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LES FIGURES DU TABERNACLE :

TYPES DES « SACRIFICES PLUS EXCELLENTS »

Chapitre 1 à 4 — Chapitre 5 à 8

CHAPITRE PREMIER

LE TABERNACLE TYPIQUE

Le camp. Le parvis. Le tabernacle. L'autel d'airain. La cuve. La table. Le chandelier. L'autel d'or. Le propitiatoire et l'arche. La porte, le premier Voile. Le second voile. Ce que ces choses signifient et leurs antitypes.

*  *  *

Le Tabernacle, que Dieu avait commandé au peuple d'Israël de construire dans le désert de Sin, et qui était lié à tous les services religieux et cérémonies de ce peuple fut, comme nous le dit l'apôtre Paulla figure, « l'ombre des biens à venir » (Héb. 8 : 5 ; 10 : 1 ; Col 2 : 17). En fait, la nation d'Israël tout entière, aussi bien que ses lois, ses services, et ses cérémonies religieuses, servaient de type. Cela étant admis, notre compréhension du plan et de l’œuvre de salut s'accomplissant maintenant aussi bien que leur développement futur, ne peut qu'être grandement éclairée par une étude attentive de ces « figures » qui furent répétées chaque année pour notre édification jusqu'à ce que l'Age de l'Évangile ait introduit leurs antitypes ; la réalité, (1 Pierre 1 : 11 ; Héb. 10 : 1-3).

Ce n'est pas simplement pour obtenir une connaissance historique des coutumes, des cérémonies et du culte juifs que nous voulons entreprendre l'étude de ce sujet, mais afin que nous puissions être édifiés par la compréhension de la substance en examinant la « figure » comme c'était le dessein de Dieu en faisant cette institution.

Ce n'est que lorsque nous comprenons avec quel soin Dieu a guidé et dirigé tous les détails de ces figures que nous pouvons y attacher toute l'importance qu'elles comportent. D'abord, Il emmena Moïse sur la montagne et lui fit voir le modèle d'après lequel ces choses devaient être faites ; ensuite, Il lui recommanda de n'en oublier aucune particularité : — « Aie soin de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne. » (Héb. 8 : 5 ; Ex. 25 : 40). Il en fut de même pour tous les menus détails du service, chaque point, chaque iota du type devait être accompli avec exactitude, parce qu'il illustrait quelque chose de plus grand et de plus important qui devait venir plus tard. Et afin que ces figures pussent toutes être exécutées fidèlement et que le peuple ne pût devenir négligent, le châtiment ordinaire pour toute violation, était la mort. — Voyez par exemple : Ex. 28 : 43 ; Nomb. 4 : 15, 20 ; 17 : 13 ; 2 Sam. 6 : 6, 7 ; Lév. 10 : 1, 2.

Si nous nous rendons nettement compte du soin que Dieu prit pour établir la « figure », cela devrait non seulement nous donner confiance en son exactitude, que pas un iota ou un trait ne doit passer sans qu'il soit accompli (Matt. 5 :18), mais devrait aussi éveiller en nous, pour le Plan de Dieu, un vif intérêt, au point de nous amener à l'examiner de près et à rechercher soigneusement la signification de ces figures. C'est ce que nous nous proposons maintenant de faire, avec la bénédiction divine promise, assurés que parmi ceux qui sont vraiment les consacrés de Dieu, — Ses enfants engendrés de Son Esprit — «  Celui qui cherche trouve et l'on ouvre à celui qui frappe. »

LA CONSTRUCTION DU TABERNACLE

C'est dans l'Exode, ch. 25 à 27 que nous trouvons les instructions données à Moïse pour la construction du Tabernacle, et dans l'Exode 35 à 40, le récit de l'accomplissement du travail.

Brièvement exposé, le Tabernacle était une construction faite d'une série de planches de bois de sittim (acacia), recouvertes ou plaquées d'or, reposant sur des socles d'argent (Z. Kahn et Crampon) et solidement retenues ensemble par des barres de même bois également recouvertes d'or.

Cette construction avait 10 coudées de large, 10 coudées de haut et 30 coudées de long, et était ouverte sur la façade est. Elle était recouverte par une grande toile de lin blanc, entrelacée de figures de chérubins, en bleu, en pourpre et en écarlate. L'ouverture de la façade était fermée par une courtine d'une toile semblable à celle de la couverture, et était appelée « la Porte » ou premier voile, un autre rideau de la même toile, pareillement brodé de figures de chérubins, appelé « le Voile » (ou Second Voile), était suspendu de manière à diviser le Tabernacle en deux appartements. Le premier de ces appartements, le plus grand, qui avait 10 coudées de large et 20 coudées de long, était appelé le « Saint » (*) Le second appartement, celui qui était en arrière, de 10 coudées de long et de 10 coudées de large, était appelé le « Très Saint ». Ces deux appartements constituaient le Tabernacle proprement dit ; et une tente fut élevée au-dessus pour l'abriter. Cette tente était faite d'une couverture de drap (cachemire) de poil de chèvres, d'une autre de peaux de béliers teintes en rouge, et d'une autre de peaux de veaux marins. (Crampon) (mal traduit peaux de blaireaux) (**).

(*) [Cela est fréquemment, mais improprement, appelé « le lieu saint » dans nos différentes versions bibliques, et dans ces cas le mot lieu devait être en italique, indiquant qu'il est fourni par les traducteurs comme par exemple, en Ex. 26 : 33. (Crampon, pour le différencier d'avec le parvis, met un L majuscule). Cette erreur trompe beaucoup parce que c'est le « Parvis » qui est appelé le « lieu saint » Quand lieu n'est pas en italique, il est toujours question du « Parvis ». Voyez Lév. 14 : 13 ; 16 : 27. Le « Saint » est quelquefois aussi appelé le Tabernacle d'assignation. Le « Très Saint » ou le « Saint des Saints », est aussi traduit [à tort par Darby] « lieu très saint ». [Crampon, L., Seg. et O. Traduisent mieux : « sanctuaire »] Lieu, en italique. Exemples : Lév. 16 : 17, 20, 23. [Cette place est aussi appelée le saint sanctuaire ou le sanctuaire de sainteté dans Lév. 16 : 33]. En parlant de ces pièces, nous appellerons respectivement chacune d'elles ; le « Parvis », le « Saint » et le « Très Saint ». Le manque d'intérêt des chrétiens à apprécier ces descriptions typiques, et aussi le manque d'une exactitude uniforme de la part des traducteurs du Lévitique, ont été la cause de ces différentes traductions qui induisent en erreur ceux qui étudient la Bible.]

(**) [La coudée sacrée de 25 pouces, soit de 0,63 m, environ, est celle du Tabernacle].

LE PARVIS OU SAINT LIEU

Le Tabernacle était entouré d'une cour ou « Parvis », à l'extrémité duquel il se trouvait. Ce Parvis de 50 coudées de large et 100 coudées de long, était formé par une clôture de courtines de lin, suspendues par des agrafes d'argent, placées au sommet de poteaux de bois ayant 5 coudées de haut, qui étaient eux-mêmes enchâssés dans de pesants socles de cuivre (mal traduit par « airain »), et tendues, comme la tente qui couvrait le Tabernacle avec des cordes et des épingles. L'enclos tout entier était une place sainte, et en conséquence, appelé le « Lieu Saint », ou le  « Parvis du Tabernacle ». Son ouverture était du côté de l'est, comme la porte du Tabernacle, et on l'appelait : la « Porte ». Cette « Porte » était de lin blanc, entremêlé de bleu, de pourpre et d'écarlate (D).

Il est bon de remarquer que les trois entrées, c'est-à-dire : la « Porte du Parvis », la « Porte du Saint », et  le « Voile » du « Très Saint », étaient de même toile et des mêmes couleurs. En dehors du Tabernacle et de son « Parvis », se trouvait le « Camp » d'Israël, qui l'entourait de tous côtés à une distance respectueuse.

L'AUTEL D'AIRAIN

LE MOBILIER

Le mobilier du « Parvis » ne comprenait que deux meubles principaux : « l'Autel d'airain » et la « Cuve », avec leurs ustensiles respectifs.

En dedans de la porte, et immédiatement en face d'elle, se trouvait « l'Autel d'airain ». Cet autel était en bois, recouvert de cuivre, et avait 5 coudées carrées et 3 coudées de haut. Divers ustensiles appartenaient à son service : « vases à feu », (appelés encensoirs), pour transporter le feu à « l'Autel des parfums », bassins (pour recevoir le sang), fourchettes, pelles, etc. Ensuite, entre « l'Autel d'airain » et la porte du Tabernacle, était la « Cuve ». Elle était faite de cuivre poli et contenait de l'eau ; les sacrificateurs s'y lavaient avant d'entrer dans le Tabernacle.

LA CUVE

Le mobilier du Tabernacle se composait d'une « Table », d'un « Chandelier », d'un « Autel des parfums » dans le « Saint » ; et de l' « Arche du Témoignage » dans le « Très Saint ».

LA TABLE DES PAINS DE PROPOSITION

Dans le premier appartement du Tabernacle, le « Saint », du côté droit (nord) se trouvait la «Table des pains de proposition » ; elle était en bois recouvert d'or, et sur cette table étaient placés douze pains sans levain en deux piles, avec de l'encens au sommet de chaque pile. (Lév. 24 : 6, 7). Les sacrificateurs seuls pouvaient manger de ce pain ; il était saint et on le renouvelait chaque septième jour ou sabbat.

Du côté opposé à la « Table des pains de proposition », se trouvait le « Chandelier », fait d'or pur battu (martelé), ayant sept branches et une lampe à chaque branche. C'était la seule lumière dans le « Saint », car, ainsi que nous l'avons vu, la lumière naturelle était obscurcie par les voiles et les courtines et il n'y avait aucune fenêtre. Ses sept lampes étaient nettoyées, arrangées et pourvues d'huile, etc.., par le Souverain Sacrificateur lui-même qui, en même temps, offrait l'encens sur « l'Autel d'or ».

LE  CHANDELIER D’OR

L'AUTEL DES PARFUMS

Plus loin, tout près du « Voile », se trouvait un petit autel de bois recouvert d'or, appelé « l'Autel d'or »  ou « l'Autel des parfums ». Là, il n'y avait pas de feu, sauf lorsque le sacrificateur en apportait dans les encensoirs qui étaient placés au sommet de cet  « Autel d'or », et qu'il émiettait l'encens dessus, Il se produisait alors une fumée odoriférante ou parfum qui, remplissant le « Saint », pénétrait aussi au-delà du « second voile », dans le « Très-Saint » ou « Saint des Saints ».

L'ARCHE DU TÉMOIGNAGE

Au-delà du « Voile », dans le « Très Saint », il n'y avait qu'un seul meuble — « l'Arche », sorte de coffre rectangulaire, fait de bois recouvert d'or, muni d'un couvercle d'or pur, appelé le « Propitiatoire ». Par dessus (et tirés de la même masse) étaient deux chérubins en or battu. Dans cette « Arche » (sous le Propitiatoire) étaient placés le vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron qui avait fleuri, et les deux Tables de la Loi. (Héb. 9 : 4). Une lumière surnaturelle apparaissait sur le Propitiatoire et brillait entre les chérubins, représentant la présence divine. C'était la seule lumière du « Très Saint ».

Il est à remarquer que tous les meubles qui se trouvaient dans le Tabernacle étaient en or ou recouverts d'or, tandis que, dans le « Parvis », tous les objets étaient en cuivre. Nous croyons que le bois recouvert par ces métaux était employé afin de rendre ces objets plus légers et plus faciles à transporter que s'ils avaient été en métal massif, ce qui avait son importance en voyage. Les vases du Temple, qui avaient les mêmes symboles, étaient de métal massif (1 Rois 7 : 47-50). Nous pensons que les deux métaux, or et cuivre, représentent deux natures différentes — le cuivre représentant la nature humaine dans sa perfection, un peu inférieure à la nature angélique ; et l'or représentant la nature divine, bien au-dessus des anges, principautés et puissances. De même que l'or et le cuivre se ressemblent beaucoup en apparence, bien que de qualités différentes, ainsi la nature humaine est une image et une ressemblance de la nature divine, adaptée aux conditions terrestres.

On remarquera que l'arrangement des :

CAMP, PARVIS ET TABERNACLE voir image haut

en trois divisions principales, distinctement séparées et différenciées, représente trois classes distinctes, bénies par la réconciliation, et que les deux parties du Tabernacle représentent deux conditions de l'une de ces classes.

Le « Camp » représente (*) [écrit en 1881 — Trad.] la condition de l'humanité dans le péché, ayant besoin de la réconciliation, la désirant, ainsi que les bénédictions qui en découlent, tout en analysant cependant de manière indistincte ses désirs et ses gémissements. Dans le type, le « Camp », c'était la nation d'Israël. Les Israélites étaient séparés de toutes les choses saintes par les courtines de lin blanc représentant un mur de foi pour ceux qui sont en dedans, mais un mur d'incrédulité pour ceux qui sont en dehors, ce mur leur dérobant la vue des choses saintes qui sont à l'intérieur et les empêchant d'y avoir accès. Il n'y avait qu'une seule ouverture pour entrer dans le « Lieu saint » ou « Parvis » ; le type témoignant ainsi qu'il n'y a qu'une seule voie pour aller à Dieu, une seule « porte » — Jésus.  « Je suis le chemin... nul ne vient au Père que par moi ». « Je suis la porte ». (Jean 14 : 6 ; 10 : 9).

Le « Parvis » représente la condition de justification, dans laquelle nous entrons par la foi en Christ, la « Porte ». Les Lévites (types des croyants justifiés) seuls étaient admis à venir dans ce « Parvis » après le jour de réconciliation. Ils avaient accès à « l'Autel d'airain » et à la « Cuve » et faisaient le service dans le « Parvis », mais n'avaient pas le droit, en tant que Lévites (croyants) d'entrer dans le Tabernacle, ni même d'y regarder. (Nomb. 4 : 19, 20). Tout ce qui se trouvait dans le « Parvis » était en cuivre, ce qui indique que la classe qui y était admise représentait celle des hommes justifiés. Le « Parvis » ne représente pas la condition de la classe spirituelle pendant l'Age de l'Évangile, bien que les sacrificateurs s'en servaient aussi pour accomplir leur sacrifice et pour se laver.

Le « Tabernacle », avec ses deux parties, représentait les deux conditions de tous ceux qui subissent un changement de nature — de la nature humaine à la nature spirituelle. Le premier appartement, le « Saint », représentait la condition de tous ceux qui, (comme Lévites — croyants justifiés), ont consacré leur nature humaine jusqu'à la mort, afin de devenir participants de la nature divine (2 Pierre 1 : 4), ayant été engendrés de l'Esprit. Le second appartement, le « Saint des Saints », au-delà du « Voile » — la mort — représentait la condition des fidèles  « vainqueurs » qui atteindront la nature divine. Ceux-là, après avoir complété leur consécration dans la mort, seront complètement changés, nés d'entre les morts par la Première Résurrection, à la nature divine et à son organisme. Aucun être humain, quelle que soit sa foi, serait-il purifié de tout péché, justifié pleinement de tout aux yeux de Dieu, et reconnu parfait, ne peut avoir une place ou quelque privilège dans les choses spirituelles représentées dans les intérieurs du Tabernacle et du Temple. Il ne peut même pas regarder dans les choses spirituelles, dans le sens de les apprécier. Mais, durant l'Age de l'Évangile, il y en a qui sont « appelés » à consacrer leur nature humaine et à la sacrifier au service de Dieu, pour hériter en échange la nature spirituelle — comme membres du Corps de Christ. « L'homme naturel ne reçoit pas les choses de l'Esprit... il ne peut les connaître parce que c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Cor. 2 : 14).

Le fait que, dans le Tabernacle, tout était en or, représentant la nature divine, indique qu'il représente la condition de ceux seulement qui sont appelés à la nature divine. Seuls, ceux d'entre les Lévites qui étaient consacrés pour offrir des sacrifices (les Sacrificateurs), avaient accès au Tabernacle ; de même, seuls ceux de la maison de la foi qui se sont consacrés, donnés en sacrifice, jusqu'à la mort même, sont dans les conditions divines représentées dans le Tabernacle.

Le « Parvis », la condition humaine justifiée, est atteint par la foi seule. Donc, si nous voulons expérimenter un changement de nature et devenir de « nouvelles créatures », « participants de l'appel céleste », « participants de la nature divine », nous devons, non seulement garder la foi qui justifie, mais nous devons faire davantage. Ainsi l'entrée dans le « Saint » implique notre pleine consécration au service de l'Éternel, notre engendrement de l'Esprit et notre enrôlement dans la course pour le prix de la nature divine, dont les conditions sont : fidélité à notre vœu en crucifiant la chair justifiée, en présentant notre volonté humaine et notre corps à Dieu en sacrifice vivant ; ne recherchant plus les plaisirs humains, les honneurs, la louange, etc.., mais étant morts à tout cela et vivants aux impulsions célestes. Cependant, dans cette condition, c'est toujours par Christ Jésus notre Seigneur, qui, non seulement nous ouvre la « Porte » de la justification par la foi en son sang, mais nous ouvre aussi la « Porte » (le Premier Voile) dans le Tabernacle, un « nouveau chemin de vie », pour entrer dans le « Tabernacle », comme êtres spirituels, à travers et au-delà du second voile, par le sacrifice de notre chair justifiée.

Ainsi, les deux appartements du Tabernacle, le « Saint » et le « Très Saint », représentent deux phases ou étapes de la nouvelle vie à laquelle nous sommes engendrés par le saint Esprit.

Le « Saint », représentait la condition actuelle de ceux qui sont engendrés de Dieu par la Parole de la Vérité (Jacq. 1 : 18). Ceux-ci, en « nouvelles créatures », avec des pensées célestes, bien que toujours dans « la chair », ont leur vie réelle (intérieure) et marchent avec Dieu en dedans du premier voile de consécration et au-delà de la vue intellectuelle du monde et des croyants non consacrés. Ils jouissent de la lumière intérieure du « chandelier d'or », tandis que les autres sont dans les « ténèbres du dehors » ; ils mangent de la nourriture spirituelle spéciale, représentée par les « pains de proposition » sans levain, et ils offrent l'encens sur « l'autel d'or », acceptable par Christ Jésus.

Le « Très Saint » représentait la condition parfaite de ces Nouvelles-Créatures qui, fidèles jusqu'à la mort, gagnent le grand prix de notre haut appel en participant à la Première Résurrection (Apoc. 20 : 6). Alors, au-delà des deux Voiles — l'esprit charnel et le corps charnel — elles posséderont des corps spirituels glorieux, aussi bien que des dispositions spirituelles. Elles seront semblables, au-delà du voile, à leur Conducteur et Précurseur qui, après y être entré comme notre Rédempteur, a inauguré pour nous, ce « chemin nouveau et vivant » — un nouveau chemin de vie. (Héb. 10 : 20 ; 1 Jean 3 : 2).

La créature avec des dispositions spirituelles dans le « Saint », regarde par la foi dans le « Très Saint » à travers le « Voile » déchiré, entrevoyant la gloire, l'honneur et l'immortalité au-delà de la chair, et cette espérance est comme une ancre ferme et sûre, qui pénètre au-delà du Voile (Héb. 6 : 19 ; 10 : 20).

Nous voyons alors que la justification par la foi, notre première étape vers la sainteté, nous amène à une condition de « paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Rom. 5 : 1). Quand nos péchés sont pardonnés ou reconnus couverts par la justice de Christ, nous sommes d'un degré plus près de Dieu, mais encore des humains — dans le « Parvis ». Si nous voulons atteindre le prix du « haut appel » qui est de Dieu en Christ Jésus et entrer par le « Saint » dans le « Très Saint », nous devons suivre

LES TRACES DE JÉSUS,

notre Conducteur et notre Tête ou Chef, le « Souverain Sacrificateur de notre profession » [c'est-à-dire, le Souverain Sacrificateur de notre ordre de sacrificature] — la « sacrificature royale » (Héb. 3 : 1 ; 1 Pierre 2 : 9) :

(1) Par la foi dans le sacrifice de Christ pour notre rançon, lequel est représenté par l'Autel d'airain, le Voile d'incrédulité et de péché est traversé et nous entrons par la Porte dans le Parvis. Cette étape est celle par laquelle notre Seigneur Jésus n'est jamais passé, car n'étant pas un être de la souche adamique, mais saint, sans souillure et séparé des pécheurs, il n'avait jamais été en dehors de la condition du « Parvis ».

(2) En renonçant à notre volonté humaine justifiée et à toutes nos aspirations et espérances humaines, nous traversons le Premier voile, ou voile de la disposition de l'esprit humain — estimant que la volonté humaine est morte : c'est-à-dire ne la consultant plus, mais ne consultant que la volonté de Dieu. Nous nous trouvons maintenant dans le  « Saint » comme « nouvelles créatures » — dans le premier des « Célestes » (L.), ou Saints (Eph. 2 : 6)  (Diaglott) et nous commençons à être éclairés par le « Chandelier d'or » (la Parole de Dieu) concernant les choses spirituelles — (« les choses profondes de Dieu ») et à être rafraîchis et fortifiés journellement par la Vérité, comme elle est représentée par les « pains de proposition » que les sacrificateurs seuls avaient le droit de manger (Mat 12 : 4). Ainsi éclairés et fortifiés, nous offrons journellement des sacrifices sur « l'Autel d'or », agréables à Dieu par Jésus-Christ  un parfum d'agréable odeur à nôtre Père (1 Pierre 2 : 5). (*).

(*). [Le mot spirituel ne se trouve pas, avec juste raison, dans le plus ancien manuscrit grec, le Sinaïticus. Ce ne sont pas des droits, privilèges, vie, etc., spirituels, mais humains, qui sont sacrifiés.]

Ainsi tous les saints, tous les consacrés, sont maintenant dans une condition « céleste » ou « sainte » — « assis [dans le repos et la communion] avec Christ dans [le premier de ces] lieux célestes », mais ils ne sont pas encore entrés dans le « Très Saint ». Un autre voile doit auparavant être traversé. De même que le passage du voile précédent représentait la mort à la volonté HUMAINE, ainsi le passage du second voile représente la mort du corps HUMAIN ; et les deux sont requis pour compléter notre « sacrifice ». L'esprit charnel et le corps charnel doivent être laissés derrière avant d'entrer dans le « Saint des Saints » — rendus parfaits comme participants à la nature divine et à ses conditions spirituelles : parce que la chair et le sang ne peuvent, hériter le Royaume de Dieu. 1 Cor. 15 : 50 ; comp. Jean 3 : 5, 8, 13.

Avec ces pensées, présentes à notre esprit, concernant les trois conditions représentées par ces trois places : « Camp », « Parvis » et « Tabernacle » nous pourrons, dans l'étude suivante, considérer en particulier les trois classes qui viennent sous ces conditions, c'est-à-dire : le Monde incrédule, les Croyants justifiés et les Saints ou Croyants consacrés, typifiés respectivement par les Israélites, les Lévites et la Sacrificature.

*  *  *

CHAPITRE II

ISRAÉLITES, LÉVITES ET LA SACRIFICATURE

Les classes de l'humanité typifiées par les Israélites, les lévites et les sacrificateurs. L'onction des sacrificateurs. La signification des « vêtements de gloire et de beauté » du Souverain Sacrificateur, considérés du point de vue typique. L'alliance abrahamique. L'alliance de la Loi et la Nouvelle Alliance préfigurées.

*  *  *

IL est important que nous ayons une idée claire, non seulement sur la structure du Tabernacle, sur son ameublement, et leur signification typique, mais aussi que nous sachions quelque chose sur les acteurs qui s'y meuvent et leur signification comme types.

Israël est employé dans de nombreux exemples pour typifier l'Église chrétienne. Par exemple, lorsqu'il quitta l'esclavage de l'Égypte, il fut un type des enfants de Dieu qui entendent Son appel à sortir du monde et à s'engager à Son service.

La traversée du désert représente le fatigant pèlerinage par lequel plusieurs passent, cherchant le repos de la Canaan promise — « Venez à moi... et je vous donnerai du repos ». Il en est de la réalité comme dans le type ; le repos de la Canaan promise n'est pas éloigné, si les enfants de Dieu avaient assez de foi pour y monter et, sans tarder, y entrer par la foi. Dieu a pourvu à d'abondantes provisions pour eux : cependant ils marchent à travers le Désert du péché, cherchant le repos et ne le trouvant pas, parce qu'ils manquent de foi dans les promesses de Dieu. Quelques-uns errent ainsi pendant un temps très long, d'autres n'entrent jamais dans le repos de Canaan à cause de leur incrédulité. Mais si Israël, selon la chair, sert ainsi, et dans d'autres manières, à typifier l'Israël selon l'esprit, cependant, comme nous l'examinons maintenant, par rapport au Tabernacle, c'est un type totalement différent. Ici, Israël typifie indubitablement tous les humains. L'offrande pour le péché, le sacrifice, la réconciliation, rendus typiques, etc., pour eux (et pour eux seuls), étaient des types des « meilleurs sacrifices » et d'une réconciliation faite en faveur du monde entier, ainsi que nous lisons : « Jésus est la propitiation pour nos péchés ; et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2 : 2 ; Héb. 9 : 23). En un mot, Israël fut un type, aussi bien que le Tabernacle, les Sacrificateurs, les Lévites et les sacrifices. Le symbole qui fut fait d'Israël et pour Israël, s'est réalisé depuis le premier avènement de Christ, sur un plan plus élevé et sur une plus grande échelle, ceci étant la réalité de ce que fut le type ou ombre.

Comme Israël typifiait le monde, ainsi la tribu des Lévites typifiait la « maison de la foi », ou tous ceux qui croient en Jésus et en Sa Rançon. La Sacrificature, un seul Corps sous un seul Chef ou Souverain Sacrificateur, était le type du « Petit Troupeau », lequel avec sa « Tête » ou Souverain Sacrificateur, constitue une sacrificature royale dont les membres, après le temps actuel de sacrifice, doivent être rois et sacrificateurs à Dieu, et régner sur la terre (Apoc. 5 : 10).

Sous cette lumière, nous voyons Jésus, le Souverain Sacrificateur, non un sacrificateur de l'ordre d'Aaron, lequel n'était que le type d'une profession ou ordre plus élevés, mais la Tête de la sacrificature réelle de laquelle les autres n'étaient que des figures (Héb. 3 : 1 ; 4 : 14). La sacrificature aaronique typifiait bien plus l'humiliation et les souffrances de Christ que Sa gloire future — Melchisédek étant le type du Christ comme Sacrificature Royale.

Mais avant que les sacrificateurs, les membres du Corps de Christ, la Sacrificature Royale, soient unis à leur Tête et commencent leur règne, ils doivent « souffrir avec Lui », participer aux sacrifices-antitypes, comme nous le montrerons bientôt — 2 Tim. 2 : 12.

L'apôtre Pierre montre quels étaient ceux qui étaient typifiés par la sacrificature aaronique, quand, s'adressant à ceux qui étaient sanctifiés il dit : « Vous êtes... une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices agréables à Dieu par Jésus-Christ ». « Vous êtes une sacrificature royale » (1 Pierre 2 : 5, 9). Ils sont tous ministres, (serviteurs) de la Vérité, bien qu'ils ne soient pas tous prédicateurs et docteurs en théologie, et chacun doit faire sa part en se sacrifiant lui-même avant d'être trouvé digne d'être cohéritier avec Christ. Il n'y a que ceux qui souffrent avec Lui auxquels soit faite la promesse de régner avec Lui — Romains 8 : 17.

Les Apôtres ont mentionné à maintes reprises notre Seigneur Jésus comme étant la Tête ou Chef sacrificateur de cette Sacrificature, de ce « Petit Troupeau ». Nous ne ferons qu'une seule citation : « Frères saints [la sacrificature royale], participants à l'appel céleste, considérez l'Apôtre et le Souverain Sacrificateur de notre profession », [de notre ordre de sacrificateurs à venir], Christ Jésus — Héb. 3 : 1.

Si nous considérons maintenant l'inauguration de la sacrificature type, nous remarquons que la tribu des Lévites (type de tous les croyants justifiés) existait avant que la sacrificature fût instituée. Ainsi, dans l'antitype, la « sacrificature royale » commença avec l'onction de Jésus, le Souverain Sacrificateur (au baptême, Luc 3 : 22 ; Actes 10 : 38) ; mais il y avait eu des croyants justifiés par la foi en Christ bien avant cela. Par exemple, Abraham crut à Dieu et fut justifié par sa foi (Rom. 4 : 2, 3). Bien que même le type ne fût pas encore venu de son temps, Abraham, comme croyant justifié, fut un membre de la « maison de la foi », typifiée par les Lévites. Mais personne ne fut choisi comme membre de la « sacrificature royale » avant que le Chef ou Souverain Sacrificateur de cet ordre eût d’abord été initié et installé dans Sa charge. Depuis lors, l'initiation et l'installation des sacrificateurs a été le travail spécial de cette dispensation chrétienne ou Age de l'Évangile. Ainsi les sacrificateurs qui se consacrent maintenant, étant installés et s'offrant eux-mêmes comme sacrifices, sont préparés comme des instruments de Dieu pour la royauté dans le Royaume et ainsi pour bénir toutes les familles de la terre.

LA SACRIFICATURE

Il est bon de remarquer que, dans chaque cérémonie pour l'ordination et le travail de la Sacrificature, le Souverain Sacrificateur était le premier : ainsi en est-il dans la Sacrificature-antitype, où Jésus fut le premier — le Conducteur, le Capitaine, le Précurseur, enseignant clairement que personne ne L'avait précédé. Nous voyons donc qu'aucun des patriarches ou des prophètes, n'est du « Petit Troupeau », de la « sacrificature royale », autrement appelée « l'Épouse », la « Femme de l'Agneau ». Bien qu'ils soient appelés à être grandement bénis comme serviteurs de l'Éternel, leur service ne sera pas aussi magnifiquement élevé que celui des sacrificateurs, ni leur honneur aussi grand ; néanmoins, comme cela est représenté pour les Lévites, leur travail et leur honneur futurs seront évidemment grands.

« Le chemin étroit qui conduit à la vie » (immortalité) ne fut pas ouvert avant la venue de Jésus. Il y marcha le premier. « II a mis en lumière la vie et l'immortalité (incorruptibilité [Aphtarsia]) » (2 Tim. 1 : 10). Et si tous les croyants fidèles [Lévites] peuvent, dans l'avenir, devenir possesseurs de la vie éternelle, ainsi que le monde (représenté par le « Camp d'Israël ») s'il veut l'accepter durant l'Age millénaire, cependant seuls les membres de la Sacrificature, ceux qui vainquent et qui suivent leur Conducteur dans le chemin étroit de la vie — sacrifiant leurs intérêts humains — recherchant ainsi la gloire, l'honneur et l'immortalité (incorruptibilité) (Rom. 2 : 7), deviendront pour toujours possesseurs de ce degré illimité de vie, appelé immortalité, possédée à l'origine seulement par Jéhovah Dieu, et par notre Seigneur Jésus-Christ depuis sa résurrection (Voyez Le Plan des Ages, chapitres X et XI).

L'ONCTION

Sous la Loi, l'onction était la cérémonie par laquelle les sacrificateurs étaient installés dans leur service. Ils étaient oints pour leur charge avec un onguent particulier appelé l’ « Huile de l'onction sainte ». Cette huile n'était employée que pour les sacrificateurs, et il n'était permis à personne d'autre d'en avoir ou d'en fabriquer (Ex. 30 : 25-33, 38). Cette huile typifie le Saint-Esprit de filiation, par lequel nous, la vraie « sacrificature royale », sommes scellés comme fils de Dieu. Les consacrés seuls, les sacrificateurs, peuvent être oints ainsi.

Aaron, le Souverain Sacrificateur type, représentait Jésus, la Tête, et l'Église comme membres du Corps — le grand Souverain Sacrificateur-antitype. Aaron n'étant qu'un homme pécheur comme les autres, avait besoin de se laver afin de représenter convenablement la pureté de l'antitype, Jésus qui fut sans péché, et celle de son Église, purifiée par son précieux sang, et le lavage d'eau par la Parole — Eph. 5 : 26.

Après s'être lavé, Aaron était revêtu des saints vêtements pour « gloire et pour ornement » (Ex. 28 : 2 — L), et, en dernier lieu, l'huile d'onction était répandue sur sa tête (Ex. 29 : 7). Chaque article de ce glorieux habillement était typique des qualités et des pouvoirs du grand Libérateur — Tête et Corps — tels que Jéhovah les discernait, regardant dans l'avenir, au temps de la  « manifestation des Fils de Dieu » et l'accomplissement en eux de Ses promesses.

LE SOUVERAIN SACRIFICATEUR DANS SES VÊTEMENTS DE

« GLOIRE ET DE BEAUTÉ » TYPIQUES

LE SOUVERAIN SACRIFICATEUR DANS SES VÊTEMENTS

TYPIFIANT LA GLOIRE FUTURS DU CHRIST

« Voici les vêtements : un pectoral, et un éphod, et une robe, et une tunique brodée, une tiare, et une ceinture ». (Ex. 28 : 4).

La « tunique » de lin blanc représentait la pureté du Souverain Sacrificateur, tandis que les broderies montraient la croissance de ce caractère pur en œuvres de grâce.

La « tiare », une bande de fin lin blanc (type de la justice) qui se plaçait autour du front, et à laquelle la lame d'or pur, ou « couronne », était attachée par un cordon bleu, ce qui montrait que la couronne lui appartenait en justice [et était fidèlement employée].

Sur la lame d'or étaient écrits ces mots : « Sainteté à l'Éternel », proclamant ainsi : Ce Souverain Sacrificateur est entièrement voué à l'accomplissement des desseins de Jéhovah. La couronne d'or proclamant aussi Sa royauté : Christ sera « un sacrificateur sur son trône » — un « sacrificateur à toujours, selon l'ordre de Melchisédek »Zach. 6 : 13 ; Ps. 110 : 4 ; Héb. 7 : 17.

« La Ceinture de lin » indiquait un serviteur juste : lin — justice —, ceinture — servitude.

La « robe bleue » représentait Sa fidélité. Sa frange était faite de clochettes d'or et de grenades. La grenade étant un fruit de choix, montrait que du fidèle accomplissement de l'œuvre de sacrifice du Rédempteur est sorti un riche fruit — la rédemption de la vie perdue de la race humaine. Les clochettes d'or signifient que, lorsque notre Souverain Sacrificateur apparaîtra en gloire et en splendeur, le fruit de Son œuvre de sacrifice sera rendu manifeste à tous — sera proclamé à tout le monde, comme dans le type, les clochettes le proclamaient à tout Israël. Cela est indiqué par leur proximité, les clochettes attirant l'attention sur le fruit.

« L'éphod » était fait de tissu pourpre, bleu, et écarlate, de fils blancs et or, habilement et merveilleusement entrelacés. II se composait de deux parties, l'une suspendue par devant et l'autre par derrière. Ces deux parties étaient réunies ensemble par deux agrafes d'or, qui reposaient sur les épaules. L'éphod typifie les deux grandes Alliances — l'Alliance Abrahamique est représentée par la partie placée sur la poitrine, et la Nouvelle Alliance, par celle placée derrière, ce qui montre que toutes deux sont sous la dépendance de notre Souverain Sacrificateur. Ces deux alliances sont placées sur Lui : s'Il faillit à les soutenir, à exécuter leurs termes et conditions, elles tombent — elles échouent. Mais, Dieu merci, ces Alliances sont unies et fermement attachées sur Lui par des agrafes d'or (puissance divine), aussi bien que liées à Lui par la « ceinture artistement faite (v. note D.) » — un cordon fait avec le même tissu que l'éphod.

Cette « ceinture artistement faite », semble dire : C'est un serviteur, et comme c'est la ceinture de l'éphod, elle nous dit que celui-ci est « le Messager (Serviteur) de l'Alliance, en qui vous prenez plaisir » — Malachie 3 : 1.

La partie de l'éphod qui représente la Nouvelle Alliance fut garantie au Calvaire ; car la mort de notre Seigneur ne fut-elle pas « le sang de la Nouvelle Alliance » en laquelle participent ses membres ? — Mat 26 : 28 ; 1 Cor. 10 : 16.

L'autre partie est incomplète, excepté cependant que notre Père céleste la voit accomplie dans l'avenir : car l'Alliance Abrahamique promit le développement de la Semence d'Abraham, par laquelle la Nouvelle Alliance bénira tout le peuple, et cette semence n'est pas encore complète. Il est vrai que notre Seigneur Jésus est la semence, cependant Dieu avait prévu et prédit une plus grande semence spirituelle, qui doit comprendre le Corps, l'Église avec la Tête — (Gal. 3 : 16, 29). L'Apôtre indique aussi qu'une semence terrestre d'Abraham participerait à l'œuvre de bénédiction du monde, mais Israël selon l'esprit est la vraie semence : selon qu'il est écrit : « Le fils de la servante n'héritera point avec le fils de la femme libre » — Gal. 4 : 22-31.

Comme preuve que la semence naturelle d'Abraham ne formera pas les membres du Sacrificateur qui bénira, l'Apôtre dit : « En ce qui concerne l'Évangile [la partie spirituelle de l'Alliance], ils [la semence littérale] sont ennemis à cause de vous, mais en ce qui concerne l'élection, ils sont [encore] bien-aimés à cause des pères. Car les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir. C'est là l'Alliance de ma part POUR EUX. Le libérateur [le Grand Souverain Sacrificateur, le Serviteur de l'Alliance, Jésus, la Tête, et le « Petit Troupeau », son Corps], viendra de Sion [l'Église spirituelle], il détournera de Jacob l'impiété ». Ils doivent être les premiers bénis par la vraie semence, la spirituelle, pour coopérer dans la suite à l'œuvre de bénédiction — Rom. 11 : 26-29.

Ainsi donc, après que le Corps de Christ aura complété cette « Semence » spirituelle, cette promesse additionnelle faite à Abraham, concernant une semence terrestre, devra s'accomplir : La semence charnelle doit devenir nombreuse « comme le sable qui est au bord de la mer », — la Semence céleste étant semblable « aux étoiles des cieux » (Gen. 22 : 17). Elle devra premièrement revenir à la justice et à la vérité ; ensuite, elle deviendra un canal par lequel la Semence spirituelle distribuera les bénédictions de grâce et de vérité promises à toute l'humanité.

L'écarlate, le bleu et le pourpre, etc., qui entrent dans la composition de l'éphod, indiquent les conditions des deux Alliances. L'écarlate montre comment Dieu pourvoit à la rédemption de la malédiction adamique, par le sang de la Rançon. Le lin blanc indique la restauration de l'homme dans sa pureté originelle. Le bleu lui assure l'assistance, la capacité de maintenir fidèlement son caractère droit. Le pourpre proclame la puissance royale du Royaume coopérant. Toutes ces bénédictions entremêlées sont assurées par le pouvoir divin du sacrificateur oint, ce qui est représenté par l'entrelacement des fils d'or. Ainsi Jéhovah, en ce qui concerne les hommes, a placé ces deux alliances sur Celui qui est à la fois puissant et bien disposé pour exécuter ce glorieux programme de bénédictions — « au propre temps ».

Le « Pectoral de Jugement » était placé sur le devant de l'éphod. Il était suspendu par une chaîne d'or aux agrafes qui étaient sur les épaules et attaché à l'éphod par un cordon passé dans des anneaux d'or. Ces attaches étaient cachées en dessous de telle manière que le pectoral, pour une observation superficielle, semblait faire partie de l'éphod (Ex. 28 : 26-28). Ce pectoral représente merveilleusement la Loi : elle ne faisait pas partie de l'Alliance Abrahamique (l'éphod), mais « elle y a été ajoutée » (Gal. 3 : 19) de sorte que l'Israélite les considérait, l'alliance Abrahamique et la Loi venue 430 ans après, comme une seule et même chose (parce qu'il ne distinguait pas la relation cachée).

Mais Paul nous montre que Dieu avait dans l'esprit deux semences, la spirituelle et la naturelle, et que l'Alliance et la Loi étaient distinctes : « Pour que la promesse soit assurée à toute la semence, non seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi » — (Rom. 4 : 16 D).

L'emblème de la Loi (le pectoral) était un des plus beaux ornements du Souverain Sacrificateur. Il était fait des mêmes matières que l'éphod. Dessus il y avait douze pierres précieuses serties dans l'or, sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d'Israël. Il était attaché sur son cœur, ce qui indique combien il lui était précieux. « Telle une cuirasse de justice », il couvrait son cœur. Cette chose qui condamnait toutes les imperfections était son plaisir. — « Je mets mon plaisir à faire ce que tu trouves bon, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur » — Ps. 40 : 8.

Ce pectoral avait deux empans [Empan ; environ 10 pouces soit 0,25m] de long, un empan de large, et était plié dans le milieu, c'est-à-dire qu'il avait un empan de long et de large quand il était doublé. La grandeur d'un empan indiquait que la Loi de Dieu est la pleine mesure de capacité pour un homme parfait. L'homme Christ Jésus, étant parfait, fut le seul qui garda toujours la Loi parfaite de Dieu sans la violer, tandis que ceux qui composent le « Petit Troupeau », son Corps, ont Sa justice qui leur est imputée, et c'est ainsi qu'ils peuvent vraiment dire : « la justice de la Loi est accomplie en nous ».

Le fait que le pectoral était double et que les dimensions étaient les mêmes pour les deux parties, représentait la lettre et l’esprit de la Loi. La partie qui était en dessus portait les pierres précieuses et était attachée par une chaîne d'or à l'agrafe d'or de l'éphod. La partie qui était en-dessous était liée à l'éphod. Cette moitié liée à l'éphod (Alliance) semble représenter la lettre de la Loi, telle qu'elle a été donnée à l'Israël charnel. La partie de dessus paraît illustrer l'esprit de la Loi « accomplie en nous, qui marchons non selon la chair, mais selon l'Esprit » (Rom. 8 : 4). A bien considérer, les deux parties n'en forment réellement qu'une, cependant le dessus seul porte les précieux joyaux.

L'or pur étant un symbole des choses divines, la suspension de cette partie de la Loi par une chaîne d'or aux agrafes d'or, semble enseigner que la Loi est divine ; et nous savons aussi que ce n'est que par le secours divin que nous sommes capables de marcher — non selon la chair, mais selon l'Esprit. C'est cette partie de la Loi qui porte les « joyaux » enchâssés dans l'or, représentant les « véritables Israélites », le « Petit Troupeau » de l'Éternel : « Ils seront miens, dit l'Éternel des armées, au jour où je mettrai à part mes joyaux » (Mal. 3 : 17). Ainsi enchâssés dans l'or (la nature divine), et soutenus par la chaîne d'or de ses promesses divines, qu'y a-t-il d'étonnant à ce que « la justice de la loi soit accomplie en nous ! » — Rom. 8 : 1, 4.

Lorsqu'Aaron était ainsi revêtu de ses beaux vêtements d'un type si significatif, et qu'il était oint avec l'huile sainte, sa tête représentait Jésus, la Tête de la Sacrificature, tandis que son corps représentait l'Église, complète en Christ. Combien est expressif et significatif ce type du Souverain Sacrificateur du monde, sans souillure, revêtu de puissance et d'autorité pour accomplir les Alliances de Jéhovah !

LES SACRIFICATEURS — LE « CORPS »

Nous voyons le « Corps » ou membres du Souverain Sacrificateur, typifiés individuellement encore par les sacrificateurs, portant chacun un « bonnet » qui lui couvrait la tête pour indiquer qu'il n'était pas la tête de la Sacrificature, mais simplement un membre du Corps. Dieu donna Jésus « pour être la tête sur toutes choses à l'Église qui est son corps » (Eph. 1 : 22, 23 - D.). C'est pour cette raison que Paul insiste sur ce fait que la femme doit se couvrir la tête pour indiquer qu'elle n'est pas la tête ; le mari et la femme étant le type de Jésus et de Son Épouse — « l'Église des premiers-nés ».

Les sacrificateurs étaient revêtus de robes de lin et portaient des ceintures. Leurs robes représentaient la justice de Jésus qui leur est imputée, et leurs ceintures nous les montrent comme serviteurs de la justice. Le Souverain Sacrificateur portait de pareils vêtements quand il officiait (le Jour de réconciliation). Il se revêtait des riches vêtements après avoir fait la Réconciliation.

L'ONCTION DU SACRIFICATEUR

De même que l'huile sainte fut répandue sur la tête d'Aaron, ainsi, notre Tête, le Seigneur Jésus, fut oint avec l'huile antitype — le saint Esprit — au moment de Sa consécration sur les bords du Jourdain, à l'âge de trente ans. Là, il fut « oint, d'une huile de joie, au-dessus de Ses compagnons » — comme Tête sur tous Ses cohéritiers. Une mesure de l'Esprit est donnée à chacun des membres qui se consacrent ainsi. A Jésus cependant, Jéhovah « ne lui donna pas l'Esprit avec mesure » (Jean 3 : 34). Jean vit et témoigna que notre Souverain Sacrificateur fut oint de cette manière, et Pierre y ajoute : « Comment Dieu a oint d'Esprit saint et de puissance Jésus de Nazareth » — Jean 1 : 32 ; Luc 4 : 1 ; Actes 10 : 38.

L'huile de l'onction était répandue seulement sur la tête. Les sacrificateurs ne furent pas oints individuellement (*). Ils furent reconnus comme membres du corps du Souverain Sacrificateur et reçurent leur onction en lui seulement comme étant leur tête. De même aussi, les sacrificateurs-antitypes sont simplement participants de l'Esprit de Christ, et seuls ceux qui sont en Christ Jésus participent à l'onction scellant tous ceux qui seront reconnus comme les héritiers des promesses de Dieu, et cohéritiers de Jésus-Christ leur Seigneur — Eph. 1 : 13, 14 ; 4 : 30.

(*) [Ex. 30 : 30 se rapporte à l'onction d'Aaron et de ses fils. La pensée est que chacun des fils d'Aaron qui succédait dans l'office de Souverain Sacrificateur, devait être oint à son tour, comme Aaron lui-même le fut au commencement].

L'huile « descendait jusqu'à l'ouverture [au bas] de ses vêtements [ceux du Souverain Sacrificateur] » (Ps. 133 : 2 – L.), représentant ainsi que tous les membres du Corps de Christ doivent participer à la même onction après leur Tête. « L'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous » (1 Jean 2 : 27).

Cette huile commença à atteindre le Corps, le jour de la Pentecôte, et coula pendant cet Age de l'Évangile, oignant tous ceux qui sont vraiment baptisés en Christ ; les constituant, avec leur Tête, rois et sacrificateurs à Dieu, pour régner mille ans — Apoc. 20 : 6.

Nous voyons ainsi qu'Aaron, vêtu et oint, représentait le Christ entier — « la Semence complète d'Abraham », par laquelle Dieu va bénir toutes les familles de la terre. Mais n'oublions pas que nous avons considéré le Grand Libérateur du point de vue de Dieu, et avec Lui, porté nos regards vers le temps de sa manifestation — l'aurore du Jour millénaire — quand tous les membres auront été ajoutés au Corps et lorsque « l'huile sainte » aura descendu  « sur le bord de ses vêtements », oignant ainsi chaque membre (Lév. 10 : 7). C'est alors qu'il commencera l'œuvre de la bénédiction de l'humanité. Pour la venue du glorieux Règne de ce royal Sacrificateur nous prions constamment : « Ton royaume vienne, ta volonté soit faite sur la terre ».

*  *  *

CHAPITRE III

CONSÉCRATION DE LA SACRIFICATURE

LÉVITIQUE 8 : 14-3

Mise à part pour le service de Dieu. « Sois fidèle jusqu'à la mort ». « Sanctifiez-vous » et « je vous sanctifierai ». Les taureaux et les béliers de consécration. L'huile d'onction de la consécration.

*  *  *

La consécration de la Sacrificature fut le type de la consécration de la nature humaine du Seigneur Jésus et de son Corps, l'Eglise, à la volonté de Jéhovah — l'obéissance de Jésus, même jusqu'à la mort, et l'obéissance des membres de son Corps qui souffrent avec lui pour la cause de la justice « jusqu'à la mort ». Le Corps entier, représenté par les fils d'Aaron, de même que la Tête, représentée personnellement par Aaron lui-même, est, par les sacrifices-antitypes, offerts pendant l'Age de l'Évangile, consacré pour le travail futur, comme rois et sacrificateurs, afin de restaurer, gouverner et bénir l'humanité. Cette consécration signifie l'abandon de leur TOUT à la volonté de Dieu dans son service. Mais l'extrême limite des sacrificateurs devient l'opportunité de Jéhovah ; quand ces sacrificateurs ont consacré tout ce qu'ils ont, tout ce qu'ils sont, et toutes leurs espérances comme êtres humains, en les vouant ou les sacrifiant à la destruction, et en devenant ainsi co-sacrificateurs avec Jésus leur Rédempteur, alors, en acceptant leurs sacrifices, Jéhovah les engendre à une nouvelle nature — la nature spirituelle. Et non seulement cela, mais en récompense de leur fidélité, Il promet de leur accorder l'ordre d'existence spirituelle le plus élevé, la nature divine et de suite ils sont considérés comme Lui appartenant comme fils spirituels de Dieu. — (Gal. 4 : 4-7 ; 2 Pierre 1 : 4).

« SOIS FIDÈLE JUSQU'A LA MORT »

Ces types montrent aussi que quelques-uns de ceux qui se consacrent pour le sacrifice, et sont ainsi ajoutés à la « sacrificature royale » n'atteindront pas au service royal futur ; et cela est aussi expressément déclaré dans le Nouveau Testament. Il est une classe « qui sera sauvée, mais comme au travers du feu », « venant de la grande tribulation » ; ils manqueront le prix pour lequel ils s'étaient consacrés, en n'appréciant pas suffisamment le privilège d'officier comme sacrificateurs, n'étant pas suffisamment zélés à « souffrir avec lui », le Souverain Sacrificateur. Nous considérerons cela plus loin lorsque nous examinerons les sacrifices du jour de Réconciliation.

Une autre classe de ceux qui se consacrent comme sacrificateurs et qui se montreront indignes des bénédictions royales promises à ces sacrificateurs sera détruite dans la Seconde Mort. Ceux-là sont figurés aussi dans ces types ou ombres du service du Tabernacle comme nous le montre clairement le Nouveau Testament (Héb. 6 : 4-6 ; 10 : 28-31 ; 1 Jean 5 : 16).

Les quatre fils d'Aaron représentaient tout d'abord les sacrificateurs, mais deux d'entre eux furent détruits — correspondant aux deux classes décrites ci-dessus, lesquelles n'arrivent pas à la sacrificature royale. L'un typifie ceux qui encourent la Seconde-Mort, l'autre, ceux qui y échappent seulement « comme au travers du feu », la tribulation, la purification [Note 1]. Et comme il fut défendu à Aaron et aux deux fils qui lui restaient de se lamenter sur leurs frères qui étaient retranchés, cela signifie que tous les fidèles sacrificateurs doivent reconnaître la justice des décisions divines et s'incliner avec une humble soumission en disant : « Justes et vraies sont tes voies, ô Roi des saints ! ». En effet, il y a en cela une bénédiction aux fidèles en les conduisant à un plus grand zèle selon qu'il est écrit : « Craignant donc, que peut-être, puisqu'une promesse d'entrer en son repos (nous) est laissée, quelqu'un d'entre vous ne paraisse en être privé » — Lév. 10 : 1-7 ; Apoc. 15 : 3 ; Héb. 4 : 1.

« SANCTIFIEZ-VOUS » — ET — « JE VOUS SANCTIFIERAI »

L'invitation faite au croyant justifié de se consacrer, de se sanctifier ou de se mettre à part pour le service divin est une invitation à sacrifier les intérêts et les droits terrestres : et la promesse de Dieu à cet égard c'est que de tels sacrifices seront saints et lui seront agréables par le mérite de notre Rédempteur, et qu'en retour, Il nous acceptera comme de Nouvelles-Créatures, nous engendrant à la nouvelle nature par l'Esprit saint de la Vérité. Ainsi Dieu sanctifie ou met à part tous ceux qui sont ainsi comptés comme de saintes Nouvelles-Créatures.

Le service type de consécration, accompli sur les sacrificateurs types montre les deux parties de la consécration — la nôtre, qui est d'abandonner la nature humaine et ses droits, et la part de Dieu qui accepte notre sacrifice, en nous mettant à part et en nous reconnaissant comme de Nouvelles-Créatures. La nouvelle nature spirituelle était représentée en Aaron et ses fils ; la nature terrestre sacrifiée était représentée dans le taureau et les boucs offerts sur l'autel. — Lév. 8 : 14-33.

Le taureau de l'offrande pour le péché était amené, « et Aaron et ses fils posaient leurs mains sur sa tête », voulant dire, ce faisant : Ce sacrifice nous représente. Et, à partir de ce moment, tout ce qui arrivait ou était fait au taureau représentait ce qui devait être fait à Jésus et à son Corps, l'Église, comme êtres humains. Le taureau était livré à la « Loi » (représentée par Moïse) pour faire face à ses exigences contre Israël, type de l'humanité en général. Pour répondre aux exigences de la Loi, il devait être tué — « Moïse l'égorgea ; puis il plaça le sang sur les cornes de l'autel ». Le « doigt » de la « Loi » indique ainsi que l'autel des sacrifices terrestres était rendu acceptable à Dieu, à cause du sang répandu (la vie donnée), et que tous ceux qui comprennent la puissance de l'autel (les cornes sont un symbole de puissance) doivent premièrement reconnaître le sang qui le sanctifie. Le sang répandu à la base de l'autel montre que par le sang du sacrifice (vie donnée) même la terre était rachetée de la malédiction — « Pour la rédemption de la possession acquise » (Eph. 1 : 14. — D.).

Et Moïse prit le taureau, sa peau, sa chair, etc.., les brûla hors du « Camp » (verset 17). Ainsi la nature humaine du Christ complet — Tête et Corps — est faite, une « offrande pour le péché » souffrant la destruction à laquelle le monde fut condamné et de laquelle, par ce sacrifice, il sera finalement délivré. Ce mérite se trouvant dans le sacrifice de notre Seigneur Jésus, nous, — Ses « frères », avons le privilège de participer à SES souffrances, comme « membres de son Corps » (Col. 1 : 24). Mais tandis que la nature humaine de la Sacrificature Royale est détruite comme une chose vile aux yeux du monde, ainsi que cela est représenté par le taureau — brûlé hors du « Camp », Dieu accepte la dévotion du cœur qui dit en accomplissant ce sacrifice : « Voici, je viens... ô Dieu, pour faire ta volonté ». « Mon Dieu, je mets mon plaisir à faire ce que tu trouves bon ». Tout cela est représenté par l'offrande, sur l'autel, de la graisse et des parties intérieures constituant les organes de la vie comme un « parfum d'agréable odeur » à l'Éternel.

UN SACRIFICATEUR — EN ROBE DE LIN

D'autres traits de la même consécration sont montrés par les deux béliers mentionnés aux versets 18 et 22. Le premier désigné est le bélier pour l'holocauste. Aaron et ses fils placèrent leurs mains sur sa tête indiquant ainsi qu'il les représentait. Il fut égorgé et son sang répandu sur l'autel ; « Moïse coupa le bélier par morceaux... lava avec de l'eau les entrailles et les jambes » et « brûla la tête, les morceaux et la graisse » C'est ainsi que durant l'Age de l'Évangile tout entier, Jésus et son Corps l'Église, ont été présentés, membre après membre, devant Dieu sur l'autel, bien que tous ensemble ne soient comptés que comme un seul sacrifice. La Tête fut premièrement placée sur l'autel, et depuis lors tous ceux qui sont « morts avec lui », et purifiés, comme dans le type, par le lavage d'eau — par la Parole — sont estimés comme placés avec la Tête sur le même autel. L'action de brûler l'offrande sur l'autel montre comment Dieu accepte le sacrifice, comme « un parfum d'agréable odeur ».

Le second bélier, « le bélier de consécration », montre quel effet le sacrifice aura sur nous, de même que le premier montre comment Dieu reçoit notre sacrifice. Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier de consécration, montrant ainsi qu'il les représentait. Moïse l'égorgea, prit son sang (sa vie consacrée) et en mit sur chacun séparément, ce qui montre que notre consécration est une œuvre individuelle. Il en mit sur le lobe de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit. Ainsi, par notre consécration, nous sommes rendus capables d'avoir « l'ouïe de la foi », et d'apprécier les promesses de Dieu, ce que peuvent faire les consacrés seuls. Nos mains sont consacrées de sorte que tout ce que nos mains trouvent à faire, nous le faisons de tout notre pouvoir, pour le Seigneur. Nos pieds sont consacrés de sorte que nous ne « marchons plus comme le reste des nations », mais « marchons en nouveauté de vie », « marchons par la foi », « marchons selon l'Esprit », et « marchons dans la lumière ». « Comme nous avons reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchons en lui » — vs. 23, 24.

Les portions de choix du bélier, « les entrailles », « sa graisse », représentaient les sentiments de notre cœur, nos meilleures facultés. Ces portions de choix, mises sur les mains des sacrificateurs furent « tournoyées — agitées de côté et d'autre devant l'Éternel ». Ceci représente le fait qu'une offrande consacrée n'est pas donnée à l'Éternel pour un moment, un jour ou une année, mais que nous nous consacrons pour garder continuellement nos affections et nos facultés tournées en haut, jusqu'à ce que, notre course terminée, nous soyons acceptés par lui. Moïse prit des mains des sacrificateurs l'offrande tournoyée (les sacrificateurs ne la déposaient pas). Dieu en montra, par le feu, l'acceptation, il en est de même pour nous, les « sacrificateurs royaux », nous ne pouvons pas laisser reposer toutes nos facultés, ou cesser de les offrir au service de Dieu, tant que nous les avons, ou jusqu'à ce que tout soit consumé à son service, jusqu'à ce que Dieu nous dise : « C'est assez — venez plus haut ». Lorsque notre amour le plus intime (« la graisse ») est placé sur l'autel, il sert à augmenter le feu de l'acceptation de Dieu. Plus l'amour est lié à notre consécration à Dieu, le plus vite notre offrande est consumée.

Pendant que « cette offrande tournoyée » était dans leurs mains, on y plaça trois gâteaux pris d'une corbeille des pains. Cette offrande fut placée par Moïse sur les mains du Souverain Sacrificateur et de ses sacrificateurs.

Le premier, un gâteau sans levain, représentait la pureté réelle de Jésus comme homme, et la pureté imputée aux membres de l'Église comme hommes, ainsi que l'atteste la Loi (Moïse) — la justification — parce que « la justice de la Loi est accomplie en nous », aussi longtemps que nous sommes acceptés comme membres de son Corps (Rom. 8 : 4). Le second gâteau sans levain, à l'huile représentait l'esprit de Dieu en nous — la sanctification. Le troisième, une galette au miel, représentait notre espérance et notre foi dans les délicieuses et précieuses promesses de gloire, d'honneur et d'immortalité.

Notre consécration ne saurait être complète et, par conséquent, acceptable sans ces éléments ; c'est-à-dire sans la justification (pureté), la sanctification au moyen de l'Esprit, par la foi en la vérité, et la foi en la glorification promise.

L'huile d'onction mélangée avec le sang de la consécration fut aspergée sur eux (v. 30), enseignant que notre consécration n'est acceptée que parce que nous sommes justifiés par le précieux sang de notre Rédempteur — « acceptés dans le Bien-Aimé » — seulement — Eph. 1 : 6.

Le fait de bouillir la chair de consécration (verset 31) ne faisait pas partie du sacrifice : c'était simplement la préparation de la portion qui devait être mangée. Tout devait être employé (verset 32), ce qui montre que nous devons être entièrement et complètement consacrés, et que rien de notre temps ou de nos facultés ne doit être gaspillé.

Les sept jours de consécration (vs 33, 35) montraient encore que notre temps tout entier est consacré au service de Dieu et non en partie. Dans les Écritures, sept est le nombre complet, et signifie le tout ou l'entier de la chose à laquelle il est appliqué. (« Sept sceaux », « sept trompettes », « sept plaies », etc...). Le verset 36 montre l'achèvement de l'œuvre de consécration.

II n'y eut jamais un temps comme celui-ci, où il fut plus nécessaire à tous ceux qui se sont consacrés comme sacrificateurs, d'être « morts avec lui », afin qu'en présentant tout le peu que nous avons, Dieu puisse l'accepter et employer nos talents à Sa gloire.

Cela a vraiment de l'intérêt pour ceux qui comprennent que les Écritures enseignent que bientôt tous les membres du Corps seront acceptés avec la Tête, en agréable odeur à Dieu ; et que le travail du sacrifice de soi-même étant alors terminé, le glorieux travail de bénir l'humanité et d'accomplir l'Alliance de Dieu commencera.

La consécration-antitype des sacrificateurs-antitypes est limitée à l'Age actuel [de l'Évangile]. Elle a progressé constamment depuis que notre Seigneur et Précurseur « s'offrit lui-même », — et elle sera achevée avant la fin de cet Age. Si, par notre faute, nous ne faisons pas partie des sacrificateurs maintenant, durant ce temps de consécration, nous ne serons pas avec eux lorsqu'ils commenceront leur service pour le peuple dans le Royaume, lorsque ces mêmes sacrificateurs (maintenant méprisés des hommes, mais « une bonne odeur pour Dieu »), porteront aussi le titre de rois, qu'ils gouverneront et béniront avec Jésus leur Tête toutes les nations. (Apoc. 20 : 6). Désirons-nous de tout notre cœur, faire partie de ceux qui chanteront à la louange de notre grand Souverain Sacrificateur : « Tu nous as faits un royaume et sacrificateurs, et nous régnerons sur la terre » ? S'il en est ainsi, il faut que nous soyons consacrés entièrement maintenant, parce que ce n'est que « si nous souffrons avec lui » que « nous régnerons aussi avec lui » (Apoc. 20 : 6 ; 2 Tim. 2 : 12).

PRIÈRE DES SACRIFICATEURS

« Grand Sacrificateur, tu n'as plus de service

A remplir désormais ; il est un sacrifice

Plus efficace et pur que celui des taureaux :

II est fait une fois pour tous péchés et maux.

 

Un Sacrificateur dont l'amour est extrême

Vint pour te remplacer et Se donna Lui-même.

Que les péchés du peuple et leur pénalité

Ne te peinent donc plus, le monde est racheté.

 

Miséricordieux Avocat et grand Prêtre,

Roi, Frère, Ami, Sauveur, à jamais notre Maître,

Reçois notre louange et notre adoration,

Nos cœurs, pour toi, sont pleins de sainte admiration.

*  *  *

CHAPITRE IV

LE GRAND « JOUR DE RÉCONCILIATION »

LÉVITIQUE 16 : 3-33

L'ordre du type, et ses significations-antitypes. Le taureau. Le Sacrificateur. L'entrée dans les lieux saints avec le sang. L'encens, l'agréable et la mauvaise odeur. L'entrée dans le Très-Saint. Le bouc pour l'Éternel. Le bouc pour Azazel. La bénédiction du peuple.

*  *  *

Le jour de Réconciliation comme type doit être considéré comme distinct des types du tabernacle, tout en en faisant cependant partie à d'autres égards. En effet, chacun de ces types est, pour ainsi dire, une figure séparée ; chacun d'eux a un sujet qui lui est propre et enseigne ses leçons particulières ; cependant, tous sont d'accord, comme les parties d'une même galerie, et s'harmonisent comme l’œuvre d'un seul grand Artiste. Dans tous ces types, nous devons considérer d'abord la Tête, et ensuite son Corps, les sacrificateurs, l'Église.

Pour bien comprendre la signification du jour de Réconciliation et son œuvre, il est nécessaire que nous comprenions bien que, personnellement, notre Seigneur Jésus est le Souverain Sacrificateur de la sacrificature, l'Église de l’Age de l’évangile, « son Corps » ; mais dans un sens plus complet, Il est la Tête et nous les membres du Corps du Souverain Sacrificateur du monde. De la même manière Aaron était le chef de ses sacrificateurs, tandis que réellement, dans son sens général et convenable, en représentant les sacrificateurs, il était établi pour officier comme Souverain Sacrificateur « pour tout le peuple » d'Israël — qui représentait typiquement toute l'humanité désireuse que propitiation soit faite pour ses péchés et désireuse de retourner à la faveur divine et à l'obéissance.

De même que la consécration du sacerdoce-antitype comprend tous les membres du Corps, et demande l'Age de l'Évangile tout entier pour le compléter, il en est ainsi de l'offrande pour le péché ou le sacrifice de réconciliation : elle a commencé avec la Tête et nous, les membres de son Corps, complétons ce qui reste des souffrances de Christ, ce qui a nécessité l'Age de l'Évangile tout entier. — 1 Pierre 4 : 13 ; Rom. 8 : 17 ; 2 Cor. 1 : 7 ;  4 : 10 ; Phil. 3 : 10 ; Col. 1 : 24 ; 2 Tim. 2 : 12 ; 1 Pierre 5 : 1, 10.

Nous voyons que le « Jour de Réconciliation » qui dans le type n'était qu'un jour de vingt-quatre heures, est alors, dans l'antitype, l'Age de l'Évangile tout entier. A sa clôture le sacrifice cesse, la gloire et la bénédiction commencent, et le grand Souverain Sacrificateur du monde (Jésus et son Épouse faits un, Tête et membres complets) se présentera couronné Roi et Sacrificateur selon : l'ordre de Melchisédek, un Roi de Paix — un Sacrificateur sur son trône — Hébreux 5 : 10. [Note II].

Pendant cette ère de bénédiction, Il se présentera, devant le monde (manifesté, reconnu, mais invisible aux yeux naturels), non seulement comme Roi et Sacrificateur, mais aussi comme le grand Prophète : « Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un Prophète comme moi [Moïse]... et il arrivera que toute âme qui n'écoutera pas ce Prophète sera exterminée d'entre le peuple ».. Quand, durant le Millenium, sous le gouvernement et l'enseignement de ce grand Prophète, Sacrificateur et Roi, l'humanité sera amenée à une connaissance parfaite et à une pleine capacité, l'obéissance parfaite sera exigée, et tous ceux qui s'y refuseront seront retranchés de la vie sans aucune espérance ultérieure — la seconde mort  Actes 3 : 22, 23.

A la fin de l'Age judaïque, Jésus s'offrit lui-même individuellement à Israël, comme Prophète, Sacrificateur et Roi ; typifiant ou illustrant l'offrande de son Corps tout entier, le Christ complet et glorifié pour le monde entier. Comme Prophète, Il les enseigna ; comme Sacrificateur « Il s'offrit lui-même » (Héb. 7 : 27), et comme Roi, il entra dans leur cité à la clôture de son ministère. Mais ils ne le reçurent dans aucun de ces offices. Pendant l'Age de l'Évangile, son Église ou Corps l'a reconnu comme « un docteur venu de Dieu » — le grand Prophète ; comme le « Souverain Sacrificateur de notre profession », et comme le Roi légitime. Toutefois la Parole de Dieu enseigne que ce n'est pas seulement par l'Église qu'Il doit être accepté ; mais qu'Il sera (avec son Corps, l'Église) Prophète pour tout le peuple, Sacrificateur pour tout le peuple et Roi sur tous les peuples, nations et langues ; « Seigneur de tous », « Sacrificateur de tous » et « Prophète ou instructeur de tous ».

Dans la consécration des sacrificateurs-types, nous avons vu Aaron et ses fils représenter notre Seigneur Jésus et son Corps comme « nouvelles créatures », et un taureau représenter leur nature humaine ; mais dans le type qui va être considéré maintenant, nous trouvons qu'Aaron seul représente l'Oint tout entier (Tête et Corps), et que deux sacrifices différents, un taureau et un bouc, sont employés ici pour représenter l'état de séparation, mais avec des souffrances semblables, du Corps et de sa Tête, comme « l'offrande pour le péché ».

LE PREMIER SACRIFICE DU JOUR DE RÉCONCILIATION

LE TAUREAU

Le taureau représentait Jésus à l'âge de trente ans — L'HOMME parfait qui se donna Lui-même et mourut pour nous. Comme nous l'avons déjà vu, le Souverain Sacrificateur représentait la « nouvelle » nature de Jésus, la Tête Ointe et tous les membres de son Corps, préconnus de Dieu. Il est bon que la distinction qui est faite ici entre la créature humaine et la nouvelle créature, soit clairement saisie et comprise. (*) [Voyez ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES, tome I chapitre X, et Tome II p. 127. (3e Édition française).] « L'homme Christ Jésus, qui se « donna lui-même », à l'âge de trente ans, est le même qui auparavant était riche (d'une nature plus élevée), mais qui pour nous devint pauvre, c'est-à-dire un homme, afin de pouvoir donner la seule rançon possible pour les hommes — une vie d'homme parfait. — 1 Cor. 15 : 21.

Puisque le châtiment pour le péché de l'homme était la mort, il était nécessaire que notre Rédempteur devînt  un « homme », fût « fait chair » ; autrement Il n'aurait pu racheter l'humanité. Un homme avait péché et le châtiment était la mort ; et si notre Seigneur voulait payer le châtiment il était essentiel qu'Il fût de la même nature (mais sans souillure, séparé du péché et de la race des pécheurs), et qu'Il mourût comme le substitut d'Adam, autrement l'humanité n'aurait jamais été, libérée de la mort. Pour cela, l'homme Jésus sacrifia « tout ce qu'il avait » — Sa gloire comme homme parfait, Son honneur auquel Il avait droit comme homme parfait, et finalement Sa vie comme homme parfait. C'était là tout ce qu'Il avait (à part la promesse de Dieu d'une nouvelle nature et l'espérance que cette promesse avait engendrée) ; parce qu'Il avait changé Son être ou existence spirituelle contre une existence humaine, et qu'Il avait fait de celle-ci une « offrande pour le péché », qui était typifiée par le taureau du jour de réconciliation — Jean 1 : 14 ; Essaie 53 : 10.

Mais puisque « l'homme Christ Jésus » se donna Lui-même comme PRIX de notre RANÇON, il s'ensuit qu'il ne peut être ramené à la condition humaine qu'il donna. S'Il reprenait le prix de la Rançon, nous, les rachetés, retomberions sous la condamnation de la mort. Mais, béni soit Dieu, son sacrifice demeure à toujours, de façon que nous puissions être libérés à toujours de la culpabilité adamique et de son châtiment, la mort. Si donc, le Père voulait conférer au Seigneur Jésus, quelque gloire, quelque honneur ou vie en récompense de son obéissance jusqu'à la mort, ce devait être une gloire, honneur et vie sur quelque autre plan que le degré humain.

Tel était donc le dessein de Jéhovah pour Jésus, savoir, qu'Il L'exalterait au-dessus de la condition humaine, et, au-dessus de Sa condition pré-humaine ; au-dessus de tous les anges, principautés et puissances, à sa droite (condition de principale faveur, le plus près de Jéhovah), et Le faire participant de l'immortalité — la nature divine. C'est à cause de cela et à cause d'autres joies placées devant Lui, que Jésus a « souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu » — Héb. 12 : 2 ; Phil. 2 : 9 ; Héb. 1 : 3, 4.

La nouvelle nature que notre Seigneur reçut à la place de la nature humaine, et en récompense de son sacrifice, est ce qui est typifié ici par le sacrificateur. Bien qu'il soit vrai que le sacrifice de ce qui était humain ne se termina qu'à la croix, et que la récompense, la nature divine, ne fut pleinement reçue qu'à la résurrection, trois jours après, cependant — comme cela est montré dans ce type — aux yeux de Dieu, la mort de Jésus (le taureau) fut considérée comme complète lorsque Jésus Se présenta lui-même en sacrifice vivant, symbolisant Sa mort dans le baptême. Là, Il se considéra lui-même mort, — mort à toutes les prétentions humaines, aux espérances de gloire, d'honneur et de vie humaine ; — dans le même sens que, nous, Ses disciples, sommes exhortés à nous considérer nous-mêmes morts au monde, mais vivants à Dieu comme Nouvelles- Créatures — Rom. 6 :11.

Cette acceptation par Jéhovah du sacrifice de Jésus, au moment de Sa consécration, comme si ce sacrifice était accompli et que Jésus fût vraiment mort, fut indiquée par l'onction du Saint-Esprit — « le gage » ou garantie de ce qu'Il devait recevoir lorsque Sa mort aurait été un fait accompli.

Ainsi considérée, nous voyons que la mort du taureau typifiait l'offrande personnelle de Jésus au moment de sa consécration. Cela s'accorde avec ce que dit l'Apôtre concernant la consécration de Jésus ou l'offrande de lui-même. Il cite le prophète qui dit : « Voici, je viens, dans le rouleau du livre il est question de moi, ô Dieu, pour faire ta volonté », — pour mourir et en racheter plusieurs. , dit l'auteur inspiré : « II ôte le premier [c'est-à-dire mit de côté les sacrifices types] afin d'établir [ou d'accomplir] le second (D.) [l'antitype, le sacrifice réel pour les péchés] » — Héb. 10 : 7, 9, 14.

Oui, c'est là que s'accomplit la mise à mort de l'offrande pour le péché, typifiée par le taureau ; et les trois ans et demi du ministère de Jésus montrent que toute volonté humaine était morte, et que le corps humain était reconnu tel, à partir du moment de Sa consécration.

L'oint, Jésus, rempli de l'Esprit saint au moment de son baptême, fut la divine « nouvelle créature » (bien qu'elle ne devînt parfaite, en tant que divine, qu'après la résurrection) : et Il a toujours prétendu à cette relation en disant : « Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même [en tant qu'homme], mais le Père qui demeure en moi [par son Esprit] c'est lui qui fait les œuvres... La parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé » (Jean 14 : 10, 24) ; « que ma volonté [comme homme] ne se fasse pas, mais la tienne [Père  la volonté divine] soit faite » dans et par ce « vase terrestre » consacré jusqu'à la mort. — Luc 22 : 42.

Le taureau était égorgé dans le « Parvis », ce qui, ainsi que nous l'avons vu, typifie la condition de foi en Dieu et d'harmonie avec Lui, la condition la plus haute que puisse atteindre la chair, la nature humaine. Jésus était dans cette condition, un homme parfait, lorsqu'il s'offrit (le taureau dans le type) à Dieu.

Il est nécessaire que nous ayons bien présentes à l'esprit ces distinctions quand nous examinons soigneusement l'œuvre du Jour de Réconciliation-type, afin que nous puissions réellement en comprendre les réalités antitypes. Aaron se lavait, afin de représenter convenablement la pureté, l'innocence de la « nouvelle créature » — la Tête et les membres de son Corps. (« Celui qui est engendré de Dieu ne pratique pas le péché car sa (D) semence demeure en lui, et il ne peut pas pécher parce qu'il est engendré de Dieu ») (1 Jean 3 : 9) Diaglott. La Nouvelle-Créature ne peut pécher, et son devoir est de veiller constamment sur la vieille nature, considérée comme morte, pour l'empêcher de vivre encore, parce que si l'ancienne volonté partageait le contrôle avec la nouvelle cela voudrait dire que l'ancienne n'est pas morte et que la nouvelle n'est pas triomphante. Le triomphe de la vieille créature signifierait alors la mort de la « nouvelle créature » — la « Seconde Mort ».

Pour faire le service du « Jour de Réconciliation », Aaron était revêtu des vêtements de sacrifice, des « vêtements de lin », emblèmes de pureté — « la justice des saints », et non de ses vêtements habituels de « gloire et de beauté ». La robe de lin était un gage de la robe glorieuse qui devait suivre ; la « ceinture de lin » le représentait comme serviteur, mais moins puissant que lorsqu'il ceignait la « ceinture faite artistement » de l'éphod, à la clôture du jour de Réconciliation ; la mitre de lin étant la même que celle appartenant au glorieux vêtement, proclame la parfaite justice de notre Tête, pendant le sacrifice, aussi bien qu'après. Ainsi, le Souverain Sacrificateur antitype celui qui possédait la pensée divine, qui était engendré de l'Esprit, bien que pas encore né de l'Esprit, était prêt et capable d'accomplir le sacrifice de la réconciliation, lors du premier avènement, et il l'accomplit comme cela est typifié en Aaron.

« Aaron entrera de cette manière dans le Saint [et le Très Saint] avec un jeune taureau pour offrande pour le péché et un bélier pour holocauste. Et Aaron présentera son taureau de l'offrande pour le péché qui est pour [le représenter] lui-même, et fera propitiation pour lui-même [les membres de Son corps — les sacrificateurs] et pour sa maison [tous les croyants de la maison de la foi — les Lévites]. Il égorgera le taureau de l'offrande pour le péché qui est pour [le représenter] lui-même ; puis il prendra plein un encensoir de charbons de feu de dessus l'autel devant l'Éternel, et plein ses paumes de drogues odoriférantes [pulvérisées] ; il les apportera en dedans du voile [le premier voile ou « porte »]. Et il mettra l'encens sur le feu devant l'Éternel [l'encensoir plein de charbons de feu était placé au sommet de l'autel d'or dans le « Saint », et l'encens versé sur le feu répandait graduellement un parfum d'agréable odeur], pour que la nuée de l'encens [pénétrant au-delà du second voile] couvre le propitiatoire qui est sur [couvre] le témoignage [la Loi], afin qu'il ne meure pas [en enfreignant ces conditions par lesquelles seulement il peut être acceptable en la présence divine] » — Lév. 16 : 3, 6, 11-13.

Allant du type à l'antitype, comparons une à une les actions de Jésus avec l'image prophétique de son œuvre. Immédiatement après que l'homme Christ Jésus se fut consacré Lui-même, comme Nouvelle-Créature, engendrée par l'Esprit saint, il prit Sa vie humaine sacrifiée (le sang du taureau), et la présenta devant Dieu comme le prix de la Rançon « pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ». Engendré de l'Esprit, Il ne demeura pas dans la condition du « Parvis », mais passa dans le premier « Saint », où Il devait séjourner et offrir son encens sur le feu de l'épreuve — démontrant Sa loyauté à Dieu et à la justice par les choses souffertes comme Fils engendré, avant d'entrer dans le « Très Saint », la condition spirituelle parfaite — Héb. 5 : 8.

De même que le Souverain Sacrificateur prit avec lui (avec le sang) du feu sur l'autel et ses deux mains pleines d'encens pour provoquer le parfum ; ainsi notre Seigneur Jésus en accomplissant son vœu de consécration, pendant les trois ans et demi de son ministère, fut pour le Père un parfum d'agréable odeur, attestant en même temps la plénitude de Sa consécration et la perfection de Son sacrifice. L'encens pulvérisé représente la perfection de l'homme Jésus. Le feu de l'« Autel d'airain » représente les épreuves auxquelles Il fut assujetti ; et son transport par le sacrificateur signifie que, par Sa vie de fidélité, le Seigneur devait attirer sur Lui Ses persécutions. Lorsque les perfections de Son être (encens) se trouvèrent en contact avec les épreuves de la vie (feu), Jésus offrit une obéissance parfaite à la volonté divine — un parfum suave. Ceci montre qu'Il fut tenté en tous points, mais sans péché. De même que l'encens devait être entièrement consumé par le feu, ainsi Il offrit Son tout dans l'obéissance. Le fait que c'étaient les « deux poignées pleines » du sacrificateur qu'il offrait, représente ainsi la pleine capacité et faculté de justice de notre Seigneur — requise et offerte.

Mais tandis que Jésus, comme « nouvelle créature », est ainsi dans le « Saint » jouissant de la lumière du Chandelier d'or, nourri par le pain de la vérité, et offrant l'encens agréable à Jéhovah, jetons un coup d'œil dans le « Parvis », et au dehors, de l'autre côté du « Camp », et voyons un autre travail qui s'y accomplit simultanément. Nous avons vu que la mort du taureau, dans le « Parvis », représentait l'homme Jésus, consacré lors de Son baptême à l'âge de trente ans. Maintenant sa graisse a été placée sur « l'Autel d'Airain » avec les rognons et différents organes vitaux. Ils brûlent avec force, parce qu'un taureau a beaucoup de graisse. Une nuée de fumée, qui est appelée « une suave odeur pour Dieu », s'élève à la vue de tous ceux qui sont dans le « Parvis », les Lévites — la maison de la foi, les croyants.

Cela représente comment le sacrifice de Jésus apparut aux hommes croyants. Ils virent le dévouement, le sacrifice de soi-même, le zèle (graisse) plein d'amour qui montait vers Dieu, comme un sacrifice suave et agréable, pendant les trois ans et demi du ministère de notre Seigneur. Ils surent, par ce qu'ils virent dans le « Parvis » (dans la chair), qu'il était agréable, et ils surent bien qu'avec Lui, le Père fut toujours satisfait ; mais ils ne purent voir le sacrifice dans toute sa grandeur et sa perfection, tel qu'il apparut aux yeux de Jéhovah (dans le « Saint ») un suave encens sur « l'Autel d'or ».

Tandis que ces deux feux brûlent (dans le « Parvis », la graisse, et dans le « Saint », l'encens, et leurs parfums montent en même temps), il y a un autre feu « hors du camp ». Là, le corps de chair est détruit (verset 27). Cela représente l'œuvre de Jésus telle qu'elle est vue par le monde. Cela lui semble une folie qu'Il doive dépenser Sa vie en sacrifice. Les hommes n'en voient pas la nécessité comme rançon de l'homme ; ni l'esprit d'obéissance qui L'inspirait, comme le Père les vit. Ils ne voient pas les perfections d'amour et les renoncements de notre Seigneur comme les croyants (ceux qui sont dans la condition du « Parvis ») les voient. Non, ils n'ont pas vu en Lui, à son époque, ni depuis, leur héros idéal et leur conducteur. Ils ne voient en Lui que ces éléments de son caractère qu'ils méprisent comme étant faibles, n'étant pas dans les conditions voulues pour L’aimer et L'admirer. Pour eux, Son Sacrifice fut une offense, il demeure méprisable. Il fut méprisé et rejeté des hommes, ils rougissaient de Lui et cachaient leurs faces, comme, dans le type, les Israélites se détournaient avec dégoût de l'odeur de la carcasse qui brûlait.

Nous voyons donc comment la vie de Jésus, pendant trois ans et demi, remplit ces trois aspects : le sacrifice de Sa nature humaine parfaite fut une folie et une chose détestable aux yeux du monde ; un « sacrifice agréable à Dieu » pour les croyants ; un « parfum odoriférant » aux yeux de Jéhovah. Tout se termina à la croix. Le taureau fut complètement employé, la graisse pleinement consumée et tout l'encens offert lorsque Jésus s'écria : « Tout est accompli ! » et mourut. Ainsi l'homme Christ Jésus se donna-t-il lui-même en Rançon pour tous.

L'encens de « l'Autel d'or » l'ayant précédé et étant satisfaisant, le Souverain Sacrificateur passait sous le « second voile », dans le « Très-Saint ». Il en fut ainsi de Jésus : Ayant offert un encens agréable pendant trois ans et demi dans le « Saint », ou condition de consécration et d'engendrement de l'Esprit, Il passa de l'autre côté du « Second Voile » — la mort. Pendant trois jours Il fut sous le « Voile », dans la mort ; alors il s'éleva dans la perfection de la nature divine au-delà de la chair, du Voile, « l'empreinte de la substance [ou de la personne] du Père », « ayant été mis à mort chair, mais rendu vivant », « semé corps animal [humain] ressuscité corps spirituel ». Ainsi notre Seigneur atteignit la condition du « Très Saint », la perfection d'un être spirituel à sa Résurrection — 1 Pierre 3 : 18 ; 1 Cor. 15 : 44.

Son œuvre suivante fut de présenter à Dieu le sang de réconciliation (verset 14), le prix de notre rédemption : « Vous avez été rachetés... par le sang précieux (la vie sacrifiée) de Christ » (1 Pierre 1 : 19). Le Sacrificateur, en la présence de Jéhovah représenté par la vive lumière de la « Shékinah » placée entre les Chérubins sur le « Propitiatoire », aspergeait ou présentait le sang à Jéhovah, faisant l'aspersion devant et sur le Propitiatoire. Ainsi notre Seigneur Jésus monta au ciel après quarante jours « afin de comparaître POUR NOUS devant la face de Dieu », et Il présenta en notre faveur la valeur et le mérite du sacrifice qu'Il venait de terminer au Calvaire, comme prix de notre rédemption — Héb. 9 : 24.

LE SECOND SACRIFICE DU JOUR DE RÉCONCILIATION

LE BOUC POUR L'ÉTERNEL

Nous allons maintenant laisser le Souverain Sacrificateur devant le « Propitiatoire » pour revenir dans le « Parvis » afin d'être témoins d'un autre travail. Nous citons :

« Et il prendra de l'assemblée des fils d'Israël deux boucs pour une offrande pour le péché. Il prendra les deux boucs et les placera devant l'Éternel à la porte du Tabernacle. Et Aaron jettera le sort sur les deux boucs, un sort pour l'Éternel et un sort pour Azazel (*) (Certaines versions rendent par « bouc émissaire ». (Littéralement, pour Azazel, (qui détourne, qui pervertit) c’est à dire Satan. — Voir note Crampon). Et Aaron présentera le bouc sur lequel le sort sera tombé pour l'Éternel et il en fera une offrande pour le péché. Et le bouc sur lequel le sort sera tombé pour Azazel sera placé vivant devant l'Éternel afin de faire une réconciliation avec lui pour l'envoyer au désert comme bouc pour Azazel » — Lév. 16 :  5-10.

Ces deux boucs, pris en Israël et amenés dans le « Parvis », typifiaient ou représentaient tous ceux qui, venant du monde et acceptant la rédemption de Jésus, consacrent pleinement leur vie, même jusqu'à la mort, au service de Dieu durant cet Age de l'Évangile. Pris d'abord dans le « Camp » ou condition du monde « pécheurs comme les autres », ils sont amenés dans le « Parvis », la condition de la foi ou condition justifiée. Là, ils se présentent devant l'Éternel (représentés par les boucs à la porte du Tabernacle) désirant mourir comme êtres humains avec leur Rédempteur Christ Jésus, et entrer dans les conditions célestes ou spirituelles comme Jésus le fit : premièrement, la condition d'engendrement spirituel de la mentalité [« mind » — trad.] spirituelle — le « Saint », — secondement, la condition de naissance spirituelle du corps spirituel, le « Très Saint ».

Notre Seigneur déclare cependant que ce ne sont pas tous ceux qui disent : « Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume », de même aussi ce type montre que quelques-uns de ceux qui disent : « Seigneur, je te consacre mon tout », promettent plus qu'ils ne tiennent. Ils ne connaissent pas la portée de la promesse qu'ils font, ou ce qu'il en coûte de renoncement pour prendre journellement sa croix et suivre les traces de l'homme Jésus [le taureau], pour « sortir vers lui hors du camp [pour le mépris complet et la destruction des espérances humaines, etc.] portant son opprobre » — Hébreux 13 : 13.

Dans ce type des deux boucs, les deux classes de ceux qui ont fait alliance pour mourir avec Christ sont représentées ; ceux qui suivent réellement ses traces en suivant l'exemple qu'Il nous a donné et « ceux qui par crainte de la mort [de cette mort], sont toute leur vie assujettis à la servitude » (Héb. 2 : 15). La première classe est le « bouc pour l'Éternel », la seconde est le « bouc pour Azazel ». Comme nous le verrons, ces deux classes de boucs auront une part dans l’œuvre de réconciliation — en amenant le monde en parfaite harmonie avec Dieu et avec sa Loi, lorsque ce « Jour de Réconciliation », l'Age de l'Évangile, sera terminé. Mais seule la première classe, celle du « bouc pour l'Éternel », ceux qui suivent le Maître, sont une partie de « l'offrande pour le péché », et seront finalement membres de son Corps glorifié.

Le tirage au sort pour savoir lequel des deux boucs serait le « bouc pour l'Éternel », ou le « bouc pour Azazel », indique que Dieu ne choisit pas entre ceux qui se présentent, ceux qui gagneront le prix. Il montre que Dieu ne détermine pas arbitrairement quels sont ceux des consacrés qui deviendront participants de la nature divine et cohéritiers avec Christ notre Seigneur et quels sont ceux qui ne le seront pas. Ceux qui souffrent avec Lui, régneront aussi avec Lui. Ceux qui se retirent en évitant les épreuves ardentes perdent aussi la cohérédité dans la gloire, par une course de compromission — Rom. 8 : 17.

Chaque croyant, chaque (Lévite) justifié qui est dans le « Parvis » et qui se présente pendant le Jour de Réconciliation, l'Age de l'Évangile, est agréé comme sacrifice — maintenant est le temps favorable. Celui qui est fidèle à son alliance et achève son sacrifice est typiquement représenté par le « bouc pour l'Éternel ». Ceux qui ne s'offrent pas en sacrifices volontaires, « aimant le présent monde », sont représentés par le « bouc pour Azazel ».

Revenons au Souverain Sacrificateur : Ayant aspergé le propitiatoire, place où satisfaction est faite, sept fois (parfaitement) avec le sang du taureau, « il égorgera le bouc de l'offrande pour le péché, qui est pour le peuple, et il apportera son sang au-dedans du voile, et fera avec son sang comme il a fait avec le sang du taureau : il en fera aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire » (Lév. 16 : 14, 15). En un mot, tout ce qui avait été fait avec le taureau était répété avec le « bouc pour l'Éternel ». Il était égorgé par le même Souverain Sacrificateur ; son sang était aspergé de la même manière, sa graisse, etc., étaient aussi brûlés sur l'autel dans le « Parvis ». (Il est bon de remarquer que tandis qu'un taureau à la fleur de l'âge est toujours très gras, un bouc est généralement maigre. C'est ainsi que notre Seigneur Jésus, représenté par le taureau, a une grande abondance de graisse, de zèle et d'amour dans Son sacrifice ; tandis que ses disciples, représentés par le bouc, sont maigres en comparaison). Le corps du « bouc pour l'Éternel » était brûlé de la même manière que celui du taureau  « hors du camp ».

L'apôtre Paul explique ici que ces animaux qui étaient des offrandes pour le péché étaient brûlés hors du Camp ; et il ajoute : « Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 11-13). Cela fournit la preuve indiscutable non seulement que les disciples de Jésus sont représentés par ce « bouc pour l'Éternel », mais aussi que leur sacrifice reconnu avec celui de Jésus, leur Tête, constitue une part de l'offrande pour le péché du monde : « Les outrages de ceux qui t'outragent sont tombés sur moi » — Ps. 69 : 9.

II en est du bouc comme du taureau dans les offrandes pour le péché ; l'incinération « hors du camp » représente la mésestime dans laquelle l'offrande sera vue par ceux qui ne sont pas en relation d'alliance avec Dieu — les infidèles. (1) Peu nombreux sont ceux qui reconnaissent qu'au point de vue divin le sacrifice du Corps de Christ est un encens agréable à Dieu, qui pénètre jusqu'au Propitiatoire ; il n'y a que ceux qui sont eux-mêmes dans le « Saint », — « assis avec le Christ dans les lieux célestes ». (2) Ceux qui reconnaissent les sacrifices des saints, représentés par la graisse du « bouc pour l'Éternel » de l'offrande pour le péché, sur l'Autel d'airain, et qui comprennent que leur renoncement est agréable à Dieu, sont plus nombreux — ce sont tous ceux qui occupent la condition de justification du « Parvis » — la « maison de la foi ». (3) Ceux qui sont en dehors du Camp, qui ne voient ces sacrificateurs et leur renoncement que comme la combustion des « balayures du monde, du rebut », sont une classe éloignée de Dieu — Ses « ennemis par leurs mauvaises œuvres ». C'est de ceux-là que le Seigneur prédit : « Ils diront faussement contre vous toutes sortes de mal à cause de moi ».

Quelles sont les leçons que ces choses inculquent ? Qu'aussi longtemps que nous sommes nous-mêmes de vrais sacrificateurs dans le « Saint », ou de vrais membres de la « maison de la foi » dans le « Parvis », nous n'outragerons aucun de ceux qui sont de vrais sacrificateurs dans le temps présent. Nous ne serons pas aveuglés non plus par la malice, la haine, l'envie ou les querelles, ce qui nous rendrait incapables de voir les sacrifices qui sont agréables à Dieu. Que dirons-nous de ceux qui furent « d'abord » des frères, participant aux mêmes sacrifices, offrant sur le même « Autel d'or » et disciples de l'ordre de la « sacrificature royale » et qui sont changés et possédés d'un esprit d'opposition à un tel point qu'ils peuvent dire du mal continuellement de leurs compagnons de service dans la Sacrificature Royale ? Nous craignons pour eux (Héb. 4 : 1), assurément, qu'ils n'aient quitté le « Saint » et le « Parvis » et soient en dehors de toute relation avec Dieu — dans les « ténèbres du dehors ». Nous devons faire tout notre possible pour les ramener (Jacq. 5 : 20), mais aucune considération ne doit nous faire quitter le « Saint » pour rendre le mal pour le mal, outrage pour outrage. Non, tous ceux qui sont de fidèles sacrificateurs doivent suivre les traces du Souverain Sacrificateur en aimant leurs ennemis et en faisant du bien à ceux qui les persécutent. Ils doivent imiter celui qui : « lorsqu'on lui disait des outrages n'en rendait pas mais s'en remettait à Celui qui juge justement » — 1 Pierre 2 : 23.

Le bouc pour l'Éternel représentait tous les fidèles disciples, le « Petit Troupeau » du Seigneur. Ils sont tous égaux, ils viennent tous par la même « voie étroite », de sorte que ce qui est vrai pour la classe dans son entier, est vrai pour chacun de ses membres. C'est pourquoi le « bouc pour l'Éternel » typifiait chacun des membres et son sacrifice, sauf que le corps tout entier doit être complet et le sacrifice de tous achevé avant que le « sang » du bouc (représentant le Corps entier de Christ) soit présenté sur le « Propitiatoire ».

L'aspersion du sang sur et devant le « Propitiatoire » se faisait sous la forme d'une croix, avec le sommet ou tête de la croix sur le « Propitiatoire ». Nous voyons cela par la description suivante : « II fera aspersion avec son doigt sur [la face (L.), par devant (D.), ou sur la face orientale (Cr.)] le propitiatoire vers l'orient [vers le « Voile »] et devant [en travers] le propitiatoire ». C'est ainsi qu'étaient complétées les offrandes pour le péché pour les péchés d'Israël, — le taureau pour les sacrificateurs, le « corps » du Souverain Sacrificateur et pour les Lévites, la « maison de la foi » de l'Age présent ; le bouc « pour le peuple », Israël — type du monde entier qui, avec la connaissance et les occasions favorables de l'avenir, deviendra le peuple de Dieu.

Nous voyons ainsi clairement que cet Age de l'Évangile est un Age de souffrance et de mort pour ceux qui sacrifient leur nature humaine, terrestre, afin de devenir participants de la nature spirituelle, céleste. Aussitôt que le sacrifice de Jésus en faveur de son « Corps » et de Sa « maison » fut complet et présenté devant le Père, après son ascension, le Père envoya la preuve qu'Il acceptait ce sacrifice par le baptême de la Pentecôte sur les représentants de son Église, son Corps et sa maison. C'est là que son onction, le saint Esprit (symbolisé par l'huile sainte de l'onction), vint sur l'Église et a toujours continué depuis sur tous les membres du Souverain Sacrificateur, sans qu'il y eût besoin d'une répétition ; car chacun de ceux; qui sont immergés en Christ comme membres de son Corps, sont en même temps immergés dans son Esprit saint, l'Esprit qui anime chaque membre de ce Corps.

L'effusion du saint Esprit fut le gage de l'acceptation par Dieu des croyants en Jésus, déjà consacrés, et restant sous la direction du Maître, attendant que le Père accepte leurs sacrifices acceptables dans le Bien-Aimé, et leur engendrement filial par l'esprit de filiation. Cette venue du saint Esprit, la puissance ou « main » de l’Éternel, à la Pentecôte, fut montrée dans le type (v. 15) par le Souverain Sacrificateur venant à la porte du Tabernacle et égorgeant le « bouc pour l'Éternel » après avoir posé les mains sur lui. De même que l'Esprit du Père rendit Jésus capable d'accomplir tout ce qui était représenté par l’égorgement du taureau, ainsi le même esprit, l'esprit, pouvoir ou influence de Dieu, l'esprit ou influence de la Vérité, par Christ, sur les membres de la classe du « bouc pour l'Éternel », les rend capables de se crucifier eux-mêmes comme hommes — d'égorger le bouc, la volonté dépravée — dans l'espérance de la gloire, de l'immortalité et de l'honneur promis de la nature divine, comme « nouvelles-créatures en Christ ».

C'est ainsi, par exemple, que l'Apôtre Paul, possédé de l'esprit du Conducteur, de la Tête put considérer toutes choses comme une perte et un rebut pourvu qu'il pût gagner [la position comme l'un des membres de] Christ ; et qu'il fût trouvé en Lui. Inspiré par cette espérance et cet esprit il pouvait dire : « Je [la nouvelle-créature] vis, non pas moi [la vieille-créature représentée dans le bouc consacré] ». Il fut consumé par l'opprobre et le mépris du monde — hors du Camp. Les affections terrestres de Paul et ses facultés avaient toutes été présentées à Dieu en sacrifice vivant. Désormais, il avait Christ vivant en lui, l'espérance de la gloire — l'esprit [mind — trad.] de Christ crucifiant et assujettissant sa nature humaine dépravée et justifiée, ainsi que sa volonté.

Bien qu'étant réellement dans le monde, il n'en faisait pas partie ; et cela était vrai dans une telle mesure qu'il pouvait dire : « Ce que je vis maintenant... je le vis dans la foi au Fils de Dieu » (Gal. 2 : 20). Oui, par la foi, il était considéré comme « une nouvelle-créature », à qui appartenaient les très grandes et précieuses promesses de la nature divine, s'il demeurait fidèle (2  Pi. 1 : 4). Il vivait dans la condition du « Saint », se nourrissant des « pains de proposition », éclairé continuellement par la lumière du « Chandelier d'or ». Ainsi rempli de connaissance et de force, il était capable d'offrir « l'encens » agréable à Dieu par Jésus-Christ ; autrement dit, le sacrifice de l'Apôtre Paul était agréable à Dieu à cause du mérite de Jésus qui lui était imputé. C'est ainsi qu'il gardait la nature du bouc toujours sacrifiée ; non seulement il tenait la volonté charnelle pour morte, mais autant que possible il tenait le corps charnel « soumis » — assujetti à la nouvelle volonté. La même chose a été faite par les autres membres de cette classe du « bouc pour l'Éternel », bien que tous n'aient pas été aussi connus. Ce fut un parfum très odoriférant qui monta du sacrifice de Paul ; ce fut vraiment un sacrifice de suave odeur à Dieu ; cependant, comme pour les nôtres, ce ne fut pas à cause de sa propre valeur qu'il fut agréable à Dieu, mais parce qu'il fut offert sur « l'Autel d'or » et participant du mérite de Christ, le Rédempteur.

De même que le bouc achevait ce qui restait de l'offrande pour le péché, complétant le sacrifice commencé par le taureau, ainsi le « Petit Troupeau », venant après Jésus, « accomplit... ce qui reste des afflictions de Christ » (Col. 1 : 24). Ce n'est pas que nos sacrifices soient valables par inhérence, comme l'était celui de notre Seigneur, car lui seul était parfait et convenait pour une rançon, pour une offrande pour le péché ; la raison de l'acceptation de nos offrandes est que le mérite de Jésus nous étant imputé, nous justifie d'abord ; et ensuite, par la grâce qui nous permet d'offrir notre moi justifié dans et avec le sacrifice parfait de notre Seigneur, nous, comme membres de son Corps, sommes assurés d'une part dans les souffrances de Christ, afin que nous puissions finalement partager aussi sa gloire — participer à Son œuvre future de bénir toute l'humanité par les privilèges et les occasions favorables du Rétablissement.

L'heure doit venir un jour où le sacrifice des derniers membres de ce « bouc pour l'Éternel » sera consumé, et l'offrande pour le péché finie pour toujours. Nous croyons fermement, d'après les faits évidents donnés ailleurs, que nous sommes maintenant à la clôture du « Jour de Réconciliation », et que les derniers membres de cette classe du « bouc pour l'Éternel » sont maintenant sur l'Autel. Bientôt les derniers membres de cette classe, le Corps de Christ, passeront au-delà du second « Voile » — de l'autre côté de la chair — dans la perfection de la nature spirituelle, déjà commencée dans le nouvel esprit [« mind » — Trad.] ou nouvelle volonté qui contrôle maintenant leurs corps mortels. Non seulement cela, mais à ces fidèles, la plus haute des natures spirituelles — « la nature divine » — leur est promise — 2 Pierre 1 : 4.

Le passage du second « Voile » a la même signification pour le Corps que pour la Tête : la présentation du sang du bouc a la même signification que celle du sang du taureau. Le corps du sacrificateur passant le second « Voile », portant le sang du bouc, représentait le passage du Corps de Christ entièrement au-delà des conditions humaines dans la perfection de la nature divine, lorsque nous serons semblables au Christ Jésus, qui est maintenant « l'empreinte de la substance du Père ». O espérance bénie ! Les mots : « Quand je me réveillerai je serai rassasié de ton image », furent dits prophétiquement pour Jésus ; combien alors cette promesse est sublime pour nous : « Nous lui serons faits semblables ! » — Héb. 1 : 3 ; Rom 8 : 29 ; Ps. 17 : 15 ; 1 Jean 3 : 2. Si nous voulons gagner le prix pour lequel nous courons, alors —

Périsse toute ambition

Terrestre! Quoi qu'il arrive

Riche est notre condition,

La céleste perspective !

Le « Très Saint » atteint, la preuve du sacrifice du Corps « pour le peuple » sera présentée, comme cela est  typifié par le sang du bouc aspergé sur le « Propitiatoire ». « Et il fera réconciliation pour le lieu saint à cause des impuretés des fils d'Israël, et de leurs transgressions, selon tous leurs péchés ; et il fera de même pour la tente d'assignation, qui demeure avec eux au milieu de leurs impuretés » Lév. 16 : 16.

Ainsi l'œuvre de réconciliation sera accomplie lorsque le sacrifice présenté « pour le peuple » sera accepté, comme le fut celui de notre glorieux Conducteur « pour lui-même [son Corps], et pour sa maison [la maison de la foi] ». Le péché et la condamnation seront entièrement couverts pour tous, et le grand œuvre de donner au monde les grands résultats de cette Réconciliation suivra promptement — de même que la bénédiction de la Pentecôte vint sur le « Corps »,  et que son influence se refléta sur la « maison », aussitôt après l'acceptation du sacrifice de Jésus, après qu'il eût passé de l'autre côté du « Voile » de la chair, et présenté devant Dieu le sacrifice pour notre rançon.

L'aspersion de toutes choses avec le sang montrait qu'il donne pleine satisfaction, et indiquait aussi que l'œuvre du « bouc pour Azazel » qui suivait, ne faisait pas partie de l'offrande pour le péché et n'était pas nécessaire pour compléter la « réconciliation ». Ainsi devons-nous y voir quelque autre but et signification.

LE BOUC POUR AZAZEL

« Et quand il aura achevé de faire propitiation pour le (lieu) « Saint » [le « Très Saint »], pour la tente d'assignation [le « Saint »] et pour l'autel [dans le « Parvis »], il présentera le bouc vivant. Et Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc [pour Azazel] vivant, et confessera sur lui toutes les iniquités des fils d'Israël [type du monde] et toutes leurs transgressions, selon tous leurs péchés ; il les mettra sur la tête du bouc et l’enverra au désert par un homme qui se tiendra prêt [quelqu'un qui convient pour cela] » — Lév. 16 : 20-22.

Comme nous l'avons exprimé ci-dessus, nous comprenons que ce bouc pour Azazel qui avait été présenté pour le sacrifice avec l'autre, mais avait failli à ce sacrifice et n'avait pas suivi l'exemple du taureau, représentait une classe du peuple de Dieu qui, après avoir fait vœu de mourir au monde en sacrifiant sa nature humaine justifiée, a failli à l'accomplissement de son vœu de sacrifice. Ce « bouc » ne représente pas « ceux qui se retirent pour périr », ceux qui retournent « comme la truie lavée, se vautrer dans le bourbier du péché » (Héb. 10 : 39 ; 2 Pierre 2 : 22), mais une classe qui cherche à éviter le péché, à vivre moralement et à honorer le Seigneur ; cependant en cherchant en même temps les honneurs et les faveurs du monde, ils sont arrêtés dans l'accomplissement du sacrifice des droits terrestres, dans le service du Seigneur et de Sa cause.

Cette classe du « bouc pour Azazel » a existé pendant l'Age de l'Évangile tout entier. Ce bouc et l'œuvre faite avec lui à la clôturé du « Jour de réconciliation », représentait dans un sens général, chaque individu de cette grande foule durant l'Age, bien qu'il représentât spécialement les membres de cette classe vivant à la fin de l'Age de sacrifice. Considérons d'abord ce que Dieu s'est proposé de faire à l'égard des membres de cette classe qui seront vivants lorsque l'œuvre de l'offrande pour le péché sera achevée — les derniers membres de la classe du « bouc pour Azazel » — et nous verrons après cela comment le type s'applique aussi aux membres de la même classe qui les ont précédés.

N'oublions pas que nous nous occupons maintenant de choses futures, après « les offrandes pour le péché ». Le « bouc pour l'Éternel » n'est pas encore entièrement consumé, par conséquent le « Petit Troupeau » représenté par le corps du Sacrificateur, n'est pas encore passé de l'autre côté du second « Voile » dans la condition de perfection spirituelle ; et l'œuvre spéciale avec le « bouc pour Azazel »  vivant ne peut arriver qu'après cela [Note III].

D'autres passages (Apoc. 7 : 9, 13-17 et 1 Cor. 3 : 15) nous montrent qu'il y aura « une grande foule » dont les membres sont entrés dans la lice durant cet « Age » pour courir le grand prix du cohéritage avec Jésus, et qui n'ont pas couru de façon à l'obtenir. Ceux-là, bien que « réprouvés » en ce qui concerne le prix (1 Cor. 9 : 27) sont néanmoins les objets de l'amour du Seigneur ; parce que dans leurs cœurs ils aiment la justice et non le péché. A cause de cela, le Seigneur, par ses moyens providentiels à travers les circonstances de la vie, les fait passer par la « grande tribulation », accomplissant pour eux la « destruction de la chair ; afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus » (1 Cor. 5 : 5). Ils ont consacré leur vie humaine justifiée ; Dieu a accepté cette consécration et les a considérés, selon leur alliance, comme morts en tant qu'êtres humains, et vivants comme « nouvelles — spirituelles — créatures ». Mais, n'ayant pas exécuté tous leurs vœux de renoncement, ils se retranchent eux-mêmes de la « Sacrificature royale », —  des membres du Corps de Christ. « Tout sarment, en moi qui ne porte pas de fruit il l’ôte » — Jean 15 : 2 ; Ils sont dans une condition pitoyable n’ayant pas gagné le prix, aucun d'eux ne peut avoir la nature divine, pas plus qu'ils ne peuvent être restaurés à l'état d'humains parfaits avec le monde, car dans leur consécration, ils échangèrent tous leurs droits et privilèges humains pour les spirituels et l'opportunité de courir dans la lice pour le grand prix —  la nature divine. Bien qu'ils n'aient pas été volontairement vainqueurs, le Seigneur les aime, et veut délivrer ceux qui par crainte de la mort (par crainte du mépris, par crainte de l'opprobre portée par le taureau et le bouc en dehors du « camp » — dans le désert ou condition de séparation ou de mort), furent  assujettis toute leur vie à la servitude — l'esclavage de la crainte des hommes, des traditions et des opinions des hommes qui sont toujours comme un filet tendu pour empêcher une pleine obéissance à Dieu, même jusqu'à la mort — Héb. 2 : 15.

Par la faveur du Souverain Sacrificateur, cette grande multitude doit passer par la « grande tribulation » et avoir la chair détruite. Cela ne les rendra pas des vainqueurs volontaires et ne leur donnera pas le droit d'être membres dans le Corps — l'Épouse de Christ. Cela ne leur donnera pas une place sur le trône des rois et sacrificateurs, mais une position « devant le trône », comme êtres spirituels parfaits — non l'ordre, spirituel le plus élevé, le divin. Ils ne posséderont pas la couronne de vie, l'immortalité, mais s'ils ont été convenablement exercés par la tribulation, ils pourront atteindre quand même la condition « semblables aux anges ». Ils serviront Dieu dans son Temple, bien qu'ils ne soient pas membres de ce Temple symbolique qui est le Christ — Apoc. 7 : 14, 15.

Cette classe, représentée par le « bouc pour Azazel », sera envoyée dans le Désert, condition de séparation du monde, y étant contraints par l'homme prêt — les circonstances défavorables — pour y être souffletés par l'adversité, jusqu'à ce qu'ils aient compris la vanité des appâts trompeurs et autres puérilités mondaines, jusqu'à ce que leurs espérances et leurs ambitions humaines soient mortes et qu'ils soient disposés à dire : Ta volonté soit faite, ô Dieu, non la mienne ! Le monde est toujours prêt à mépriser et à rejeter ceux qui sont châtiés et affligés, quand bien même ses sourires trompeurs et ses vains honneurs ont été ardemment convoités par eux. Le corps du « bouc pour Azazel » n'était pas brûlé dans le désert ; Les offrandes pour le péché seules (le taureau et le bouc pour l'Éternel) l'étaient (Hébreux 13 : 11). Le fait que les offrandes pour le péché étaient brûlées représentait la constante soumission de ces classes aux souffrances de la fournaise embrasée — fidèles [sacrifices volontaires] jusqu'à la mort ». Ces deux classes souffrent même jusqu'à la mort de la volonté et du corps humains ; mais ceux de la première classe meurent volontairement : ils sont consumés par le continuel crucifiement de leur chair, comme cela est montré par le symbole du feu, brûlant continuellement jusqu'à ce que tout soit consumé. Ceux de la seconde classe sont simplement envoyés dans le désert et laissés là pour mourir involontairement. Leur amour de l'approbation du monde est enfin détruit par son dédain, son mépris et son opprobre, et pendant ce temps leur nouvelle nature spirituelle mûrît à la vie. La classe du « bouc pour l'Éternel » abandonne volontairement sa nature humaine et est aidée dans son sacrifice par l'esprit du Seigneur, librement ; la classe du « bouc pour Azazel » a sa chair détruite sous la providence divine afin que l'esprit puisse être sauvé.

Non seulement ces choses s'accompliront promptement pour les derniers membres de cette classe du « bouc pour Azazel », mais elles ont eu leur accomplissement dans une certaine mesure à travers l'Age de l'Évangile, parce qu'il y a toujours eu une classe, nombreuse, qui n'a voué sa propre volonté à la mort que par contrainte et qui, au lieu de se sacrifier volontairement, souffrit la « destruction de la chair » (1 Cor 5 : 15). Les classes représentées par les deux boucs se sont développées côte à côte à travers l'Age.

Lorsque tous les membres du « Petit Troupeau » seront passés de l'autre côté du « Voile », la providence divine, la main du Seigneur, mettra en liberté ces esclaves — qui, « par crainte de la mort [au monde], ont été toute leur vie assujettis à la servitude », en renversant les nombreuses théories, traditions et credo humains, en détruisant les grandes organisations de l'église nominale dans, par, et pour laquelle son peuple, la classe du « bouc pour Azazel » fut retenue, — empêchée d'entendre la voix de son Seigneur et d'y obéir [Note III].

Libérés de force par la chute de « Babylone », ces saints de la tribulation, en même temps qu'ils comprendront qu'ils ont perdu le grand prix, entendront alors la voix du Souverain Sacrificateur et se trouveront eux-mêmes forcément dans la condition du désert, de séparation et de destruction de la chair. Bien qu'il y ait eu, pendant tout l'Age de l'Évangile, quelques-uns de ces CONSACRÉS esclaves, il n'y en a jamais eu autant qu'à présent.

Tous les consacrés de ces deux classes (celle du « bouc pour l'Éternel » et celle du « bouc pour Azazel ») doivent passer par de grandes épreuves et des afflictions ; cependant, par une de ces classes, ces afflictions sont estimées légères, acceptées joyeusement, et ils se réjouissent d'être trouvés dignes de souffrir. Leur sacrifice est volontaire comme celui de la Tête. Pour l'autre classe, elles sont importunes, ce sont de grandes afflictions presque sans joie — c'est une destruction forcée de la chair.

Il est tout naturel qu'à la fin de la course leur position et leur récompense soient proportionnellement différentes.

LES HOLOCAUSTES DU JOUR DE RÉCONCILIATION

« Et Aaron rentrera à la tente (au Tabernacle) d'assignation [le « Saint »] et quittera les vêtements de lin dont il s'était vêtu quand il était entré dans le lieu saint [le « Très Saint »] et les déposera là, et il lavera sa chair dans le lieu Saint le [« Parvis »] et se revêtira de ses vêtements [habituels] [les vêtements de gloire et de beauté] ; et il sortira et il offrira son holocauste et l'holocauste du peuple, et fera réconciliation pour lui-même [le Corps — l'Église — « le Petit Troupeau »] et pour le peuple » (Lév. 16 : 23, 24) ; c'est la même réconciliation illustrée ou typifiée à un autre point de vue.

L’holocauste consistait en deux béliers (versets 3, 5), l'un représentant le taureau et l'autre le bouc pour l'Éternel. La ressemblance de ces deux holocaustes montre l'harmonie et l'unité entre le sacrifice fait par Jésus et celui de ses disciples marchant sur ses traces. Aux yeux de Dieu c'est un seul sacrifice : « Car et celui qui sanctifie [Jésus] et ceux qui sont sanctifiés [le Petit Troupeau] sont tous d’un ; c'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères » — Héb. 2 : 11.

Cela est en outre démontré par la façon d'opérer dans chacun de ces sacrifices. Les béliers de « l'holocauste » étaient découpés, lavés et les morceaux placés avec la tête sur l'autel et brûlés — un holocauste de bonne odeur à Jéhovah. Le traitement identique de ces deux béliers indique que dans la pensée de Jéhovah, ils faisaient tous les deux partie d'un même sacrifice : les membres joints à la Tête, acceptables dans leur entier, comme réconciliation pour les péchés du monde — satisfaisant ainsi les prétentions de la justice en faveur de l'humanité pécheresse.

De même que les offrandes pour le péché illustraient la mort du Rédempteur comme sacrifice, ainsi, l'holocauste qui suit, illustrait l'acceptation manifeste de Dieu du même sacrifice. N'oublions pas que Dieu indique ainsi qu'Il ne manifestera pas son acceptation des « meilleurs sacrifices » que les bœufs et les boucs avant que les sacrifices pour les péchés soient complets, et que le vrai Souverain Sacrificateur soit revêtu de l'honneur et de la gloire de sa charge, ce qui est représenté par le changement de vêtements. Pendant qu'il offrait l'offrande pour le péché, il portait seulement les vêtements de lin blanc. Après cela (et habituellement) il portait les glorieux vêtements, insignes de la gloire et de l'honneur qui lui étaient conférés. Durant l'Age de l'Évangile les offrandes pour le péché ont continué, et aucun honneur n'a été dispensé aux sacrificateurs, mais, à sa clôture, viendra la manifestation extérieure de l'approbation de Dieu et de leur acceptation à la gloire et à l'honneur accordés aux sacrificateurs qui ont sacrifié, et en bénissant le peuple pour les péchés duquel ils ont fait réconciliation.

L'holocauste était brûlé sur l'autel dans le « Parvis », enseignant ainsi que Dieu manifestera Son acceptation du sacrifice du Corps tout entier (Tête et morceaux ou membres) à la vue de tous ceux dans la condition du « Parvis », c'est-à-dire à tous les croyants. Mais avant que cette manifestation aux croyants de l'acceptation du travail par Dieu ait lieu, la classe du « bouc pour Azazel » est envoyée au loin et le sacrificateur change de robe.

De même que les robes blanches, revêtues durant tout le travail du sacrifice, recouvraient le Corps et représentaient sa justification, la pureté de ses membres aux yeux de Dieu, par Christ, ainsi les « vêtements de gloire et de beauté », revêtus après, représentent les gloires de la position de l'Église et de son travail dans l'avenir, lorsque les Nouvelles-Créatures auront été rendues parfaites après leur passage de l'autre côté du « Voile ». Le lavage d'eau, à ce moment, signifie que, si les vêtements blancs (la justice imputée au « Corps ») ont été quittés, cela ne veut pas dire que le péché est imputé à nouveau, mais que s'achève la purification du « Corps » rendu parfait dans une pleine résurrection : les vêtements de gloire et de beauté représentent la gloire, l'honneur et l'immortalité de la Première Résurrection à la nature divine. Le lavage montre de plus, que les péchés du peuple pour lesquels réconciliation avait été faite, ne s'attachent pas au sacrificateur pour le souiller.

C'est ainsi que se terminait ce type du développement de la sacrificature, et de la satisfaction donnée pour les péchés du monde ; mais nous voulons jeter un coup d'œil rapide sur quelques versets de ce chapitre (Lév. 16) bien qu'ils ne se rapportent pas aussi directement à notre sujet.

Verset 17. « Et personne ne sera dans la tente d'assignation quand il entrera pour faire réconciliation dans le lieu saint [le « Très Saint »] jusqu'à ce qu'il en sorte et ait fait réconciliation pour lui-même, pour sa maison et pour toute la congrégation d'Israël ».

Cette défense s'applique seulement à ce jour spécial, parce que l'apôtre dit : — « Les sacrificateurs entraient constamment dans le premier tabernacle [le « Saint »] accomplissant le service ; mais dans le second [tabernacle — le « Très Saint »] le souverain sacrificateur seul, allait une fois l'an », dans ce Jour de Réconciliation, qui se répète chaque année —  Héb. 9 : 7.

Les privilèges du vrai Tabernacle n'appartiennent qu'à ceux qui sont sacrificateurs-membres du Corps du Souverain Sacrificateur — de sorte que soit, comme maintenant, dans la première de ces conditions célestes [de dispositions (« minded » — Trad.] spirituelles, de Nouvelles-Créatures, en Christ Jésus), ou soit, comme nous espérons l'être bientôt, dans la seconde, ou condition spirituelle parfaite, dans les deux cas, ce n'est plus comme hommes que nous y pouvons entrer, mais parce que nous sommes en Christ Jésus, de Nouvelles-Créatures : « Vous n'êtes pas dans la chair [humains], mais dans l'esprit [spirituels, de Nouvelles-Créatures], si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous » — Rom. 8 : 9.

Verset 28. « Et celui qui les aura brûlés [le taureau et le bouc de l'offrande pour le péché] lavera ses vêtements, et lavera sa chair dans l'eau, et après cela, il rentrera dans le camp ».

Cela semble enseigner que ceux qui auront été les principaux instruments de l'opprobre, des outrages et de la destruction de la nature humaine de Jésus (le taureau) et de l'humanité de son « Petit Troupeau » (le bouc) ne subiront aucun châtiment spécial pour cela, parce qu'ils l'ont fait par ignorance — accomplissant, en même temps, le Plan de Dieu. Après s'être lavés et avoir été purifiés, ils rentreront dans le Camp, c'est-à-dire dans la même condition que le reste des hommes qui sont tous pécheurs par hérédité, qui ont tous été rachetés de la dépravation et de la mort adamique et qui attendent tous le retour du grand Souverain Sacrificateur et la bénédiction qui s'étendra alors sur tous.

Verset 26. « Et celui qui aura conduit le bouc pour Azazel lavera ses vêtements et lavera sa chair dans l'eau ; et après cela il rentrera dans le camp ».

La même leçon est enseignée, concernant ceux qui seront des instruments de trouble et par conséquent de la destruction de la chair de ceux de la « grande foule » représentés par le « bouc pour Azazel ». Ils seront obligés d'obtenir du Seigneur un pardon spécial pour ces injustices, mais finalement ils seront considérés sur le même pied que les autres hommes.

BÉNÉDICTIONS QUI SUIVENT LES SACRIFICES

DU « JOUR DE RÉCONCILIATION »

Ainsi se terminait le « jour typique de Réconciliation » ; et Israël, ainsi typiquement purifié du péché, n'était plus considéré comme souillé et séparé de Dieu, mais un [« at one » — Trad.] avec Lui. Il n'était plus condamné par la justice, mais amené à comprendre que Dieu est présent au milieu d'eux dans une attitude de réconciliation pour le bénir, le protéger et le conduire dans le repos et la paix de Canaan.

L'antitype du « Jour de Réconciliation » est cet Age de l'évangile [Note II], durant lequel Jésus et son Corps, l'Église (en vertu de la rédemption et de la justification qui en est résultée) font un sacrifice donnant pleine satisfaction à la Justice pour le péché adamique. Lorsque l’œuvre de réconciliation sera complète, Dieu reconnaîtra l'humanité et placera Son sanctuaire au milieu des hommes. Alors sera accompli ce qui est écrit : « Le tabernacle [l'habitation] de Dieu [l'Église glorifiée] est avec les hommes, il habitera avec eux, et ils seront [deviendront] son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toutes larmes de leurs yeux ; et la mort ne sera plus, et il n'y aura ni deuil, ni cri, ni peine car les premières choses [le règne de Satan, le péché et la mort] sont passées. Et celui qui était assis sur le trône dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apoc. 21 : 3-5).

Mais tandis que toutes ces bénédictions résulteront de l'établissement de la résidence de Dieu, ou de Son sanctuaire, parmi les hommes, (« Et je rendrai glorieuse la place de mes pieds. » — « La terre est mon marchepied » — Esaïe 60 : 13 ; 66 : 1) ; cependant les bénédictions qui suivront seront graduelles, et demanderont tout l'Age Millénaire pour leur accomplissement ; c'est-à-dire, pour la destruction progressive (essuiera) de la mort adamique, des peines, et des larmes. Cela commencera avec la Seconde Venue de Christ, le Sacrificateur royal, mais ne sera complètement achevé qu'à la fin de l'Age Millénaire.

Le processus graduel par lequel L'HOMME SERA AMENÉ à la perfection de l'être, et dans une plénitude d'harmonie avec Jéhovah, est bien illustré dans les sacrifices typiques d'Israël faits après le « Jour de réconciliation » ; leurs antitypes, comme nous allons le voir, s'accompliront durant le Millenium.

Pour bien séparer et comprendre ces sacrifices typiques, il faut reconnaître préalablement que le présent Age de l'Évangile est le « Jour de réconciliation » envers Dieu pour le péché général de l'humanité ; et que, dans le type, tous les sacrifices venant après le « Jour de réconciliation » représentaient les accomplissements ou antitypes qui seront du temps marqué après que l'Age de l'Évangile sera terminé —  durant l'Age Millénaire — lorsque le monde pécheur pourra être réconcilié, en accord (« at one » —Trad.] avec Dieu. [Note II].

Nous voyons ainsi que la réconciliation se compose de deux parties : (1) L'accord [« at one » — Trad.] avec la Justice, de sorte qu'Adam et ses enfants ne sont plus désormais sous la condamnation et la destruction à cause de son péché ; et (2) le retour du pécheur à la réconciliation [« at one ment » — Trad.] avec les justes lois de Dieu, les reconnaissant et y obéissant. La première de ces phases de l'accord [« at one ment »] ou réconciliation est entièrement faite par le service du Sacrificateur dans le « Jour des sacrifices de Réconciliation ». L'autre — la Réconciliation du monde avec Dieu, ou l'acte d'amener beaucoup d'humains de bonne volonté en pleine unité [« at one ment »] ou harmonie avec Dieu, sera accomplie durant l'Age prochain, par la « Sacrificature royale », les rois et sacrificateurs glorifiés, qui, typifiés par Moïse, seront le Grand Prophète que l'Éternel suscitera pour enseigner et gouverner le peuple ; et ceux qui n'écouteront pas ce Prophète seront retranchés de la vie — mourront de la seconde mort — (Actes 3 : 23).

Remarquons toutefois clairement que si les saints, les disciples de Jésus peuvent, comme cela est représenté par le « bouc pour l'Éternel », avoir une part et être des membres de l'offrande pour le péché en faveur du monde, cela  ne veut pas dire qu'ils soient purs par nature ou meilleurs que le monde, parce qu'en Adam, sa race tout entière fut condamnée : « il n'y avait pas [parmi eux] de justes, non pas même un seul » (Rom, 3 : 10), personne ne pouvant donner une rançon pour son frère — Ps. 49 : 7.

C'est par faveur qu'ils participent au sacrifice pour les péchés afin d'avoir part avec Jésus à la nature divine promise, et être ses compagnons et cohéritiers. Ils sont les premiers à bénéficier de la mort de Jésus, qui les justifie et les purifie afin qu'ils puissent être capables de s'offrir eux-mêmes en sacrifices agréables à Dieu. C'est ainsi que Sa mort bénit le monde par son Corps, l'Église.

Chapitre 5 à 8

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