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LE DIVIN PLAN DES AGES

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LE MYSTÈRE CACHE DE TOUT TEMPS ET DANS TOUS LES AGES.

MAIS REVELE MAINTENANT A SES SAINTS. Colossiens 1 : 26.

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        La faible lueur que jeta la lumière de la première promesse. La promesse faite à Abraham. — L'espérance retardée. — Le mystère commence à se dévoiler à la Pentecôte. — Ce qu'est le mystère. — Pourquoi fut-il si longtemps tenu secret ? Toujours un mystère pour le monde. — Il sera manifesté à tous en son temps. -Quand sera accompli le mystère.

*  *  *

            Pendant que l'humanité était sous la discipline du mal, et était incapable d'en comprendre la nécessité, Dieu lui annonça à plusieurs reprises sa résolution de la restaurer et de la bénir en lui envoyant un libérateur. Mais durant quatre mille ans le voile du mystère cacha la personne de ce libérateur et ce ne fut qu'après la résurrection de Christ, au commencement de l'Age de l'Évangile, que ce voile fut déchiré.

            Regardant en arrière, à l'époque où nos premiers parents perdirent la vie et furent exclus du bonheur de l'Eden, nous voyons Adam et Ève sous le juste châtiment du péché, pleins de soucis et sans autre rayon d'espoir que celui renfermé dans la promesse obscure : que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent. Expliquée par les événements et les développements subséquents, cette parole de l'Éternel est pour nous pleine de signification ; pour ceux qui l'entendirent les premiers elle n'était qu'une lueur incertaine. Et près de deux mille ans s'écoulèrent sans que son éclat grandit.

            Environ deux mille ans plus tard, Dieu adressa à Abraham son appel et lui promit que toutes les familles de la terre seraient bénies en sa postérité. Dieu n'avait donc point renoncé à ses projets d'autrefois, il allait les réaliser ! Le temps s'écoule ; Canaan, le pays promis, appartient toujours à ses possesseurs païens ; Abraham et Sara vieillissent sans avoir d'enfant. Le patriarche suppose qu'il doit venir en aide à l'Éternel pour l'accomplissement de la promesse : Ismaël vient au monde. Mais Abraham s'est trompé, car l'enfant de la promesse et de l'espérance c'est Isaac, qui naît au temps fixé. Celui qui doit gouverner et bénir les nations semble être venu. Mais point du tout; les années se succèdent et rien n'arrive. Isaac, et Jacob son héritier, meurent comme si Dieu avait manqué à ses engagements. La foi d'un petit nombre tient ferme cependant à la promesse qui fut entretenue par Dieu lui-même : « Le traité qu'il a conclu avec Abraham » fut assuré par « le serment » que l'Éternel « a fait à Isaac... et confirmé à Jacob et à Israël pour être une ordonnance, une alliance éternelle » 1 Chron. 16 : 16, 17.

            A la mort de Jacob, quand ses descendants furent appelés pour la première fois les DOUZE TRIBUS D'ISRAËL et reconnus de Dieu comme le « peuple élu » (Gen. 49 : 28 ; Deut. 26 : 5), on put croire que l'attente de cette nation approchait de sa réalisation, que la postérité promise d'Abraham posséderait Canaan, régnerait et bénirait le monde ; car les Israélites, grâce à la faveur dont ils jouissaient en Égypte, étaient déjà une nation puissante. Mais tout espoir parut s'évanouir et la promesse de Dieu semblait presque oubliée lorsque les Égyptiens, les ayant dominés, les tinrent en esclavage pendant longtemps.

            Vraiment les promesses de l'Éternel étaient enveloppées d'un voile mystérieux et ses voies semblaient incompréhensibles. Toutefois, au temps fixé, Moïse, un grand libérateur, par la main duquel Dieu délivra les Israélites de la servitude, vint, faisant des prodiges en leur faveur. Avant d'entrer en Canaan, ce grand libérateur mourut, mais comme porte-parole de l'Éternel, il déclara: « Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi » (Deut. 18 : 15 ; Actes 3 : 22). Cette déclaration éclairait de nouveau le plan de Dieu, elle montrait que non seulement la nation dans son ensemble devait être en quelque mesure associée à l’œuvre future de règne et de bénédiction, mais que de son sein devait sortir l'élu qui les conduirait à la victoire et par lequel s'accomplirait la promesse. C'est Josué, ensuite, dont le nom signifie libérateur ou sauveur, qui devint le conducteur, et, sous sa direction, Israël triompha et conquit en effet le pays promis par l'alliance. Cette fois, à coup sûr, tout annonçait que le vrai conducteur était là, et que la promesse était sur le point de s'accomplir entièrement.

            Mais Josué meurt ; Israël, comme nation, ne grandit plus jusqu'aux règnes de David et de Salomon. Il atteint alors à l'apogée de sa puissance ; mais bientôt le déclin commence ; au lieu de voir la promesse accomplie, Israël perd ses conquêtes et devient tributaire des nations voisines. Les croyants néanmoins tiennent ferme à la promesse et attendent le grand Libérateur dont Moïse, Josué, David et Salomon n'étaient que des types.

            Au temps où naquit Jésus, chacun en Israël était dans l'attente du Messie, du futur roi d'Israël, et, par Israël, roi du monde. Mais s'attachant de préférence aux types et aux prophéties qui parlaient de la gloire, de la grandeur et de la puissance de leur roi futur, la plupart des Israélites oubliaient d'autres oracles et d'autres types qui annonçaient une œuvre de souffrance et de mort, une rançon donnée pour les pécheurs rendant possible le retour de la bénédiction. Tel était le sens de la Pâque, instituée avant la sortie d'Égypte, celui de l'oblation des animaux lors de la conclusion de l'alliance de la loi (Hébr. 9 : 11-20 ; 10 : 8-18), celui des sacrifices d'expiation présentés chaque année par la sacrificature. De même, Israël ne faisait pas attention aux prophètes « qui avaient rendu d'avance témoignage des souffrances de Christ et de la gloire dont elles devaient être suivies » (1 Pierre 1 : 11). Aussi, quand Jésus vint en sacrifice, Israël ne le reconnut point; il ne connut point le temps de sa visitation (Luc 19 : 44). Les premiers disciples eux-mêmes furent douloureusement perplexes à la mort de Jésus; tristement ils se disaient : « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (Luc 24 : 21) : leur confiance en lui avait faibli. Ils n'avaient pas compris que la mort de leur Chef, accomplissement partiel du testament de la promesse, était une ratification de la Nouvelle Alliance sous laquelle les bénédictions devaient arriver. Leurs espérances reprirent vie, toutefois, lorsqu'ils apprirent que Jésus était sorti de son tombeau (1 Pierre 1 : 3) ; et quand leur Maître fut sur le point de les quitter, c'est sur la réalisation de ce qu'ils attendaient depuis si longtemps mais qui avait été si souvent différé qu'ils l'interrogèrent : « Seigneur, sera-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d'Israël ? » La réponse de notre Seigneur prouva que leurs espérances se réaliseraient, bien qu'ils dussent rester dans l'ignorance quant au moment de l'accomplissement. « Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés de sa propre autorité » Actes 1 : 6, 7.

            Après l'ascension de Jésus la question que se posèrent les disciples dut être celle-ci : Qu'en est-il maintenant du plan de Dieu ? Où en sont ses desseins ? Car nous devons nous souvenir que les enseignements de notre Seigneur touchant le Royaume avaient été surtout donnés sous forme de paraboles et de discours plus ou moins obscurs, et il leur avait dit : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les supporter maintenant. Quand celui-là, l'Esprit de vérité, sera venu il vous conduira dans toute la vérité. » « Il vous enseignera toutes choses, et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites » (Jean 16 : 12, 13 ; 14 : 26). Ils ne pouvaient donc pas comprendre, avant d'avoir reçu la bénédiction de la Pentecôte.

            Même alors, ils ne parvinrent que lentement à une conception pleine et claire de l'œuvre qui allait s'accomplir et de son rapport avec l'alliance primitive (Actes 11 : 9 ; Gal. 2 : 2, 12, 14). Il semble, cependant, qu'ils aient été les porte-parole de Dieu même avant d'avoir compris pleinement la portée de leurs expressions, et que leurs paroles inspirées soient allées plus loin que leur compréhension. Voyez à cet égard le discours de Jacques à l'assemblée de Jérusalem : « Siméon a raconté comment Dieu a premièrement visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom [une épouse]. Et avec cela s'accordent les paroles des prophètes, selon qu'il est écrit : Après ces choses [après que ce peuple aura été choisi parmi les nations] je retournerai et je réédifierai le tabernacle de David qui est tombé [le royaume terrestre] ; et je réédifierai ses ruines et je les relèverai » — Actes 15 : 14, 16.

            La conversion du premier des Gentils par Pierre, la prédication de l'Évangile aux nations en général par Paul, firent comprendre à Jacques que durant cet âge-ci les plans de la Providence réservaient une faveur égale aux Gentils et aux Juifs croyants. Consultant ensuite les prophéties, Jacques les trouva conformes à ce qui se passait et il y lut qu'après l'achèvement de l’œuvre de cet Age de l'Évangile les promesses faites à l'Israël selon la chair s'accompliraient. Le grand mystère, caché si longtemps, commença peu à peu à être compris d'un petit nombre les saints, « les amis » particuliers de Dieu.

            Paul déclare (Col. 1 : 27) que ce mystère caché de tout temps et à toutes les générations, mais que Dieu a révélé maintenant à ses saints, c'est :

« CHRIST EN VOUS, L'ESPÉRANCE DE LA GLOIRE »

            Le  voilà, le grand mystère de Dieu, caché durant tous les Ages antérieurs, caché aujourd'hui encore à tous, excepté à une classe spéciale aux saints, aux croyants consacrés. Mais que signifient ces mots : « Christ en vous ? » Nous avons appris que Jésus a été oint de l'Esprit saint (Actes 10 : 38), et ainsi nous le reconnaissons comme le Christ l'Oint Christ, en effet, signifie oint. L'apôtre Jean dit que l'onction que nous (les croyants consacrés) avons reçue de lui demeure en nous (1 Jean 2 : 27). Ainsi, les saints de cet Age de l'Évangile constituent un groupe oint — ils sont oints pour être rois et prêtres à Dieu (2 Cor. 1 : 21 ; 1 Pi. 2 : 9) ; avec Jésus leur chef et Seigneur, ils constituent l'oint de l'Éternel — le Christ.

            Si Jean déclare que nous aussi nous sommes oints, Paul, d'accord avec lui, assure que ce mystère, tenu caché dans les siècles passés mais maintenant révélé aux saints, est que le Christ (l'Oint) « n'est pas un seul membre, mais plusieurs » ; de même que le corps est un et qu'il a plusieurs membres, mais que tous les membres du corps, quoiqu'ils soient plusieurs, ne sont qu'un seul corps, ainsi en est-il de L'Oint, du Christ (1 Cor. 12 : 12-28). Jésus est oint pour être le chef (litt. la tête) ou le Seigneur de l'Église, qui est son corps (ou son épouse, d'après une autre image : Eph. 5 : 25-30) ; ensemble, ils constituent la « semence » promise, le grand Libérateur: « Or si vous êtes de Christ, vous êtes donc [la] semence d'Abraham, et héritiers selon [la] promesse » Gal. 3 : 29.

            L'apôtre met l'Église en garde contre toute pensée présomptueuse en disant de Jésus que « Dieu a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l'a donné pour chef sur l'Église, qui est son corps », « afin d'être en tout le premier » (Eph. 1 : 22 ; Col. 1 : 18). Cependant, sous la figure du corps humain, il montre avec excellence et force combien est intime notre relation avec le Seigneur. Jésus lui-même n'a pas dit autre chose dans cette déclaration : « Je suis le cep, vous êtes les sarments » — Jean 15 : 5.

            Notre union avec le Seigneur Jésus en tant que membres du Christ — de la troupe consacrée — est très bien représentée par l'image d'une pyramide.

            La partie supérieure (pierre de l'angle) forme à elle seule une pyramide parfaite. D'autres pierres peuvent y être ajoutées par dessous, et si elles continuent les lignes caractéristiques de la pierre du sommet, la masse entière formera aussi une pyramide parfaite. Voilà qui illustre admirablement notre position de membres de la « semence », « le Christ ». Rattachés à lui, conformes à Celui qui est notre Chef, notre Tête, — pierres vivantes — nous sommes parfaits ; séparés de lui, nous ne sommes rien.      Jésus, seul parfait, a été souverainement élevé, et maintenant nous nous présentons à lui afin qu'il nous forme et nous façonne à sa ressemblance, et que nous puissions entrer dans la structure de l'édifice, dans la maison de Dieu. Dans un bâtiment ordinaire il n'y a pas de principale pierre d'angle, mais dans notre édifice elle existe ; c'est la pierre d'angle du sommet, comme il est écrit: « Voici je mets en Sion une pierre angulaire, élue, précieuse », — « duquel vous approchant comme d'une pierre vivante,... vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature pour offrir des sacrifices (*) agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pierre 2 : 4, 6) . Nous avons cette confiance que bientôt l'union entre Jésus, la « Tête » et « L'Église, qui est son corps », sera complète.

            (*) Le MS. du Sinaï omet le mot « SPIRITUELS » après « sacrifices ».

            Et, bien-aimés, il nous faut subir de nombreux coups et un grand polissage, il nous faut, sous la direction du grand Maître-constructeur, subir une grande transformation et bien nous conformer à son exemple ; et afin que le talent et l'idéal du constructeur se déploient en nous, il sera nécessaire que nous veillions à n'avoir point de volonté revêche, qui s'opposerait à l'accomplissement de Sa volonté en nous ou le contrarierait. Il nous faut être bien humbles, semblables à des enfants, — « revêtus d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles ». Humilions nous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il nous élève au temps convenable (1 Pi. 5 : 5, 6), comme il a élevé notre chef — Phil. 2 : 8, 9.

            C'est là, en effet, un merveilleux message, et, en venant à la Parole de Dieu pour nous informer au sujet de notre grand « haut-appel ». nous trouvons tous les prophètes proclamant avec éloquence la grâce [faveur ou bénédiction] qui nous est faite (1 Pi. 1 : 10) ; pendant que les types, les paraboles et les discours, jusqu'ici obscurs, deviennent lumineux et projettent leur lumière sur le « chemin étroit » que la troupe ointe [du Christ] est appelée à courir en vue du prix désormais visible devant elle. C'était en vérité un mystère auquel personne n'avait songé auparavant, savoir que Dieu avait décrété de susciter non seulement un Libérateur, mais un Libérateur composé de nombreux membres. C'est là la vocation céleste (« le haut appel »), privilège adressé à tous les croyants consacrés de l’Age de l'Évangile. Jésus n'essaya pas d'expliquer ce point à ses disciples alors qu'ils étaient encore à l'état d'hommes naturels ; il attendit que la Pentecôte eût fait d'eux des oints, des hommes engendrés à la nouvelle nature. Paul nous explique que seules des « nouvelles-créatures » peuvent maintenant apprécier ou comprendre cet appel céleste. Nous prêchons, dit-il, « la sagesse [le plan] de Dieu en mystère, la sagesse [plan] cachée, que Dieu avait préordonnée avant les siècles pour notre gloire ; qu'aucun des princes [chefs] de ce siècle n'a connue,... — mais selon qu'il est écrit : « Ce que l’œil n'a pas vu et que l'oreille n'a pas entendu, et qui n'est pas monté au cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment, — mais Dieu nous l'a révélée par son Esprit » — 1 Cor. 2 : 6-14.

            Dans l'épître aux Galates, le même apôtre dévoile le mystère tout entier en montrant, comment s'accomplira l'alliance conclue avec Abraham. Il fait voir que la loi donnée à Israël n'a point annulé l’alliance primitive (Gal. 3 :15-18), que la postérité d'Abraham qui doit bénir toutes les nations, c'est Christ (v. 16). Puis il donne à entendre que le Christ renferme en lui tous ceux qui sont oints de l'Esprit. « Vous tous, dit-il, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ ;... or, si vous êtes de Christ, vous êtes donc [avec Jésus] la semence d'Abraham, et héritiers selon la promesse » faite à ce dernier (vs, 27 et 29). Poursuivant sa pensée, il montre (Gal. 4) qu'Abraham fut un type de l'Éternel, Sara un type de l'alliance ou promesse et Isaac un type du Christ (tête et corps) ; il ajoute ensuite : « Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse » (v. 28). Ainsi le plan de Dieu demeura voilé sous des types jusqu'à ce que l'Age de l'Évangile commençât à développer le Christ.

            Il y avait une raison impérieuse pour que ce mystère demeurât caché, sinon il n'aurait pas été gardé ainsi. En effet, révéler le plan tout entier au monde, c'eût été lui fournir le moyen de s'opposer à son accomplissement. Si les hommes avaient connu entièrement le plan d'amour, ils n'eussent point crucifié le Seigneur de gloire, ni l'Église qui est son corps (1 Cor. 2 : 8). Non seulement la mort de Christ, prix de la rédemption de l'homme, n'aurait pas eu lieu si le plan n'était pas resté un mystère pour le monde, mais l'épreuve de la foi de l'Église, appelée à participer aux souffrances de Christ, en aurait été empêchée car « le monde ne nous connaît pas [comme cohéritiers de Christ] », parce [pour la même raison] qu'il ne l'a pas connu » — 1 Jean 3 : 1.

            Non seulement le plan de Dieu, et le Christ qui est l'expression concrète même de ce plan, sont pour le monde un grand mystère, mais la voie particulière, dans laquelle ce petit troupeau est appelé à marcher, fait de ses membres un « peuple particulier ». Qu'un homme comme Jésus de Nazareth ait consacré ses remarquables facultés, non à la politique, au droit, au commerce ou à une religion populaire, où il eût pu devenir grand et respecté, mais à l'accomplissement d'une tâche vaine et insignifiante au point de vue du monde, voilà ce qui fut un mystère pour le monde. Dans l'opinion des hommes il perdait sottement son temps et gâchait sa vie ; aussi disaient-ils « Il a un démon et il est fou » (Jean 10 : 20). Sa vie et ses enseignements étaient pour eux des mystères. Ils ne pouvaient le comprendre.

            De même, les apôtres et leurs compagnons furent des mystères dans le monde, quand ils abandonnèrent leurs affaires matérielles pour prêcher la rémission des péchés au nom de Jésus crucifié et méprisé. Paul abandonna une haute situation et une influence sociale pour travailler de ses mains et pour prêcher Christ et la couronne invisible réservée à tous les croyants qui marcheraient sur ses traces. Cela était si mystérieux que quelqu'un lui dit : « Tu as perdu le sens, Paul, ton grand savoir te fait déraisonner ! » Tous ceux qui, à l'exemple de Paul, suivent les traces du Maître, sont considérés comme fous à cause de Christ.

            Pourtant, le plan de Dieu ne restera pas toujours un mystère caché. L'aurore du Jour millénaire apporte aux hommes la pleine lumière de Dieu, et « la terre sera pleine de la connaissance de la gloire de l'Éternel. » Le Soleil de la Justice qui doit se lever, répandant la santé dans ses rayons, dissipant les ténèbres de l'ignorance, c'est le Christ dans la gloire de son règne millénaire, non pas le Chef seul, mais aussi les membres de son corps, car il est écrit que : si nous souffrons avec lui, nous serons aussi glorifiés avec lui, et que « quand Christ, notre vie, paraîtra, alors, nous paraîtrons aussi avec lui dans la gloire. » — « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père », — Rom. 8 : 17 ; 2 Tim. 2 : 11, 12 ; Col. 3 : 4 ; Matth. 13 : 43.

            A présent, les promesses auxquelles nous croyons et les espérances qui nous sont devenues chères, semblent chimériques dans l'opinion de tous, sauf de ceux qui sont engendrés à un nouvel esprit en recevant « l'esprit (« mind ») de Christ » ; elles semblent trop improbables pour être acceptées, ou pour être posées en règles de conduite. Dans l'Age qui vient, quand Dieu « répandra son Esprit pour toute chair », comme il l'a répandu, durant cet Age, sur « ses serviteurs et sur ses servantes », alors tous, en vérité, comprendront et apprécieront les promesses qui ne sont saisies maintenant que par le « petit troupeau » ; et ils se réjouiront de l'obéissance et de l'élévation de l'Église : — « Réjouissons-nous », diront-ils, « et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est préparée » (Apoc. 19 : 7). Les hommes se réjouiront de la glorification de l'Église, par le moyen de laquelle des fleuves de bénédictions couleront sur eux ; et tandis qu'ils saisiront que « les plus grandes et les plus précieuses promesses », héritées par l'Oint (tête et corps), ne sont pas pour eux, mais qu'elles furent accomplies en nous, ils seront bénis par la leçon illustrée par l'Église ; tandis qu'ils courront aux bénédictions qui leur seront alors présentées, ils profiteront de l'exemple de l'Église et glorifieront Dieu à cause d'elle. Mais cette connaissance n'éveillera dans leur cœur aucune jalousie, parce que, sous le nouvel ordre de choses, leur appel à la nature humaine parfaite leur donnera pleine satisfaction, et leur semblera plus désirable qu'un changement de nature.

            Alors le « mystère » sera accompli ; car les hommes verront que c'était l'esprit de Dieu en Christ, et l'esprit de Christ en nous — Dieu manifesté dans la chair— qu'ils avaient jusqu'ici mal compris ou mal interprété. Alors ils verront que nous n'étions point fous, ni insensés ; mais que nous avions choisi la meilleure part, lorsque nous courions pour obtenir la richesse, l'honneur et la couronne, invisibles pour eux, mais éternels.

            Pour ce qui concerne le temps, le mystère de Dieu sera terminé durant la période pendant laquelle retentira le son de la septième trompette [symbolique] (Apoc. 10 : 7). Cela s'applique au mystère dans les deux sens où on l'emploie : le mystère ou les traits secrets du plan de Dieu qui seront révélés et vus clairement alors, ainsi que le « mystère de Dieu », l'Église, qui est l'expression concrète de ce plan. Les deux seront alors achevés. Le plan secret, caché, aura trié la plénitude, le nombre complet des membres du corps de Christ ; alors le CORPS DE CHRIST sera achevé. Le plan cessera d'être un mystère, parce qu'il n'y aura plus aucun motif d'en perpétuer le secret. La grandeur du mystère tenu si longtemps secret et caché sous des promesses, des types et des images, l'incomparable grâce accordée à ceux qui sont appelés à participer à ce mystère (Eph. 3 : 9), nous font penser que l’œuvre qui succédera à son achèvement, pour lequel l'Éternel a conservé l'humanité durant six mille ans dans l'attente et dans l'espoir, doit être une œuvre immense, une œuvre grandiose, puisqu'elle est digne de préparatifs si étonnants. Que de bénédictions pour le monde ne pouvons-nous pas attendre, lorsque le voile du mystère sera enlevé et que les ondées de bénédictions descendront ! C'est après cela « que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire, souffre les douleurs de l'enfantement », attendant l'accomplissement de ce mystère, « la révélation des fils de Dieu », la « postérité promise » en laquelle tous seront bénis — Rom. 8 : 19, 21, 22.

 

Le jour naissant

 

Chrétien, sur toi paraît doucement

Le beau matin ; vois, la nuit cesse

De gloire est teinté le firmament,

Un clair signal pour toi se dresse.

Debout ! Debout ! du « home » céleste

Le flambeau frappe ton regard ;

Bientôt au but le Sauveur l'atteste, 

Tu prendras du trône une part.

 

Lève le front ! Voici, le jour naît.

Brillante est la route promise !

Aux clartés d'en haut ton oeil se fait

Du jour parfait l'aube est précise

Joyeux ! Joyeux ! Espère en la gloire,

Toute autre chose est vanité :

Cherche, tiens, dis à qui veut y croire,

Cette suprême vérité !

( Hymne 29 )

 

                    Mon sacrifice 

 

« Je suis sur ton autel, ô mon Seigneur mon Père,

Veuille accepter ce don pour l'amour de Jésus

Je n'ai pas de joyau, d'ornement de la terre,

Acceptable à les yeux, non, je n'ai rien de plus.

 

Mais je t'apporte, ô Dieu, d'une main bien tremblante,

Toute ma volonté ; ce don paraît petit,

Tu me comprends toujours, pensée édifiante,

Tu vois que c'est mon tout et cela me suffit.

 

Ton regard qui me sonde a pu voir dans mon âme

Mes luttes, mes penchants, les visions que j'aimais,

Tu vois ce que je suis, ma plus secrète flamme:

Mon amour est pour toi, mon espoir à jamais. »

*  *  *

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