à l'image. Il n'était pas certain qu'il y aurait quelque chose de plus. Depuis ce temps, l'exécution de cette politique de l'Église épiscopale s'est poursuivie de façon croissante. L'image a maintenant la vie. Elle interdit également aux membres du peuple du Seigneur d'échanger des idées religieuses en son sein. Sous peu, elle arrêtera totalement leur travail — Salomé demandant et obtenant la tête de Jean-Baptiste.

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