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ESPÉRANCES ET PERSPECTIVES JUIVES

ÉDITÉ PAR LA COMMISSION D'ISRAËL

LE RÉTABLISSEMENT D'ISRAËL

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            « Consolez, consolez mon peuple dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps marqué de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; car elle a reçu des mains de l'Éternel le double pour tous ses péchés » Esaïe 40 : 1, 2

            Il ne peut y avoir aucun doute que les paroles de ce texte s'appliquent non à l'Israël spirituel et à la Jérusalem céleste, mais à la semence (ou postérité — Trad.) de Jacob, en travail douloureux depuis de nombreux siècles — une nation sans pays, un peuple possédant les promesses les plus merveilleuses, jouissant cependant très peu de celles-ci — un peuple dispersé parmi tous les autres peuples ; pourtant, en harmonie avec la promesse divine faite au début de leur organisation (Lév. 26 : 44), ils ont pu être gardés, séparés et distincts de toutes les autres nations ! Les Juifs sont un miracle en eux-mêmes. Ils témoignent au monde civilisé des promesses de Dieu et du pouvoir qui s'en dégage dans l'esprit humain ! Comme cela a été prédit dans les Écritures, durant de nombreux siècles, ils n'ont eu ni Prophète, ni Sacrificateur, ni éphod, ni vision de Dieu, ni révélation (Osée 3 : 4). Le peuple auquel, durant un temps, appartint l'honneur d'être le seul peuple à qui les desseins divins étaient révélés a, pendant plus de dix-huit siècles, été laissé privé de toute évidence de la faveur Divine, excepté dans ce seul fait : leur solidarité en tant que peuple a été préservée.

Nous ne sommes pas de ceux qui insultent le Juif, qui crient, « Assassins de Christ, la vengeance de Dieu est sur vous et ce que vous avez souffert n'est qu'un avant-goût de souffrances plus terribles pour toute l'éternité ! » Non, Dieu merci ! Nous n'avons dans notre cœur aucun mauvais sentiment semblable. Nous n'avons rien que de la sympathie pour le Juif, même lorsqu'en lui, comme en d'autres enfants d'Adam, nous pouvons trouver beaucoup à blâmer ; cependant, nous voyons aussi beaucoup de qualités recommandables. Entre autres, nous discernons la qualité que Dieu apprécia tant en Abraham, c'est-à-dire la foi dans son Dieu et dans les promesses divines. Une telle foi a inspiré le « Peuple choisi de Dieu » pour attendre Son Royaume messianique promis, voyez ces nombreux siècles — à travers toutes sortes d'expériences adverses.

ISRAËL, LE CANAL DE BÉNÉDICTION

Le moment promis depuis longtemps de l'exaltation d'Israël comme canal de bénédiction messianique à l'humanité est proche — il arrive rapidement. Qu'importe, s'il y aura un autre et grand spasme de tribulation de concert avec la naissance du Nouvel Ordre de choses ! Au-delà des soupirs et des cris, le matin point — le jour glorieux dans lequel le Soleil de Justice chassera du monde toutes les ombres de la mort et du désespoir que le péché et son châtiment ont amenées sur l'humanité (Ps. 30 : 5 ; Mal. 4 : 2 ; Esaïe 35 : 10). Qu'importe si les Écritures nous enseignent qu'Israël doit encore avoir « Le Temps de la Détresse pour Jacob » (Jér. 30 : 7) en relation avec le grand Temps de Détresse du monde maintenant sur nous ! Aucune de ces choses ne nous empêchera de nous réjouir des Nouveaux Cieux et de la Nouvelle Terre que Dieu se déclare être sur le point de créer « Réjouissez-vous et égayez-vous à toujours de ce que je crée » (Esaïe 65 : 17, 18 ; 66 : 22).

Les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre ne sont que des termes symboliques pour cette Nouvelle Ère dans laquelle il y aura un nouvel ordre social, aussi bien qu'un nouveau système ecclésiastique éternel dans les cieux. Le temps est venu où notre texte a son accomplissement. La lueur de la lampe de la Vérité sur la page prophétique nous montre que la grande horloge de l'Univers marque l'heure où Celui à qui appartient le jugement (ou le droit — Note D.) prendra pour Lui-même Son grand pouvoir et Son règne (Èz. 21 : 32 D.). Ah, oui ! Nous nous rappelons qu'il est écrit qu'alors les nations seront irritées, et que la colère de Dieu se manifestera (Ps. 110 : 5, 6 ; Mal. 4 : 1), et alors le temps viendra pour le jugement des morts et la récompense de tous, tant des petits que des grands (Dan. 7 : 9, 10). Nous sommes joyeux en vérité que les « temps des Gentils » sont terminés et que le temps du gouvernement du Messie est proche — Car Il doit régner jusqu'à ce qu'il ait abaissé toute injustice et toute insubordination, jusqu'à ce qu'il ait fait ployer tout genou et fait confesser à toute langue la gloire de Dieu le Père (Esaïe 45 : 22-25).

La première chose du travail du Royaume est le liement de Satan — œuvre d'un roi céleste et non terrestre. Graduellement, dans les jugements, décrets, récompenses et punitions de l'humanité et la proscription du péché et de la mort, le Grand Roi de Gloire révélera aux enfants des hommes Son gracieux caractère personnel et la justice du Père. Graduellement, tous auront les yeux de leur compréhension ouverts pour voir, non seulement le Père de tous dans Son véritable caractère, mais aussi le Fils dans Sa glorieuse majesté, le Conquérant, le Messie, qui souffrit fidèlement pour nous, comme cela est prophétisé, par exemple, dans le Ps. 22 et en Esaïe 53, et, par suite, est maintenant exalté (Esaïe 52 : 13-15) à la droite de la majesté divine, étant chargé de déverser la bénédiction divine sur Israël et, par Israël, d'étendre cette bénédiction à chaque nation.

Depuis des siècles, les Juifs pieux ont fortement désiré la disparition des ténèbres de la terre et la bénédiction proche d'Israël et de toutes les nations de la terre par le Messie autrefois méprisé et maintenant élevé, ainsi que le prouve le passage suivant des prières pour le premier jour de la Pâque, où il est fait allusion au Messie d'Esaïe 53 :

[Qui est traduit : « Envole-toi, mon bien-aimé, jusqu'à la fin de la vision. Parle. Que les ombres puissent s'enfuir rapidement. Qu'il soit exalté, et loué et grand, celui qui est maintenant méprisé. Qu'il agisse prudemment et censure et qu'il arrose beaucoup de nations »].

UN ROI, MAIS DEUX ROYAUMES

Les étudiants attentifs des Écritures en sont arrivés à voir que la promesse divine à Abraham doit être accomplie par deux Semences (ou postérités — Trad.) — une de classe céleste, l'autre de classe terrestre, avec le Messie, la Tête, sur tous. Pendant plus de dix-huit siècles, Dieu a favorisé la Semence d'Abraham, la nation d'Israël. Ils eurent des châtiments et des réprimandes dans la justice ; cependant, en tous temps, ils eurent aussi la faveur divine, comme cela est représenté dans leur Loi, dans les prophéties et dans les privilèges qui leur venaient sous l'Alliance de la Loi, en ce qu'ils avaient un Jour de Propitiation annuel (ou Réconciliation — Trad.), qui leur conservait la faveur Divine. Cette période de faveur, expliquons-la comme nous le pouvons, se termina aux environs de la mort de Jésus en 33 après J.-C. Et 1845 ans plus tard, en 1878, le Roi entra et la faveur commença à retourner aux Juifs.

En 36 après J.-C., lorsque Corneille fut le premier Gentil à se convertir (Actes 10), la faveur fut retirée à Israël selon la chair et l'Évangile fut donné aux Gentils. 1845 ans plus tard, en 1881, la faveur fut retirée d'Israël nominal selon l'esprit.

Ensuite, un peu plus tard, vint la désolation de leur pays par l'armée romaine, en 69 après J.-C. Maintenant, un temps parallèle 1845 ans plus tard, en 1914, a été atteint comme le déclare notre texte car, de même que 69 après J.-C. marque la fin de la Moisson judaïque et la fin de la politique juive, ainsi en 1914 ce fut la fin de la Moisson de l'Évangile et le commencement de la destruction de la chrétienté avec la Guerre mondiale Phase 1 et le commencement du grand Temps de Détresse (Daniel 12 : 1 ; Matth. 24 : 21).

Par conséquent, c'est le temps du retour de la faveur de Dieu, et il a déjà commencé. Durant plus de dix-huit siècles le Juif n'a pas été si à l'aise, ni fixé aussi favorablement qu'il l'est aujourd'hui. Mais cette bénédiction ne fait que commencer. Bientôt, la faveur divine, au temps marqué par Dieu, accomplira pour Son Peuple choisi la réalisation de toutes les précieuses promesses de la Loi et des Prophètes. Déjà le Juif s'éveille à une perception nette de cette grande vérité [Pour plus d'information, voyez le livre « Le Temps est proche »].

Le Sionisme, mouvement politique à l'origine, commence à fleurir en un mouvement religieux, et la bénédiction de la providence divine arrangera ainsi leurs affaires. Les paroles du Livre, les paroles de la promesse divine, lues si longtemps de façon ignorante et aveugle, sont sur le point de devenir lumineuses et constituent la lumière qui les dirigera dans les voies de l’Éternel conduisant dans le relèvement de leur pays promis et dans la possibilité d'atteindre les idéaux les plus hauts parmi eux.

LES JUIFS DOIVENT DEMEURER JUIFS

Une voix résonne du désert, et les Juifs l'entendent partout. Elle ne les appelle pas à devenir chrétiens, mais à demeurer Juifs et à réaliser, comme Juifs, les idéaux placés devant eux par le Seigneur dans la Loi et dans les prophètes. Pour tous ceux droitement exercés par ceci une grande bénédiction est proche, qui fera mieux que compenser les afflictions du passé. Ce n'est ni par l'épée, ni par les canons, ni par les cuirassés, ni par les avions, ni par les torpilles, ni par les bombes atomiques que la grande victoire d'Israël sera gagnée ; ni par le pouvoir de l'argent et l'adoration du veau d'or de la finance, ni par la confiance dans le bras de chair, mais en regardant au Seigneur, de qui viendra leur aide (Ps. 121 : 1, 2).

L'Empire spirituel du Messie, sur le point d'être établi, liera Satan, empêchera tout mal et élèvera un étendard pour le peuple (Esaïe 49 : 22 ; 62 : 10), bénissant Israël et établissant avec ses membres la Nouvelle Alliance (de la Loi) au lieu de l'Ancienne Alliance de la Loi (Jér. 31 : 31-34 ; 32 : 36-40) — sous le meilleur Médiateur, plus capable encore que le grand Moïse (Deut. 18 : 15, 18, 19), sous le plus grand Roi, plus sage encore que Salomon et mieux aimé encore de Dieu que David. Ce grand Empire céleste sera établi avec grande autorité dans le monde dans un temps de détresse, un temps de détresse terrestre, que les prophéties représentent comme terrible (Dan. 12 : 1 ; Jér. 25 : 29-33 ; Soph. 3 : 8, 9). Les Juifs et les Gentils, riches et pauvres, sont responsables d'avoir amené cette détresse terrible en raison de l'égoïsme qui gouverne le monde à présent et qui sera employé par le Seigneur pour détruire notre grande civilisation présente — grande superficiellement tout au moins.

Une artillerie socialiste de paroles socialistes et des bombes ecclésiastiques de nature semblable ne feront qu'aggraver seulement la lutte. Les charges et les leviers financiers ont eu et auront beaucoup à faire avec le grand effondrement des forces de civilisation, dans ce Temps de Détresse, dans lequel le règne de péché, d'iniquité, d'injustice et d'égoïsme tombera à jamais pour ne plus se relever ; et les systèmes religieux actuels seront également trouvés en défaut et disparaîtront. Car ces vieux systèmes, appelés symboliquement les « cieux et la terre » du temps présent, seront remplacés par « les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre » (Esaïe 65 : 17 ; 66 : 22). Le grand Messie et la société sur la terre réorganisée, constitueront les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre où la justice habitera. La transition ne sera qu'une épreuve de courte durée, comparée avec la glorieuse éternité de bénédiction sous la juste surveillance du Messie. « Il fait cesser les guerres jusqu'au bout de la terre » (Ps. 46 : 9).

ESPÉRANCE D'ISRAËL POURQUOI RETARDÉE AUSSI LONGTEMPS ?

La pensée embarrassante pour nos amis juifs, aussi bien que pour les chrétiens est la suivante : Si ces choses sont ainsi ; si le Royaume du Messie reste encore à être établi, comme les Juifs l'envisageaient, sur un plan spirituel seulement au lieu d'un plan terrestre ; et si le dessein de Dieu est d'employer les membres de ce peuple autrefois favorisé comme les canaux de Sa bénédiction dans l'avenir, pourquoi y a-t-il eu un retard aussi long ? Nous répondons : C'est ce que les Écritures appellent Le Mystère — la chose que Dieu ne révéla pas directement, soit à Abraham ou par aucun des prophètes. Indirectement, Il y fit allusion, disant à Abraham, « Je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux, et comme le sable qui est au bord de la mer » (Gen. 22 : 16-18). Mais Abraham ne discerna pas, ni les autres non plus, que ces deux illustrations appartenaient, non au même peuple, mais à deux Israëls différents. Les promesses terrestres appartenaient à Israël naturel. Éventuellement, tous les humains, bénis sous le Règne messianique deviendront des Israélites — de la Semence d'Abraham dans le sens le plus large.

Ainsi, quant au nombre, la Semence d'Abraham sera comme le sable qui est au bord de la mer. Et ils devront tous avoir la foi et l'obéissance d'Abraham avant qu'ils puissent atteindre la perfection comme membres de sa Semence. Les premiers dans l'ordre de bénédiction, viendront les Anciens Dignes — Abraham, Isaac, Jacob et tous les Prophètes et les saints hommes du passé. Ils seront relevés de la mort par la puissance de Dieu — non pas imparfaits et déchus, mais parfaits ; pleinement élevés à tous les glorieux idéaux de leurs dispositions d'esprit (« mind ») de jadis. Ce sera leur récompense millénaire pour avoir marché par la foi et non par la vue. Ainsi nous lisons : Au lieu d'être les pères, ils seront les fils que le Messie fera princes sur toute la terre — Ses représentants en pouvoir, en domination, en autorité (Ps. 45 : 16). A ce moment la bénédiction qui a été enlevée à Israël durant de nombreux siècles lui reviendra.

LES CRIMES COMMIS AU NOM DE JÉSUS

Avec honte les vrais chrétiens doivent admettre que les crimes les plus atroces furent commis au nom de Jésus pendant les « Ages des Ténèbres ». Pire que cela ! L'horrible déformation de tout ce que le nom de Jésus représente continue toujours. Non seulement des injustices furent commises au nom de la chrétienté contre les Juifs en Russie dans les années passées et dans différentes autres nations dans les temps plus reculés, mais dans notre génération les soi-disant chrétiens d'Allemagne, de Pologne, de Roumanie, etc., ont agi comme de véritables démons à l'égard du peuple juif. Des récits très authentiques racontent que des cimetières juifs furent dépouillés. Beaucoup de ceux qui avaient été enterrés dans les deux mois précédents furent déterrés et les cadavres putréfiés et mutilés répandus sur les perrons et les entrées des maisons de leurs familles.

Durant la Guerre mondiale (phase 1), lorsque les soldats russes allaient à la bataille, ils se protégeaient des balles en poussant devant eux des femmes juives et leurs enfants. En Russie, en Pologne et dans d'autres pays soi-disant chrétiens, des milliers de Juifs furent brûlés dans des pogroms. Dans la dernière guerre, Hitler, après avoir reçu la bénédiction du pape, massacra, rapporte-t-on, des millions de Juifs et transforma leurs corps en engrais. Pouvons-nous être surpris de ce que dans de nombreux cas le Juif ait développé une haine pour le mot chrétiens et pour le nom de Jésus ?

Le nom Jésus, comme cela est bien connu, n'est qu'une autre forme de Josué ou Jehoshua (Nomb. 13 : 16), qui signifie le Libérateur de Jéhovah (ou, note Darby : l'Éternel est Sauveur — Trad.). Le nom de Christ est dérivé du mot grec équivalent du nom Messie. Chaque Juif, convenablement informé concernant le caractère et les enseignements de Jésus, est enclin à Le respecter, Lui et Ses disciples immédiats comme étant parmi les Juifs les plus grands qui aient jamais vécu. Ils ne doivent pas être jugés d'après la déformation de leurs enseignements si commune parmi de nombreux soi-disant chrétiens. Et l'on ne devrait pas oublier qu'alors que les masses de la chrétienté ont faussement présenté leurs enseignements, doctrines et pratiques, il y a eu un nombre réduit de saints à travers l'Age de l'Évangile qui ont marché étroitement sur les traces de Jésus.

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LES JUIFS RECONNAÎTRONT BIENTÔT LEUR MESSIE

Dans notre prédication, nous n'incitons pas les Juifs à devenir des chrétiens ; mais nous cherchons à leur présenter l'étendard divin et à les aider à se tenir prêts pour l'accomplissement des glorieuses promesses qui leur appartiennent. Le réconfort que nous leur offrons, en harmonie avec notre texte, est que le temps convenable pour l'accomplissement de ces promesses est proche. Le Prophète déclare que ce sera après leur retour dans leur propre pays, et après le Grand Temps de Détresse qui est maintenant sur la chrétienté, que les Juifs reconnaîtront que le grand Messie de gloire, le grand Micaël de Daniel 12 : 1, pour le Royaume duquel ils ont attendu, n'est personne d'autre que celui de leur propre race (Esaïe 7 : 14 ; 9 : 6, 7) — l' « homme Christ Jésus qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 5, 6) maintenant élevé à la droite de Dieu (Ps. 110 : 1). Dieu ouvrira alors de façon bénie les yeux de leur compréhension. Comme le Prophète le déclare, « Ils regarderont vers celui qu'ils ont percé » (Zach. 12 : 10) ; ils verront alors la ressemblance entre le Jésus qui fut sacrifié pour les péchés d'Israël et du monde, et le Messie de Gloire.

Note sur la page 8

Dans l'intervalle, qu'a fait Dieu ? Ah ! ceci, disons-nous à nouveau, est le Mystère ! Ici et là, parmi les Juifs et les Gentils, de saints caractères ont été cherchés et trouvés par la prédication du message de Christ, même si ce message a fréquemment été obscurci par des imperfections et des défauts terrestres, et par des présentations erronées. Ces saints participent avec le Messie dans les bénédictions divines sur le plan spirituel, et qui fut mentionné à Abraham par l'image que sa « Semence sera comme les étoiles du ciel ».

Mais dans quelles conditions ceux-ci atteignent-ils un héritage spirituel comme celui des anges et bien au-dessus d'eux ? Nous répondons que la nature spirituelle est la récompense divine d'une obéissance spéciale. Notre race ne fut pas créée sur le plan céleste pour une nature céleste, mais de la terre, terrestre. Et son salut du péché l'amènera à la pleine perfection de la nature humaine et à la jouissance totale d'un Eden mondial. La Semence spirituelle d'Abraham est en premier lieu le Messie et le Petit Troupeau Élu de saints disciples. Le prix de leur élévation est leur consécration jusqu'à la mort et leur fidélité à ce Vœu. Ce sont-là les Joyaux mentionnés par l'Éternel au Prophète — « Rassemblez-moi mes fidèles qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice », « Ils seront à moi ... mon trésor particulier ... au jour que je ferai » (Ps. 50 : 5 ; Mal. 3 : 17).

Alors, « en ce jour-là, je relèverai le tabernacle de David, qui est tombé, et je fermerai ses brèches, et je relèverai ses ruines, et je le bâtirai comme aux jours d'autrefois, afin qu'ils possèdent le reste d'Edom [le reste des hommes] et [même] toutes les nations sur lesquelles mon nom [mon caractère] est réclamé [imprimé], dit l'Éternel qui fait cela » (Amos 9 : 11, 12 ; voir aussi Act. 15 : 16). Ainsi, Dieu élèvera à nouveau la maison tombée de David, qui a longtemps été dans un état de décadence. « Dans ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l'Éternel [la capitale de la phase terrestre de Son Royaume] ; et toutes les nations se rassembleront vers elle, au nom de l'Éternel, à Jérusalem ; et elles ne marcheront plus selon le penchant [obstiné] de leur mauvais cœur » (Jér. 3 : 17 ; voir aussi Soph. 3 : 14-20). Vraiment, Dieu commence maintenant Son grand travail de délivrer Israël, et le monde demeure confondu devant ce miracle moderne. Ce doit être une délivrance éternelle ; et bientôt, par la Semence d'Abraham, toutes les familles de la terre recevront la bénédiction promise.

LA NOUVELLE ALLIANCE D'ISRAËL

            « Le Seigneur que vous cherchez viendra à son temple, et l'Ange de l'alliance, en qui vous prenez plaisir — voici il vient, dit l'Éternel des armées. Mais qui supportera le jour de Sa venue ?... Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera agréable à l'Éternel, comme aux jours anciens, et comme aux années d'autrefois » (Mal. 3 : 1-5).

            IL y a six mille ans, en Eden, en condamnant justement Ses enfants désobéissants à mort, notre Créateur fit comprendre que, finalement, la Semence de la femme écraserait la tête du Serpent (Gen. 3 : 15). Cette prophétie cachée fut la première indication de la miséricorde divine que notre bon Créateur S'était proposée avant la fondation du monde. Toujours noble, bon et clément, notre Créateur limita Sa miséricorde pour le bien de Ses créatures afin qu'elles pussent apprendre à apprécier l'iniquité excessive du péché. Pour le bien des anges également — afin qu'ils pussent connaître pleinement Sa justice, aussi bien que Sa Sagesse et Sa Puissance — Dieu se borna à agir avec Ses créatures du point de vue de la stricte justice. Elles avaient péché, et par là avaient perdu toute prétention, à la vie éternelle qu'Il leur avait offerte sous conditions.

            Le tourment éternel n'entra en aucun sens ou à aucun degré dans le dessein divin. Sa condamnation de l'homme, clairement exprimée, fut « Mourant, tu mourras », non « Vivant, tu vivras dans le tourment ». « L'âme qui pèche, celle-là mourra » (Gen. 2 : 17 ; Ez. 18 : 4).. Dieu avait décidé de donner en exemple dans Ses rapports avec notre race, ce principe de gouvernement divin qui doit être mis en action partout en définitive — parmi toutes Ses créatures, aussi bien sur le plan céleste que sur le plan terrestre. De nombreux siècles après ceci, dans la septième  génération des enfants d'Adam. Dieu parla prophétiquement par l'un de ceux-ci, Enoch, disant : « Le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, pour exécuter le jugement contre tous » (Jude 14, 15) — pour établir la justice parmi les hommes. Le temps passa, mais le péché prévalut, et la venue du Grand Libérateur était encore future.

LA PROMESSE DE DIEU A ABRAHAM

            Plus tard Dieu parla à Abraham, après avoir tout d'abord éprouvé sa foi et sa loyauté. A lui, Il annonça le même grand Libérateur qui écraserait la tête du Serpent et qui viendrait en grande gloire avec dix milliers de Ses saints. Il donna à Abraham l'assurance que cet Unique serait, de quelque façon, identifié avec sa postérité, de sorte qu'Il pourrait à juste titre être appelé la Semence d'Abraham. Dieu dit : « En ta Semence toutes les familles de la terre seront bénies » (Gen. 12 :  3 ; 22 : 18). Le programme divin ne fut pas changé mais des déclarations plus explicites le concernant furent données. Dès lors, tous ceux qui sont enseignés de Dieu sauraient s'attendre à la bénédiction par la Semence d'Abraham. En outre, l'Alliance fut plus tard confirmée à Abraham par un serment ; plus tard à Isaac ; plus tard à Jacob (Gen.  22 : 16-18 ; 26 : 24 ; 28 : 14). Cette Promesse d'Alliance devint la base de l'adoption par Dieu de la nation entière d'Israël — tous les enfants de Jacob. Ils étaient les héritiers de l'Alliance Abrahamique. Si un honneur aussi grand venant du Tout-Puissant a fait que certains parmi le peuple juif ont paru quelquefois arrogants et orgueilleux, n'oublions pas que se tromper est humain — pardonner, divin. Il se peut que si nous avions été à leur place, nos imperfections se seraient étalées de façon identique.

L'ANCIENNE ALLIANCE DE LA LOI

            Les expériences de tribulation et d'esclavage des Israélites en Égypte étaient probablement nécessaires pour les préparer à la grande proposition de Dieu — qu'ils devraient observer la Loi et auraient la vie éternelle en récompense (Lév. 18 : 5 ; Ez. 20 : 11, 13, 21). Les Israélites se réjouirent beaucoup de cette manifestation de la préférence divine pour eux au-dessus de tous les autres humains. L'Alliance de la Loi fut traitée. Les sacrifices du jour de Propitiation furent pour eux une réconciliation type pour une année, afin qu'ils pussent entrer en ce rapport d'alliance avec Dieu. Mais quand ils tentèrent d'observer la Loi, ils furent déçus. Ils échouèrent. La Loi est la pleine mesure de la capacité d'un homme parfait ; et les Israélites, étant imparfaits, comme les autres hommes, trouvèrent qu'ils avaient entrepris une chose impossible. Aucun d'eux ne pouvait observer parfaitement la Loi. Aucun, par conséquent, n'obtint la vie éternelle durant la première année. Mais connaissant cela à l'avance, Dieu avait fait la préparation d'une répétition du jour de la Réconciliation chaque année, afin que le peuple pût continuer à lutter pour atteindre la vie éternelle. Année après année, siècle après siècle, ils échouèrent, et le découragement prit la place de l'espérance. Dieu était en train de leur enseigner une grande leçon concernant le besoin de « meilleurs sacrifices » que ceux des taureaux et des boucs, et leur apprenait également qu'il n'y avait pas à Ses yeux d'autres moyens de justification. Ils reçurent des bénédictions sous cette Alliance — des bénédictions d'instruction, mais non la bénédiction attendue, savoir, la vie éternelle. Ils n'étaient donc pas dans la position pour devenir, comme ils l'avaient espéré, un Messie national, une Semence nationale d'Abraham, pour la bénédiction de toutes les nations. Pour un temps, Dieu leur donna des rois, mais ceux-ci furent incapables d'accomplir leurs espérances.

            Finalement, la promesse d'un Messie personnel fut faite, Messie qui serait de la lignée de David, un grand Roi, de loin supérieur au grand, sage et riche Salomon — le Messie serait le fils de David et cependant le Seigneur de David (Ps. 110). Ici, comme Dieu l'indiqua, Israël commença à avoir la pensée d'un Messie personnel, un Roi de Gloire, qui emploierait leur nation comme Son agent pour la conquête du monde, quand tout genou ploierait et que toute langue confesserait, à la gloire de Dieu.

LA NOUVELLE ALLIANCE PROMISE

            La leçon suivante qu'Israël devait apprendre était qu'un changement de dispensation devait venir — que, de même que Moïse avait été le médiateur de l'Alliance de la Loi, ainsi un Moïse-antitype, un plus grand que Moïse, les introduirait dans les bénédictions et privilèges d'une alliance meilleure encore, une alliance plus favorable pour eux, une sous laquelle ils pourraient obtenir la vie éternelle. Cette Nouvelle Alliance fut placée en particulier devant eux par la prophétie de Jérémie (31 : 31-34). Et ceci, combiné avec la déclaration de Moïse concernant un Médiateur plus grand (Deut.18 : 15-18) aida leur foi à se fixer à nouveau sur la Promesse Abrahamique : « En ta Semence, toutes les familles de la terre seront bénies ».

            Si un Médiateur assez grand venait comme le Messager promis de Dieu et établissait une meilleure alliance sous laquelle Israël aurait la vie éternelle, et si, comme descendant de David, Il devenait leur Roi, alors vraiment la Semence d'Abraham, la nation d'Israël sous ce grand Roi Médiateur, serait pleinement qualifiée pour bénir toutes les familles de la terre. La pensée de cette gloire pour leur nation devint une inspiration renouvelée, et elle assembla de tous côtés les cinquante et quelques milliers de Juifs, hors de toutes les tribus d'Israël, qui revinrent de la captivité Babylonienne sous l'édit de Cyrus.

            Par le prophète Ézéchiel, l'Éternel signala de nouveau le fait que leur Alliance de la Loi ; faite au mont Sinaï doit, avant leur grande bénédiction de restitution, faire place à une Nouvelle Alliance, une meilleure alliance. Parlant de ce moment où Il les rassemblerait hors de tous les pays, accomplirait la promesse faite à Abraham, à Isaac et à Jacob, ferait d'eux une grande nation, et les emploierait pour la bénédiction des autres nations, l'Éternel déclare : « Ce n'est point à cause de vous, ô maison d'Israël, que je le fais, mais à cause de mon saint nom ». Il leur déclare alors qu'au moment où Il les recevrait à nouveau dans Son amour et dans Sa faveur, Il les rassemblerait hors de tous les pays et les ramènerait dans leur propre patrie. Il les purifierait également, enlèverait leur cœur de pierre et leur donnerait un nouveau cœur, et ferait de leur pays désolé un pays semblable au jardin d'Eden (Ez. 36 : 22-38).

ESPÉRANCE POUR LES SODOMITES ET LES SAMARITAINS

            Dieu promit également d'humilier leur orgueil en rétablissant les Samaritains et les Sodomites — gens qu'Israël détestait comme inférieurs et pécheurs. Il déclare qu'aucun de ces peuples n'avait jamais commis de péchés aussi graves contre la bonté Divine qu'Israël l'avait fait et que lorsqu'Il bénirait à nouveau Israël, Il bénirait également ces autres peuples au milieu d'eux. Citons Ses paroles : « Quand tes sœurs, Sodome et ses filles, retourneront à leur ancien état, et Samarie et ses filles retourneront à leur ancien état ; et toi et tes filles retournerez à votre ancien état ... Mais je me souviendrai de mon alliance avec toi dans les jours de ta jeunesse, et j'établirai avec toi une alliance éternelle ... et que je te les donnerai [les Sodomites et les Samaritains] pour filles, mais non pas selon ton alliance [non sous l'ancienne Alliance de la Loi donnée aux douze tribus d'Israël au Sinaï ; mais sous la Nouvelle Alliance de la Loi du futur], et j'établirai mon alliance avec toi ; … [afin] que tu te souviennes et que tu sois honteuse et que tu n'ouvres plus la bouche, à cause de ta confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait (Ez. 16 : 55-63).

            Cette nouvelle et meilleure Alliance doit être réglée par un Messie personnel — un Médiateur plus glorieux encore que Moïse, un Roi plus glorieux encore que David — Celui qu'Israël commença à attendre et à désirer. Pouvons-nous être étonnés de ce qu'ils n'aient pas pu le reconnaître dans l'humble Nazaréen qui mourut à Golgotha ? Nous ne le pouvons pas ! Rien, si ce n'est une assistance spéciale du Saint Esprit ne rendrait quelqu'un capable de discerner la relation entre les images splendides des prophéties et l'humble apparence de Celui qui vint pour accomplir ces prophéties. Nous voyons, cependant, que le grand Messie de Gloire, Jésus, à Son second Avènement comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, remplit absolument chaque exigence de l'attente judaïque et des grandes lignes prophétiques. Certains peuvent voir, mais d'autres ne le peuvent pas encore, que Celui qui fut percé (Ps. 22 : 16 ; Zach. 12 : 10 est le même qui, comme le Fils de Dieu, doit bientôt en grande gloire bénir Israël — et toutes les familles de la terre par Israël.

            La Nouvelle Alliance que Jéhovah fera avec les maisons d'Israël et de Juda « après ces jours-là », lorsque, déclare-t-Il, je mettrai ma loi au-dedans d'eux, et je l'écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Jér. 31 : 31-34), doit être établie sur la base de la réconciliation faite par le Messie. Que le Messie serait le grand porteur de notre péché, chaque juif pieux le reconnaît lorsqu'il récite le passage suivant du livre de prières des juifs au jour d'Expiation ou de Réconciliation :

[La traduction (d'après l'anglais — trad.) est celle-ci : Le Messie notre justice s'est détourné de nous, l'effroi nous a saisis et nous n'avons personne pour nous justifier. Il a porté le joug des iniquités et notre transgression et il est blessé à cause de nos transgressions. Il porta nos péchés sur son épaule afin qu'il pût trouver le pardon de nos iniquités. Nous serons guéris par sa blessure, au jour que l'Éternel le créera (lui, le Messie) comme une nouvelle créature. Oh, faites-le monter du cercle de la terre, faites-le sortir de Séir pour nous assembler la seconde fois sur la Montagne du Liban, par la main de Yinnon ». Yinnon, selon le Talmud et le Midrash, est un des noms du Messie].

ATTENTE DU JOUR DE LA VENUE DU MESSIE

            Notre texte provient d'une autre prophétie parlant de ce même grand Messie, le Médiateur de la Nouvelle Alliance, Roi des rois et Seigneur des seigneurs qui, comme le Représentant du grand Jéhovah, Son Père, doit régner jusqu'à ce que tous Ses ennemis soient vaincus — jusqu'à ce que Satan soit lié et finalement anéanti ; jusqu'à ce qu'Adam et sa race, libérés de la condamnation divine, sous les provisions de la Nouvelle Alliance, soient relevés du péché, de la dégradation et de la mort à la perfection et à la vie éternelle — les récalcitrants et les désobéissants étant détruits dans la Seconde Mort. Le prophète Malachie indique que le Messie de la Nouvelle Alliance qu'il annonce est le glorieux Médiateur et le Roi-antitypes, qu'ils ont attendu si longtemps, et à qui ils se réjouissaient de penser. Il viendrait au Temple — impliquant ainsi qu'Il serait non seulement un Prophète-antitype, un Roi-antitype, mais aussi un Sacrificateur antitype — « selon l'ordre de Melchisédek » (Ps. 110 : 4 ; Zach. 6 : 12, 13).

            Mais après cette proclamation joyeuse que leur Médiateur longtemps attendu et glorieux de la Nouvelle Alliance devrait être recherché, ils furent prévenus que Son jour serait un jour d'épreuve spéciale et d'examen, afin que le Seigneur pût trouver les Sacrificateurs-antitypes et les Lévites­antitypes pour servir dans le Temple-antitype. Il serait comme un feu d'affineur pour enlever les scories et laisser seulement le métal pur — des afflictions et des épreuves sévères étant impliquées. Il serait comme « la potasse des foulons », dans le sens qu'un grand lavage aurait lieu pour former pour le Royaume, les appelés, et élus et fidèles (Mal. 3 :  2). Alors la consécration de Juda et de Jérusalem à l'Éternel sera acceptée comme dans les temps anciens. Nous comprenons que cet esprit de dévotion renaît maintenant parmi les juifs, en particulier parmi ceux qui s'identifient avec Jérusalem et le mouvement sioniste. Jusqu'à présent, ceci a été surtout un mouvement politique dans l'intérêt de la nationalisation juive et d'une patrie pour des exilés. Maintenant, cependant, le temps convenable est venu pour que ceux qui ont la foi fassent un réel mouvement de s'approcher de Dieu et montrent cette foi en aidant à seconder le rétablissement de Jérusalem terrestre et de ses intérêts, avant qu'elle reçoive l'Alliance éternelle (Jér. 32 : 40 ; 50 : 5).

LE MESSAGER DE L'ALLIANCE

            Le Premier-engendré du Père (Ps. 2 : 7), comme Son glorieux Agent dans le grand travail de création, eut l'honneur qui Lui était réservé de devenir le grand Messager de l'Alliance, le grand Prophète, Sacrificateur et Roi d'Israël, le grand Micaël de Dan. 12 : 1. Mais il y eut des épreuves rattachées au fait qu'Il atteignit cette haute position : (1) Avec foi, Il abandonna Sa gloire céleste, dans l'obéissance à la volonté du Père, pour devenir un homme — non un homme pécheur, mais un homme parfait — saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs. (2) Ainsi préparé à devenir le Rédempteur, ce fut Son privilège de faire une pleine consécration de Ses intérêts terrestres, et le plaisir du Père de L'engendrer du Saint Esprit au Jourdain à une nature spirituelle sur le plan le plus élevé. Durant 3 ans ½  (Dan. 9 : 27) Son sacrifice brûla sur l’autel. Ce sacrifice fut en effet meilleur que tout sacrifice animal sous la Loi, car il était un prix correspondant pour Adam — oeil pour oeil, dent pour dent, vie d'homme pour vie d'homme (Deut. 19 : 21). (3) Lorsque le Messie se fut ainsi démuni en sacrifice de Sa vie terrestre, Il expérimenta une résurrection. Le changeant de la nature humaine à la nature spirituelle, semblable à ce qu'Il était à l'origine, seulement plus élevée et plus glorieuse. Ainsi, fut-Il immédiatement à la fois un sacrifice et le sacrificateur engendré de l'Esprit qui offrit ce sacrifice. Lorsqu'Il se releva d'entre les morts, Son sacrifice personnel était déjà achevé, et Sa perfection personnelle comme être spirituel était complète (Héb. 10 : 1-14 ; 13 : 11, 13).

RAISON DU RETARD DANS LA BÉNÉDICTION D'ISRAËL

            Pourquoi, alors, ne commença-t-Il pas aussitôt Son grand travail comme Prophète, Sacrificateur, Roi et Médiateur de la Nouvelle Alliance pour Israël et par Israël pour le monde ? Ce fut parce qu'il devait y avoir plus qu'un sacrifice dans le Divin Plan durant le jour de Réconciliation-antitype. A travers cet Age de l'Évangile, ce Souverain Sacrificateur, ce Médiateur, Prophète et Roi glorifié a attendu pour inaugurer Son glorieux Royaume de bénédiction — attendu qu'une poignée de saints soient choisis du monde, éprouvés et trouvés dignes et glorifiés avec Lui-même — un « Petit Troupeau » de l'humanité, juifs et Gentils.

            Après que cette classe de l'Épouse et ses compagnes (Ps. 45 : 14, 15), les Sacrificateurs-antitypes et les Lévites-antitypes de Mal. 3 : 3 auront été pleinement éprouvés et trouvés fidèles, alors la bénédiction d'Israël comme semence d'Abraham, et de toutes les nations par Israël, aura lieu. Vue ainsi, la révélation du grand Messager d'Israël de la Nouvelle Alliance est très importante, non seulement pour les juifs, mais aussi pour les humains qui doivent recevoir leurs bénédictions sous Israël par une obéissance à la même Nouvelle Alliance de la Loi.

Remarquez le message supplémentaire de Dieu par le Prophète : « Et je m'approcherai de vous en jugement, et je serai un prompt témoin contre les magiciens et contre les adultères, et contre ceux qui jurent faussement, et contre ceux qui oppriment le mercenaire quant à son salaire, [ou] la veuve et l'orphelin, et qui font fléchir le droit de l'étranger, et ne me craignent [révèrent] pas » (Mal. 3 : 5). Nous voyons clairement déclaré ici que le Royaume Messianique aura des exigences de fidélité aux principes de vérité, de pureté, d'harmonie avec Dieu. Et cette leçon pour le Juif, sous l'arrangement de sa Nouvelle Alliance, s'appliquera en définitive à toutes les nations. Sous ce nouvel arrangement, sous la Nouvelle Alliance d'Israël, toutes les familles de la terre auront le privilège de devenir des « Israélites véritables » par la fidélité au grand Médiateur d'Israël et de toutes les familles de la terre.

LE TEMPS DE FAVEUR DE SION

« Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion ; car c'est le temps d'user de grâce envers elle, car le temps assigné est venu. Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres, et ont compassion de sa poussière. Alors les nations craindront le nom de l'Éternel, et tous les rois de la terre ta gloire. Quand l'Éternel bâtira Sion, il paraîtra dans sa gloire » (Ps. 102 : 13-16).

Non seulement il y a un grand Créateur, mais Il est précis et ordonné dans Ses relations avec l'humanité et dans Sa conception des affaires terrestres. Par exemple notre texte mentionne le temps, oui, le moment fixé, du retour de la faveur divine à Sion. Dieu a un temps convenable pour chaque chose. Dans Son temps convenable David, Salomon et d'autres Le représentèrent dans le royaume d'Israël et s'assirent sur le trône de L'ÉTERNEL (1 Chron. 29 :  23). Plus tard, le royaume fut enlevé à Sédécias, le dernier de la lignée de David à s'asseoir sur le trône du royaume-type de Dieu. Nous lisons le concernant, « Et toi, profane, méchant prince d'Israël, dont le jour est venu au temps de l'iniquité de la fin ... J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine ... ceci ... jusqu'à ce que [le Messie] vienne celui auquel appartient le juste jugement ; et je le lui donnerai » (Ez. 21 : 30-32).

La promesse de Dieu à David — « Les grâces assurées de David » — était que quelqu'un provenant du fruit de ses reins s'assiérait sur le trône de l'ÉTERNEL à jamais (2 Sam. 7 : 12-16). Le sens réel de cette promesse était que le Messie, le Roi d'Israël depuis longtemps promis, serait la racine et le rejeton de la lignée de David et serait béni de L'ÉTERNEL (Ésaïe 11 : 10) ; Son Royaume n'aurait pas une fin comme le royaume-type, mais il serait éternel, pleinement compétent pour accomplir toutes les promesses divines faites à Abraham : « En ta semence toutes les familles de la terre seront bénies » (Gen. 12 : 3 ; 22 : 18).

Quand la domination fut enlevée à Sédécias, les gouvernements des nations furent reconnus, mais non de la même manière que l'était, Israël. Aucun d'entre eux ne fut appelé le Royaume de Dieu, ni ne reçut le gouvernement perpétuel. Mais il leur fut promis un bail de pouvoir pendant la période durant laquelle Israël devait être rejeté de la faveur de Dieu. Au temps déterminé, leur bail de pouvoir terrestre devait finir, et l'arrangement divin antérieur qu'Israël représentât  Son Royaume dans le monde, devait revenir. C'est le temps assigné indiqué dans notre texte.

LA VISION DE LA DOMINATION DES GENTILS

Au moment de la destruction de Sédécias Dieu donna le bail du Pouvoir terrestre à Nébucadnetsar et à ses successeurs, comme cela est rapporté dans la prophétie de Daniel (Dan. 2). Nébucadnetsar fit un rêve, mais il ne put se rappeler sa vision. Daniel le prophète, qui avait été fait prisonnier à une époque antérieure fut, par la providence divine, présenté au roi comme la seule personne au monde capable de répéter le songe du roi et de donner son interprétation, et son pouvoir de faire ainsi est déclaré avoir été de Dieu (v. 28). La vision (Dan. 2 : 31-45) était celle d'une statue étonnante. Sa tête d'or représentait l'Empire de Nébucadnetsar — Babylone. Sa poitrine et ses bras d'argent représentaient l'Empire Médo-Perse.  Son ventre et ses cuisses d'airain représentaient l'Empire Grec. Ses jambes de fer représentaient l'Empire romain, d'orient et d'occident. Ses pieds de fer et d'argile représentaient la Rome papale. Le fer continue à représenter des gouvernements civils, et l'argile les faisant ressembler à de la pierre, représente l’ecclésiasticisme (*) [Ce mot dont nous n'avons pas l'équivalent en français, signifie : Étroit attachement aux principes de l'Église ou aux observances et privilèges, etc. ecclésiastiques — Trad.] tel qu'il est maintenant mêlé avec les politiques des dix nations-langues de l'Europe.

La période entière de temps, dans laquelle ces divers gouvernements des Nations devaient dominer le monde, devait durer jusqu'au Royaume promis du Messie. Et cette période est symboliquement déclarée être de « sept temps », c'est-à-dire sept années — non des années littérales, évidemment, mais des années symboliques. A sa fin, le bail de pouvoir terrestre des gouvernements des Nations devait se terminer dans le grand Temps de Détresse prédit par Daniel (12 : 1). Alors le Messie devait s'élever dans le sens d'assumer la direction des affaires terrestres, et les gouvernements des Nations devaient être détruits, car toutes les nations doivent servir le Messie et Lui obéir. Ensuite, le Peuple choisi de Dieu, Israël, devait venir au premier plan dans les affaires du monde parce que les membres de ce Peuple devaient devenir parmi les hommes, les représentants et les instruments du Royaume du Messie lequel sera spirituel et invisible, comme l'est le royaume du Prince de ce monde, le Prince des ténèbres, que le Messie lie ou restreint au commencement des mille ans de Son règne de Justice, et qu'Il détruira à sa fin, lorsqu'Il remettra le Royaume de la terre au Père. L'humanité sera alors parfaite, parce que tous les pécheurs volontaires seront détruits dans la Seconde Mort (Ps. 145 : 20). En attendant, le règne du Messie non seulement bénira et élèvera Israël, mais par Israël la bénédiction s'étendra à chaque nation, peuple, tribu et langue en plein accord avec la promesse divine et le serment faits à Abraham de nombreux siècles auparavant (Gen. 12 : 3 ; 22 : 18).

LE ROYAUME DU MESSIE DANS LA VISION

Tout ceci est brièvement et merveilleusement représenté dans le songe de Nébucadnetsar, tel qu'il est expliqué par Daniel (2 : 34-45). Il vit une pierre détachée de la montagne sans aide humaine, Il contemplait et vit la pierre frapper la statue aux pieds et fut témoin, comme résultat, de la démolition complète de la statue. Ce frappement de la statue aux pieds représente symboliquement la puissance divine mettant en pièces les systèmes actuels des Nations et leurs institutions préalablement à l'établissement du Royaume de Dieu à leur place. Ensuite, le Royaume du Messie, symbolisé par la pierre, est représenté comme remplissant non seulement la place où se trouvait la statue, mais s'accroissant graduellement et remplissant la terre entière. De ce point de vue, il ne nous est pas difficile de croire les paroles de notre texte, qu'il y a un temps pour le rassemblement de Sion par Dieu, et même, un temps précis — fixé et inaltérable. Ailleurs, les Écritures indiquent plus exactement quand ce temps précis devait arriver.

LES SEPT TEMPS DE CHÂTIMENT  D'ISRAËL

En Lév. 26 : 14-45, nous avons une prophétie remarquable des châtiments que Dieu annonçait comme venant sur Israël pour leurs violations de Son Alliance. Aux vs. 14-17, leurs transgressions et leurs punitions qui en résultèrent pendant les temps des juges et des rois sont indiquées. Ensuite, comme ils ne s'amendaient pas encore, le v. 18 les menace de sept temps de châtiment. Les vs. 19, 20 reviennent en arrière et traitent à nouveau prophétiquement des châtiments des temps des juges et des rois, lesquels ne suffisant pas, la menace des sept temps de châtiment est faite une seconde fois au v. 21, où le mot « plus » ne devrait pas être dans le texte, car il n'y a pas ici de menaces de sept fois plus de plaies. La même chose est répétée une troisième fois aux vs. 22-24. Ceci est fait une quatrième et dernière fois aux versets 25, 28. Tout ceci est fait pour marquer l'insistance.

Puisque nous voyons qu'à quatre reprises l'accent est mis sur les châtiments des temps des juges et des rois, que signifient les sept temps de punition ajoutés aux punitions du jour des juges et des rois ? Nous comprenons que ceci se rapporte à sept années symboliques, c'est-à-dire 7 x 360 années, car 360 années sont une année symbolique dans la prophétie. Nous voyons ceci des 70, 69 et 62 semaines symboliques de Dan. 9 : 24-27 et des sept temps littéraux ou années littérales accomplis sur Nébucadnetsar (Dan. 4 : 23 ; 12 : 7, 11, 12 ; Apoc.  12 : 14 ; 11 : 2, 3), comme typifiant sept temps ou années symboliques. Sept années symboliques font 7 x 360, ou 2520 années. Puisque nous voyons qu'une semaine symbolique est sept années (un jour pour une année) et un mois symbolique est 30 années (30 années étant un mois de jours symboliques), une année symbolique est ainsi de 360 années, comme nous le comprenons d'après les passages cités à l'instant.

LES TEMPS DES GENTILS SE TERMINÈRENT EN 1914

Ceci nous permet de voir que par l'expression Temps des Nations (Luc 21 : 24), la prophétie indiquait les 2520 années de l'automne de 607 av. J. C. (quand les « sept temps » de la domination des Nations commença, avec la destruction de Sédécias et la désolation du pays par Nébucadnetsar) à l'automne de 1914 ap. J. C. (lorsque la guerre des tranchées de la Guerre Mondiale commença, par laquelle Satan commença la dépopulation antitype de la Chrétienté) ; car de 607 av. J.C. à 1914 ap. J. C., Israël devait recevoir un châtiment spécial pour la violation de l'Alliance de la Loi, en étant foulé aux pieds par les Gentils. Nous voyons ainsi que les 2520 ans du bail de pouvoir des Gentils se termina à l’automne de 1914, temps auquel le Messie commença à déposséder les Gentils des pouvoirs, dans le grand Temps de Détresse (Dan. 12 : 1 ; Ps. 46 : 6-10 ; 110 : 2, 5, 6). Depuis l'automne de 1914, lorsque le temps de la colère commença le juif et le Gentil à la fois souffrent pour les péchés comme humains, en dehors de toute alliance. La participation d'Israël à cette dernière souffrance est une partie de la première phase de l'expérience appelée « détresse de Jacob » (Jér. 30 : 5-7), puisque la première partie commença en 1881. Sa seconde partie, encore future, est décrite en Ez. 38 et 39.

ISRAËL APRÈS LE RENVERSEMENT DE SÉDÉCIAS

Nous reprenons le fil de l'histoire d'Israël au moment (607 av. J. C.) où Nébucadnetsar, roi de Babylone, détrôna le roi Sédécias, l'emmena lui et son peuple en captivité à Babylone, détruisit Jérusalem et le Temple et ravagea le pays, accomplissant ainsi les paroles des prophètes (Èz. 21 : 25-27 ; Jér. 25 : 9-11 ; 2 Chron. 36 : 17-21). La prophétie avait donné également la durée de la désolation du pays, savoir soixante-dix ans et cela aussi s'accomplit. Cyrus, roi de Perse, conquit Babylone et dans sa première année qui marqua la fin de ces soixante-dix ans, il fit une proclamation qui, non seulement, accorda aux Israélites la permission de retourner au pays et de rebâtir Jérusalem mais également les favorisa dans l'exécution (2 Chron. 36 : 22, 23 ; Esdras 1). En conséquence, beaucoup des Israélites retournèrent ainsi que le déclarent les livres d'Esdras et de Néhémie. Bien que Jérusalem fût alors rebâtie, et les captifs retournés, Israël n'obtint pas la pleine indépendance. Rétablis dans leur pays et dans leur liberté personnelle par Cyrus, en tant que nation, ils furent toutefois assujettis successivement aux Médo-Perses, aux Grecs et aux Romains.

LA PROPHÉTIE DES 70 SEMAINES DE DANIEL

Le prophète Daniel avait prophétisé une période de 70 semaines (Dan. 9 : 24-27) dont 69 devaient s'étendre depuis la proclamation de l'ordre de rebâtir Jérusalem jusqu'au Messie le Prince (v. 25). Si nous prenons la clé d'un jour pour une année (Ez. 4 : 6), soixante-dix semaines formeraient 490 années symboliques ; et 69 semaines symboliques (483 ans) s'étendraient depuis la charge de Néhémie (Néh. 2 : 3-8 ; 6 : 15 ; 7 : 1) en 454 av. J. C. jusqu'en 29 de notre ère, lorsque fut manifesté le Messie, le Prince d'Israël. Au milieu de la 70e semaine, le Messie d'Israël devait être retranché, mais non pour Lui-même (v. 26) ; et ce fut exactement 3 ans ½  (la moitié d'une semaine symbolique) après l'automne de l'an 29 ap. J. C., au Printemps de l'an 33 ap. J. C., que le Messie d'Israël fut crucifié. A cause du rejet par les juifs de leur Messie, la période de leur faveur spéciale comme nation se termina en l'an 33 ap. J. C., bien qu'une faveur spéciale aux juifs individuellement, continuât jusqu'à la fin de la 70e semaine (v. 27), en l'an 36 ap. J. C., lorsque la faveur commença à aller aux Gentils, Corneille étant le premier favorisé (Actes 10) La désolation de la ville et du sanctuaire est prédite également (vs. 26, 27) ; ceci fut accompli lorsque le prince romain — Titus — et son armée détruisirent Jérusalem en 70-73 ap. J. C. Les grandes souffrances des Juifs à ce moment-là et leur dispersion qui s'ensuivit parmi toutes les nations sont prédites en Luc 21 : 20-24.

Leur dispersion pendant l'Age de l'Évangile dans de nombreux pays est prédite dans de nombreuses autres prophéties, par ex. Esaïe 43 : 5, 6 ; Jér. 16 : 13-16 ; 23 : 7, 8 ; 29 : 14 ; 30 : 11 ; 32 : 37. D'autres passages des Écritures annoncent aussi la désolation de leur pays et de leurs villes, par ex. Deut. 29 : 22-24, 27 ; Esaïe 17 : 4-6 ; Jér. 4 : 20 ; 26-28 ; 12 : 4, 7, 10-13 ; 19 : 8 ; Amos 3 : 14 ; 5 : 3, 5 ; 7 : 8, 9 ; Michée 1 : 6 ; Matth. 11 : 20-24.

LE RETOUR D'ISRAËL A LA FAVEUR DE DIEU ET AU PAYS

On notera qu'en relation avec presque toutes ces prophéties de défaveur et de malheur sur les Juifs et leur pays, leurs cités et leurs villes, Dieu promit la restauration d'Israël dans Sa faveur en Terre Sainte et celle du pays à plus que sa première fertilité et la réédification de leurs vastes cités et villes. Ainsi Dieu ne Ies abandonna pas pour toujours. Et devant nos propres yeux, nous voyons les débuts de l'accomplissement de ces prophéties. Les passages suivants sont quelques-uns de ceux qui prédisent leur retour à Sa faveur : Lév. 26 : 40­45 ; Ps. 102 : 13-17 ; Esaïe 40 : 1, 2 ; Ezech. 16 : 60-63 ; Rom. 11 : 25-27. Ils tombèrent dans une défaveur partielle à cause de leurs violations de l'Alliance de la Loi (leurs iniquités, Ps. 107 : 17), et tombèrent dans la défaveur totale à cause de leur rejet du Messie (leur transgression, Ps. 107 : 17). St. Paul (Rom. 11 : 25) nous assure que cette défaveur totale repose sur eux jusqu'à ce que la plénitude des Nations (le nombre entier des élus des Nations) soit entrée (entrée dans le Corps de Christ). Une telle entrée dans le Corps de Christ par le nombre total des Élus des Nations eut un double accomplissement : (1) un d'épreuve, qui se produisit à la Pâque de 1878, et (2) un final qui eut lieu vers Oct.1914. En conséquence, Israël selon la chair devait demeurer dans l'aveuglement aussi longtemps que l'élection de l'Age de l'Évangile était en cours. Il faut noter qu'ils tombèrent dans la défaveur comme nation le jour où Christ prononça l'aveuglement sur eux — le 10 Nisan, en 33 ap. J. C. — le jour où Il entra dans Jérusalem (Luc. 19 : 42). Deux jours plus tard, Jésus dit qu'ils étaient déjà un peuple abandonné et aveuglé (Matt. 23 : 37-39). Donc le jour de l'entrée de Christ à Jérusalem leur aveuglement commença, lequel, selon Zach. 9 : 9-12, fut le point de départ de ce que Zacharie appelle leur double. Jérémie (16 : 18) nous apprend combien de temps leur punition durerait — une période qu'il appelle aussi un double. Esaïe 40 : 2 nous apprend qu'après avoir souffert durant leur temps marqué (voir la note marginale), qui est appelé son double, la faveur de Dieu commencerait à leur revenir et que, comme résultat, ils seraient réconfortés.

KEPHEL ET MISHNEH D'ISRAËL

Résumons : Rom. 11 : 25 nous apprend qu'ils seraient en défaveur complète (donc leur double durerait) aussi longtemps que l'Age de l'Évangile durerait pour sa sélection du nombre total des élus des Nations. Le mot hébreu kephel, traduit double en Esaïe 40 : 2, signifie une page pliée sur elle-même, le pli commençant à son milieu exact. Le mot hébreu employé en Zach. 9 : 12 et Jér. 16 : 18 est mishneh qui, entre autres choses, signifie une répétition exacte en temps et en caractère général. Zach. 9 : 12 nous apprend que le double commença dans sa deuxième partie le jour de l'entrée de Jésus à Jérusalem, le 10 Nisan de l’an 33 ap. J. C. Nous remarquons que selon la chronologie de la Bible, Jacob, la tête d'Israël selon la chair, mourut et ainsi l'Age judaïque, comme distinct de l'Age Patriarcal, qui se termina à la mort de Jacob, commença en Avril 1813 avant Christ, tandis que Jésus, la Tête d'Israël spirituel, mourut en Avril 33 ap. J. C., 1845 ans exactement après la mort de Jacob. Nous savons qu'en Avril 1878, exactement 1845 ans après la mort de Jésus, les deux premières expressions du retour de la faveur de Dieu vinrent sur Israël : (1) Franz Delitzsch commença les préparatifs pour mettre en circulation l'édition de son Nouveau Testament en hébreu, et (2) le Concert de l'Europe commença les préparatifs pour convoquer la Conférence de Berlin qui, en 1878, en même temps que Delitzsch commençait la circulation générale de son Testament hébreu, décrétait certaines améliorations des restrictions frappant les Juifs résidant en Palestine et de celles prohibant le retour d'autres Juifs en Palestine. Ainsi, les faits prouvent que la seconde partie du double se termina en 1878 — 1845 ans après la mort de Jésus (lorsque la seconde partie du double commença). Et puisque Jacob mourut et que l'Age judaïque commença 1845 ans avant la mort de Jésus, la première partie du double commença à la mort de Jacob et fut exactement de la même durée que l'Age judaïque, qui finit à la mort de Jésus. En d'autres termes, ils devaient avoir, comme nation, la défaveur de Dieu exactement aussi longtemps que, comme nation, ils avaient eu Sa faveur. Par conséquent, l'Age judaïque et l'Age de l'Évangile dans leurs premières fins, sont exactement de la même durée ; et il est assez singulier que, comme ce fut 36 ans ½ après Avril 33 ap. J. C. que le siège éloigné de Jérusalem eut lieu, en Oct. 69 A. D., lorsque la Moisson judaïque se termina, de même ce fut 36 ans ½ après Avril 1878, que la guerre des tranchées (par laquelle commença la dévastation de la Chrétienté) dans la Guerre Mondiale commença, en Oct. 1914, lorsque la Moisson de l'Age de l'Évangile et les Sept temps d'Israël, 2520 ans à partir d'octobre 607 av. J. C., finirent.

LE COMMENCEMENT DE L'ACCOMPLISSEMENT

En conséquence, nous devrions voir l'aveuglement d'Israël et le préjugé contre Jésus (Rom. 11 : 25) disparaître. Et que voyons-nous ? Ceci : Tandis qu'en Avril 1878, l'aveuglement et le préjugé d'Israël étaient aussi denses que durant des siècles, à partir de cette date, lentement et graduellement ceux-ci disparaissent, c'est-à-dire que maintenant beaucoup de Juifs pensent de façon très favorable de Jésus, L'appelant le plus grand des prophètes d'Israël, un Saint Homme et un Réformateur des plus merveilleux ; par exemple, le Rabbin Stephen Wise, qui durant des années fut un rabbin des plus éminents d'Amérique et un conducteur Juif, recommanda chaudement dans ses sermons à sa congrégation de faire bon accueil aux Évangiles dans leurs maisons et de les étudier ; et de nombreuses autres chaires juives font écho aux mêmes sentiments. De même, quelques auteurs juifs ont écrit des vies de Christ recommandables, par exemple le Docteur Joseph Klausner, un savant hébraïsant réputé, a écrit une vie de Jésus en termes très élogieux bien que, naturellement, il ne l'accepte pas comme le Messie. Tels conducteurs, tels conduits. Le Testament en hébreu de Délitzsch et celui de Ginsburg, de même également que la traduction de celui-ci en Yiddish sont très lus dans les cercles juifs et enlèvent l'aveuglement et le préjugé d'Israël lentement, mais sûrement. Nous ne devons pas attendre leur délivrance complète de leur aveuglement et de leur préjugé, avant l'achèvement de la Détresse de Jacob, mais le travail qui s'accomplit maintenant déblaie le terrain pour ce glorieux résultat.

L'autre forme du retour de la faveur de Dieu à Israël est leur retour en Terre Sainte et sa prospérité sous leur soin, par la bénédiction de Dieu. Ceci est annoncé dans beaucoup de passages des Écritures dont nous en citerons quelques-uns : Jér. 16 :14-18 ; 30 : 4-8, 18-22 ; 31 : 4-14, 21, 23-25, 27, 28, 35-40 ; 32 : 36, 37 ; 33 : 7, 10, 11 ; Ezech. 36 : 1-15, 24-38 ; 37 : 1-28 ; Osée 3 : 4, 5. Ces passages des Écritures ne peuvent s'appliquer à leur retour de Babylone ; car elles l'appellent le retour du Pays du Nord (La Russie qui est au nord de la Palestine, tandis que Babylone est à l'est de la Palestine) et tous les autres où ils furent dispersés, pays qu'aucun de leurs pères ne connaissait, Jér. 15 : 4, 14 ; 16 : 13, alors qu'Abraham venait de la Babylone chaldéenne, et tandis que Babylone n'était qu'un seul pays quoique composé de plusieurs états. Par conséquent le retour dont il est parlé dans ces passages est celui de leur second exil. Peu de temps après que le Congrès de Berlin en juin 1878 eût enlevé l'embargo sur le retour et la résidence des Juifs en Palestine, ils commencèrent, en petit nombre tout d'abord, en nombre croissant ensuite, à y retourner, au point qu'il y a à présent plus de 1 700 000 Juifs en Israël, et le pays prospère de façon merveilleuse sous ses propres gouvernements et politique indépendants. C'est la seule nation qui émerge au-dessus de toutes les autres comme un miracle du vingtième siècle.

Comme le prophétise notre texte, Dieu est venu à l'aide de Son Israël et montre Sa miséricorde à Sion : car le temps de la favoriser, oui, le temps fixé est venu. Et par la semence d'Abraham, bientôt, toutes les nations seront bénies. Bientôt les Nations (ou Gentils — Trad.) révèreront le nom de L'ÉTERNEL, et tous les rois de la terre verront Sa gloire : car « quand L'ÉTERNEL élèvera Sion, Il apparaîtra dans Sa gloire ». Et aussi réellement que Dieu vit, « toute la terre sera remplie de la gloire de L'ÉTERNEL » (Nomb. 14 : 21).

« Dans ce temps-là on appellera Jérusalem le trône de I'Éternel, et toutes les nations se rassembleront vers elle, au nom de l'Éternel, à Jérusalem ; et elles ne marcheront plus suivant le penchant obstiné de leur mauvais cœur » (Jér. 3 : 17).

LE RASSEMBLEMENT D'ISRAËL

L'UN des accomplissements, de nos jours, de la prophétie les plus  merveilleux et les plus significatifs est le rassemblement des Israélites dans leur patrie. Selon les Écritures, c'est là une des preuves que l'établissement du Royaume de Dieu avec ses bénédictions sur le monde entier, est tout proche (voir par ex. Esaïe 2 : 2, 4 ; Michée 4 : 1-4 ; Luc 21 : 29-31 ; Rom. 11 : 12-15). A la fois Juifs et Gentils attendent et espèrent l'établissement de ce royaume (Dan. 2 : 35, 44 ; 7 : 13, 14, 18, 22, 27 ; Matt. 6 : 10) ; c'est pourquoi une description des événements associés avec le rassemblement des Israélites dans leur pays, tel qu'il en est donné. ici, doit être d'un profond intérêt pour tous.

LE TOURNANT DE LA FAVEUR RETROUVÉE

Au Congrès des Nations à Berlin, en juin 1878, l'Entente des Nations Européennes, sous la direction de Disraéli, un Juif, alors Premier Ministre d'Angleterre, décréta comme une question de Droit International que les Juifs avaient le droit de s'installer en Palestine, en supprimant ce qui constituait pour eux d'onéreux handicaps. Ce fut là que l'Angleterre assuma un protectorat général sur les provinces asiatiques de la Turquie, parmi lesquelles se trouvait la Palestine ; le gouvernement turc amenda ses lois concernant les étrangers, ce qui améliora la condition des Juifs résidant alors en Palestine, de même que cela ouvrit partiellement la porte pour permettre que d'autres viennent y habiter, avec le privilège de posséder un vrai domaine. Auparavant le Juif n'était qu'un chien bon à être souffleté, frappé du pied et insulté par son maître mahométan, et à qui étaient refusés les privilèges d'existence les plus ordinaires, dans le pays sacré pour lui  par les souvenirs du passé et par les promesses touchant l'avenir. Nous devons nous rappeler, cependant, que l'année 1878 ne fut que le tournant de la faveur rendue à Israël selon la chair. Leur relèvement à la faveur et leur retour dans le pays devaient être graduels de même que leur décadence avait été graduelle.

EXAMEN DE JÉRÉMIE 16 : 14-16

Puisque Jér. 16 : 14-16 est l'un des passages bibliques les plus clairs qui décrivent le rassemblement d'Israël dans la Terre Sainte, nous allons l'examiner ici : Nous citons : « C'est pourquoi, voici, des  jours viennent, dit L'ÉTERNEL, où on ne dira plus : l'ÉTERNEL est vivant, qui a fait monter les fils d'Israël du pays d'Égypte ; mais, l'Éternel est vivant qui a fait monter les fils d'Israël du nord, et de tous les pays où Il les avait chassés. Et je les ramènerai dans leur terre, que j'ai donnée à leurs pères. Voici je mande beaucoup de pêcheurs, dit l'Éternel, et ils les pêcheront ; et après cela je manderai beaucoup de chasseurs, qui les prendront comme du gibier de dessus toutes les montagnes, et de dessus toutes les collines, et des « trous des rochers ». Le « pays du nord » est la Russie, où jusqu'à récemment, résidait près de la moitié de la race juive, et « tous les pays » se rapportant à tous les autres pays, en particulier ceux de l'Europe, tels que la Pologne, l'Allemagne, la Roumanie, la Hongrie, etc.., où les Israélites ont été dispersés durant l'Age de l'Évangile ; de ces lieux Dieu promet ici de les ramener dans leur propre pays.

LES « PÊCHEURS »

Toujours depuis 1878, en accord avec Sa promesse de Jér. 16 : 16, Dieu a envoyé des « pêcheurs » avec l'appât attrayant du Sionisme pour attirer les Israélites, comme poisson symbolique, vers la Palestine. Ces pêcheurs ont été, en partie, ces hommes d'état qui ont politiquement aidé Israël à retourner, en partie ces agitateurs israélites qui ont soulevé leurs frères persécutés pour qu'ils aillent en Palestine, et en partie ces Israélites spirituels (Chrétiens) qui ont proclamé le Sionisme biblique. En 1882, Léon Pinsker, le prédécesseur du Dr. Théodore Herzl, encouragé par les perspectives ouvertes par le Congrès des Nations à Berlin, commença à prêcher ce qui, en réalité, était le réconfort d'Ésaïe 40 : 1, 2. Beaucoup d'Israélites éminents, tels que Lilienblum, Levanda, Ruelf, etc.., se joignirent à lui pour proclamer dans le monde entier ce message de réconfort. En 1896, le Dr. Herzl publia son Jewish State (État Juif) qui souleva cette forme d'agitation qu'on appelle le Sionisme, au sens étroit de ce terme. Toujours depuis le printemps de 1878, tous les Juifs ont reçu ce réconfort à un degré toujours croissant.

LES « CHASSEURS »

Jér. 16 : 16 mentionne également les « chasseurs » qui chasseraient les Juifs de chaque montagne (royaume), de chaque colline (les gouvernements les moins élevés, les moins autocrates, c'est-à-dire les républiques ou les monarchies constitutionnelles), et hors des trous des rochers (les lieux cachés et secrets parmi les forteresses de la société humaine, où ils ont trouvé protection durant leur dispersion). Un chasseur poursuit avec l'intention de tuer. Les « chasseurs » ici s'appliquent aux persécuteurs et aux ravisseurs d'Israël. En 1878 une sauvage persécution eut lieu en Roumanie et en Galicie, et spécialement en Russie laquelle en 1881, vota les lois de Mai, à la suite de quoi des Juifs furent diaboliquement déracinés de leurs foyers en Russie, en Pologne, en Roumanie et en Galicie. Dans les années qui suivirent, des milliers de Juifs furent persécutés, beaucoup impitoyablement égorgés ; d'autres furent obligés de fuir pour sauver leur vie. Le massacre de Kishenev en 1903 au cours duquel plus de 500 Juifs furent égorgés de sang-froid, fut l'un des nombreux sombres exploits des chasseurs contraignant Israël à chercher refuge dans d'autres pays, en Palestine, parmi d'autres lieux. Des hommes, des femmes et des enfants juifs furent, par milliers, obligés de marcher à la pointe des baïonnettes pour servir comme couverture de chair, afin de protéger les soldats russes qui s'avançaient contre l'ennemi durant la Guerre mondiale, phase 1 (1914-1918). Les armées de certains autres pays furent également sans pitié, et en Pologne des milliers de Juifs furent brûlés au cours de pogroms. L'emploi d'enfants et d'adultes juifs pour la vivisection, pour leur stérilisation et pour diverses atrocités indicibles, et le meurtre de millions de Juifs en particulier par Hitler et ses complices, durant la Guerre mondiale, phase Il (1939-1945) en poussa beaucoup à s'enfuir, certains trouvant leur chemin vers la Palestine. Ainsi Dieu a fait tourner à Sa louange la colère de l'homme (Ps. 76 : 10).

ISRAËL RASSEMBLÉ COMPREND TOUTES LES 12 TRIBUS

En promettant de rassembler les enfants d'Israël, Dieu ne fit pas simplement allusion aux dix tribus (appelées parfois Israël, Éphraïm, etc.) pour les distinguer des deux autres (désignées d'ordinaire sous le nom de Juda), mais plutôt à toutes les douze tribus, car toutes les douze tribus furent représentées dans « les brebis perdues de la maison d'Israël » (Matt. 10 : 6), laquelle maison fut rejetée en 33 ap. J. C. Que toutes les douze tribus soient rejetées cela est clairement indiqué en Esaïe 11 : 11, 12, où, à la fois, les dix tribus comme Israël et les deux tribus comme Juda sont spécifiées : « Et il arrivera, en ce jour-là, que le Seigneur mettra sa main encore une seconde fois [de même qu'Il le fit la première fois, à la fin de la captivité en Babylone] pour acquérir le résidu de son peuple... Et il élèvera un étendard devant les nations, et rassemblera les exilés d'Israël, et réunira les dispersés de Juda des quatre bouts de la  terre [tout cela est en voie d'accomplissement depuis 1878, mais ne le fut jamais auparavant, car avant leur dispersion dans l'Age de l'Évangile, les douze tribus n'avaient jamais été dispersées aux quatre bouts de la terre]».

En Ez. 36 : 22, 24, également, Dieu fait allusion à toutes les douze tribus sous le nom d'Israël, lorsqu'Il déclare : « C'est pourquoi dis à la maison d'Israël ... ... Je vous prendrai d'entre toutes les nations, et je vous amènerai sur votre terre [la Palestine, leur terre promise]». Ce rassemblement devait précéder la fin complète des nations des Gentils parmi lesquelles Dieu les avait dispersés (Jér. 30 : 10, 11 ; 46 : 27, 28), et devait avoir lieu de chaque pays, pour faire d'eux « une seule nation dans le pays, sur les montagnes d'Israël... et ils ne seront plus divisés en deux royaumes... et ils habiteront dans le pays... à toujours » (Ez. 37 : 21, 22, 25).

L'ŒUVRE DU DOCTEUR THÉODOR  HERZL

En 1890 lorsque le Dr. Herzl (en particulier dans son ouvrage L'État Juif), considéra la Palestine comme un pays libre pour les Juifs persécutés, peu parmi eux se rendaient compte ou même osaient espérer que cela deviendrait réellement un fait accompli pendant cette génération. Ils pleuraient Sion et attendaient ; ils ne surent pas en général que le « temps d'user de grâce envers elle » de la part de Dieu (Ps. 102 : 13) était réellement venu. Excepté en quelques cas, ils ne se rendirent pas compte que leur temps fixé était accompli (Esaïe 40 : 2), que leur  « double » avait été accompli et que la faveur de Dieu retournait graduellement à Israël, pas plus qu'ils ne soupçonnaient le sens des « sept temps » de châtiment (Lév. 26 : 18, 21, 24, 28), ni que cette période de domination des Gentils, « les temps des gentils » (Luc 21 : 24), était presque achevée. Néanmoins, le Dr. Herzl et ses associés commencèrent — personne ne sait exactement pourquoi — avec frénésie, à faire appel à l'orgueil juif, à instiller le patriotisme parmi le Peuple choisi de Dieu, « Israël selon la chair », à établir des sociétés sionistes dans divers pays, et à éduquer et à provoquer l'enthousiasme de tous les Juifs pour amener les grands développements possibles. Le premier Congrès Sioniste International eut lieu à Bâle (Suisse) en 1897. Vers 1900, ce Sionisme politique avait commencé à en influencer de grands nombres pour leur retour en Palestine. Le Dr. Herzl continua activement à faire progresser la cause du Sionisme jusqu'à sa mort qui survint en 1904, laquelle vint comme un coup stupéfiant pour le mouvement sioniste, après quoi son progrès devint inconstant pour un temps. Vers 1909, ses dirigeants le virent trembler dans son équilibre, et craignirent franchement qu'il n'aboutît à rien.

UN NOUVEL ENCOURAGEMENT EST DONNÉ

Mais le Sionisme ne pouvait échouer, car il avait et a toujours l'appui du Dieu Tout-Puissant. Le Pasteur Charles T. Russell, un ami Gentil du peuple juif, et étudiant érudit des prophéties des Hébreux, fut employé pour réveiller le mouvement sioniste languissant. Dès 1889, avant même que le monde juif eût entendu beaucoup parler d'Herzl et du Sionisme, le Pasteur Russell avait publié son ouvrage Le Temps est Proche, dans lequel il exposait les prophéties qui indiquaient clairement que 1914 marquerait la fin des « sept temps » ou des « Temps des Gentils », et marquerait un important changement également pour le Peuple choisi de Dieu, Israël ; dans son ouvrage Que Ton Règne vienne (publié en 1891), il a inséré un long chapitre sur « Le Rétablissement d'Israël » (Ces deux ouvrages sont toujours disponibles — en français également — Trad.). En 1910, la revue The Overland Monthly publia une série de 12 articles de la plume du Pasteur Russell sur « Le Peuple choisi de Dieu » qui éveilla une grande curiosité et un vif intérêt parmi les Juifs.

LA RÉUNION A L'HIPPODROME EN 1910

            En 1910, après le retour du Pasteur Russell de Palestine où il avait noué amitié avec le Dr. Lévy de l'organisation sioniste et où il avait parlé devant un auditoire intéressé de Juifs à Jérusalem, certains sionistes américains, principalement sur la recommandation du Dr. Lévy, l'invitèrent à parler au cours d'une réunion publique juive à l'Hippodrome de New York. Nous citons la lettre d'invitation qu'ils lui adressèrent :

New-York, le 20 Sept. 1910

                        « Pasteur C. T. Russell, Brooklyn N. Y.

« Cher Monsieur : La sympathie et l'intérêt que vous portez au peuple juif depuis des années ne nous a pas échappé. Les révélations que vous avez faites des atrocités perpétrées contre notre race au nom de la Chrétienté ont renforcé notre conviction que vous êtes un ami sincère. Votre discours sur « Jérusalem et les Espérances juives » a touché une corde sensible dans le cœur de nombre d'entre nous. Cependant, pour un temps, nous doutions qu'il pût se trouver un seul ministre chrétien à vouloir s'intéresser réellement à un juif en tant que juif et pas simplement avec l'espoir d'en faire un prosélyte. C'est à cause de ce sentiment que certains d'entre nous vous prièrent de faire une déclaration publique concernant la nature de l'intérêt que vous nous portez et nous désirons vous faire savoir que la déclaration que vous fîtes était très satisfaisante. Par elle, vous nous avez donné l'assurance que vous ne poussez pas des Juifs à devenir des Chrétiens et à se joindre à l'une des sectes ou partis protestants ou catholiques. Cette déclaration, Pasteur Russell, a été largement publiée dans les journaux juifs. Nous sentons, en conséquence, que nous, en tant que race, n'avons rien à craindre de vous. Au contraire, dans cette déclaration, vous avez mentionné que le fondement de l'intérêt que vous prouvez pour nous est basé sur votre foi dans les témoignages de notre Loi et les messages de nos Prophètes. Vous pouvez aisément comprendre combien nous sommes surpris de trouver un ministre chrétien qui reconnaît qu'il y a des prophéties de la Bible non accomplies encore, lesquelles appartiennent au Juif et non au Chrétien, et que ces prophéties, d'après vos études, sont près d'un accomplissement d'une grande importance pour notre race juive et, par notre intermédiaire comme peuple, pour les nations du monde.

« Ces choses, Pasteur Russell, ont conduit à la formation d'un Comité juif d'une Réunion publique, lequel, par la présente lettre vous prie de faire un discours public, spécialement pour notre peuple. Si vous voulez avoir la bonté d'accepter cette invitation, voulez-vous nous permettre de suggérer un sujet pour votre discours, sujet qui, nous le croyons, sera très intéressant pour le public et spécialement pour les Juifs, savoir : « Le Sionisme dans la Prophétie » ?

« Quant à la réunion, nous suggérons dimanche après-midi à 3 h., le 9 Octobre. Nous avons fait, pour cette date, le choix de l'Hippodrome, le plus vaste et le plus beau des auditoria de New York, et nous espérons que la date et le lieu vous agréeront. Nous vous assurons également d'un grand auditoire d'Hébreux profondément intéressés, sans compter tous ceux qui peuvent venir du public en général ».

            Espérant vous lire bientôt, nous signons

                                                        Respectueusement à vous,

(LE COMITE JUIF DE LA RÉUNION PUBLIQUE)

UNE RÉUNION BIEN RARE

Plus de 4 000 mandataires juifs assistèrent à cette réunion à l'Hippodrome,  et entendirent ce qui était extrêmement inhabituel pour eux d'entendre — un Gentil leur parlant, et cela sur leurs propres prophéties hébraïques ! Dans son discours, le Pasteur Russell leur parla de l'enlèvement du pouvoir à Sédécias, dernier de la lignée de David à s'asseoir sur le trône du royaume-type de Dieu, lorsque Nébucadnetsar, roi de Babylone, le renversa et ravagea le pays et comment les gouvernements gentils, à commencer par Babylone (Dan. 2), reçurent la promesse d'un bail de pouvoir durant la Période dans laquelle Israël fut rejeté, qui continuerait jusqu'à ce que le Messie, auquel appartient le droit (Èz. 21 : 25-27 — D. note), vienne et établisse le Royaume de Dieu sur la terre, cette période de la domination des Gentils étant, dans la prophétie, désignée comme étant les « sept temps », ce qui d'accord avec l'usage symbolique dans les Écritures, doit être compris comme représentant  7 X  360, ou 2520 ans, commençant avec le renversement de Sédécias et s'étendant jusqu'à 1914, quand le bail du pouvoir des gouvernements gentils devait se terminer en un grand temps de détresse, préparatoire à l'établissement par le Messie du royaume de Dieu sur la terre, avec le Peuple choisi de Dieu, Israël, comme ses principaux représentants et instruments parmi les hommes, par qui toutes les nations seraient bénies conformément à la promesse faite à Abraham (Gen. 22 : 16-18).

Beaucoup de ceux qui étaient silencieux et soupçonneux au début du discours du Pasteur Russell éclatèrent plus tard en applaudissements, alors qu'il les inspirait d'une nouvelle espérance à la lumière de leurs Écritures. Parmi ceux qui l'écoutèrent à cette réunion de l'Hippodrome se trouvaient beaucoup de rabbins, d'enseignants, d'hommes de loi et de rédacteurs juifs, comme par ex. : le Dr. Jacobs du American Hebrew  ; W. J. Solomon et J. Brodsky du Hebrew Standard ; Louis Lipsky du Maccabean ; A..B. Landau du Warheit ; J. Pfeffer du Jewish Weekly ; S. Diamont du Jewish Spirit ; J. Barrondess du Jewish Big Stick ; Mr. Goldman du H'Yom  et Leo Wolfson, Président des Sociétés roumaines.

DÉBUT D'UN MOUVEMENT SIONISTE RELIGIEUX

            Après cette réunion publique à l'Hippodrome, le Pasteur Russell parla à de nombreux autres auditoires juifs sur le même thème, à la fois en Amérique et en Europe. Un très grand nombre de demandes de sa littérature commença à affluer. Comme suite à l'intérêt répandu partout, il publia un journal spécial, Die Stimme, en Yiddish. Également, chaque semaine, ses sermons hebdomadaires dans plus de 2.000 journaux touchaient 10.000.000 de lecteurs, y compris de nombreux Juifs. Ainsi, lui et ses collaborateurs commencèrent à réveiller le mouvement sioniste languissant lequel, jusqu'alors, avait été surtout un mouvement politique, et en peu d'années, en avant recours aux prophéties et à la promesse faite à Abraham (Gen. 22 : 16-18), ils avaient rallumé les feux du Sionisme du point de vue religieux (mais non convertisseur) et graduellement ils avaient enflammé Israël avec cette idée. Ceci donna un nouvel esprit et un nouveau zèle, une nouvelle vie et de nouveaux nerfs à ce qui, dans sa langueur, en était arrivé à ressembler à une vallée d'os secs. C'est cet aspect du sujet qui est exposé sous forme de tableau vivant dans la vision d'Ezéchiel (Ez. 37 : 1-14), dont nous lisons en partie ceci :

« La main de l'Éternel fut sur moi, et L'ÉTERNEL me fit sortir en esprit, et me posa au milieu de la plaine ; et elle était remplie d'ossements ... secs ... Il me dit : Prophétise sur ces os, et dis-leur : Os secs, écoutez la parole de l'Éternel. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os se rapprochèrent ... il vint sur eux des nerfs et de la chair ... et le souffle entra en eux, et ils vécurent, et se tinrent sur leurs pieds, — une immense armée. Et il me dit ... ces os sont toute la maison d'Israël. Voici, ils disent : Nos os sont desséchés, et notre attente a péri ... C'est pourquoi prophétise, et dis-leur : Ainsi dit le Seigneur, l'Éternel : Voici ... mon peuple ... je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez, et je vous placerai sur votre terre ; et vous saurez que c'est moi, l'Éternel, qui ai parlé et qui l'ai fait, dit l'Éternel ».

LA GUERRE MONDIALE UNE PROPHÉTIE ACCOMPLIE

Tandis que le Pasteur Russell et ses collaborateurs avaient ainsi ranimé le mouvement sioniste en ayant recours aux promesses et aux prophéties et à leur accomplissement, beaucoup étaient encore sceptiques sur la possibilité pratique du Sionisme, car les Turcs dominaient toujours sur la Palestine, et, quoiqu'ils eussent, à partir de 1878, permis à quelques Juifs de retourner en Palestine, ils n'étaient pas favorables aux espérances sionistes ; de même, en raison de la condition désertique du pays, il semblait difficile de voir combien de Juifs pouvaient espérer pouvoir y vivre. Mais ceux qui doutaient ainsi de la possibilité pratique du sionisme raisonnaient en ignorant les plans de Dieu pour Son peuple choisi, Israël selon la chair. En outre, beaucoup étaient sceptiques quant à la fin des Temps des Gentils en 1914. Lorsqu'arriva 1914, il y eut un air d'espoir. Y aurait-il un grand changement dans les affaires du monde en l'automne de 1914, ainsi que l'avait prédit le Pasteur Russell, pour montrer que le bail du pouvoir des Gentils était arrivé à échéance et que Dieu favorisait le retour d'Israël à son pays d'origine.

Le signe manifeste, prouvant que les « sept temps » (2520 ans) étaient achevés, vint par l'éclatement soudain de la Guerre Mondiale, phase 1, appelée d'ordinaire la 1ère Guerre Mondiale. Ce fut le dixième jour du cinquième mois lunaire en 607 av. J. C. que le temple, la maison du roi, etc. à Jérusalem, furent incendiés par les Babyloniens (Jér. 52 : 12, 13) ; et ici, 2520 ans plus tard, le dixième jour du cinquième mois lunaire (1er  Août 1914), la Grande Guerre commença, étant la première partie importante du grand « temps de détresse, tel qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là », et « qu'il n'y en aura jamais » après (Dan. 12 : 1 ; Matt. 24 : 21), laquelle renverse les gouvernements des Gentils, en préparation à l'établissement du royaume de Dieu sur la terre. Il y avait là un accomplissement remarquable de la prophétie ; et plus de 25 ans auparavant le Pasteur Russell avait, d'après les prophéties, prédit avec précision le commencement du Temps de la Détresse comme devant se produire à l'automne de 1914 !

LA CAMPAGNE BRITANNIQUE EN PALESTINE

Lorsqu'en déc. 1917, Jérusalem fut reprise aux Turcs, non seulement les Juifs, mais le monde tout entier furent profondément remués. Chacun semblait percevoir qu'il s'agissait là de quelque chose des plus extraordinaire et des plus significatif. Durant la campagne palestinienne, les troupes britanniques, d'après les rapports, étaient particulièrement touchées comme sur aucun autre champ de bataille, chacun étant avide de s'informer sur l'histoire de chaque ville ou de chaque colline enlevée. Et le public des lecteurs dans le monde entier était si profondément intéressé, que les nombreux correspondants de la presse étaient constamment affairés à feuilleter des Bibles, à ajuster des récits de l'Ancien Testament à des événements courants et à télégraphier colonne après colonne des dépêches remplies de récits d'événements qui s'étaient produits sur les mêmes champs de bataille au temps de l'histoire ancienne d'Israël.

Les espérances du Sionisme furent grandement réveillées par le fait que la Palestine fut arrachée aux cruels Turcs. La prise de Jérusalem apporta aux juifs une grande réjouissance — spécialement à ceux qui soupiraient après la terre de leurs pères, qui continuaient à tourner leurs visages vers Jérusalem lorsqu'ils priaient (1 Rois 8 : 46-53 ; 2 Chron. 6 : 36-39), qui enterraient leurs morts face à l'Orient, et qui, à dessein, laissaient chaque maison d'habitation en partie inachevée, comme témoignage muet du fait qu'ils n'étaient que des étrangers, des nomades, des pèlerins sur une terre étrangère qui n'était pas la leur ! Même Lord Rothschild, qui était l'un des banquiers les plus riches du monde, laissa inachevée l'une des colonnes de son palais, signifiant ainsi son rôle d'enfant de la dispersion, n'ayant qu'une résidence temporaire, et symbolisant ses espérances qu'un jour Israël pourrait être capable de plier ses tentes et de repartir dans son pays.

COMMENT FUT ÉPARGNÉE JÉRUSALEM

La façon dont Jérusalem fut épargnée le 9 déc.1917, sans recevoir de bombes ou d'obus et sans destruction d'aucun de ses édifices sacrés, paraît tenir du miracle. Jérusalem est presque imprenable comme forteresse ou place forte naturelle. L'armée turque aurait pu tenir pendant longtemps, et la ville aurait pu être bombardée et détruite avec des résultats plus terribles que lorsqu'elle fut rasée par Nébucadnetsar en 607 av. J. C. au début des « sept temps » (7 x 360, ou 2520 ans avant l'automne de 1914), ou par Titus et l'armée romaine à la fin de l'Age judaïque. Mais le temps pour Dieu de favoriser Israël étant venu, Il épargna Jérusalem de la destruction — elle fut réellement prise sans un seul coup de feu, bien qu'elle fût défendue par des troupes turques farouches et bien équipées.

Ce ne fut qu'après l'armistice que fut connue l'histoire complète qui se cachait derrière la prise facile de Jérusalem. On dit que, alors que le Général Allenby approchait avec son armée, il se demandait comme il pourrait le mieux s'emparer de la ville sans trop de destruction. Il ne désirait pas la détruire et il rejetait avec horreur la pensée de dévastation et de sang répandu à l'intérieur de ses murailles sacrées. Mais la guerre est la guerre, et il avait un devoir à accomplir. Tandis qu'ainsi il essayait de découvrir un plan pour s'emparer de la ville tout en l'épargnant, un courrier ennemi parvint auprès du commandant turc, et lui rapporta qu'une puissante armée s'approchait, dirigée par un puissant général nommé Allah-Bey (Allenby). Le titre turc Bey, employé après un nom, dénote un honneur ou un rang particulier. La nouvelle se répandit rapidement parmi les troupes musulmanes superstitieuses, et le nom magique Allenby fut compris par eux comme étant Allah-Bey, ou, comme on peut lire le nom en arabe, Allah-Nebi, signifiant « le prophète d'Allah ». Terrifiées par ce qui, pour elles, était un nom sacré, elles refusèrent de combattre contre un « prophète d'Allah », craignant la colère d'Allah. Incapable de faire face à la situation, le commandant donna finalement des ordres d'évacuer à la hâte la ville avant qu'arrive « Allah-Bey ».

Après être humblement entré dans la ville à pied, et après l'avoir fait occuper, le général Allenby pourvut à la nourriture de la population affamée et lui permit de reprendre ses occupations pacifiques. Ensuite, avec ses troupes, et la « Légion juive » combattant sous le drapeau juif, il poursuivit la lutte, en débarrassant le reste de la Palestine des Turcs. Mais son nom finit par perdre son sens magique, lorsque les Turcs le comprirent mieux ; et il rencontra alors beaucoup de résistance. Cependant, il poursuivit dans la direction du nord et, vers l'automne, Damas était capturée, et moins de deux semaines après que la Légion juive eut réussi à rejeter les Turcs au-delà de l'ancienne frontière du temps de David et Salomon, près de Damas, libérant ainsi le pays entier de l'occupant lequel, pendant des siècles, avait été la principale épine dans le côté d'Israël, l'armistice général fut proclamé, et la guerre qui avait fait rage durant quatre années s'arrêta brusquement dans le monde entier. C'était comme si Dieu avait déclaré : « L'objectif central, en ce qui concerne Mon Peuple Choisi, est maintenant accompli ; en conséquence cessez vos luttes, et laissez Israël retourner dans son pays et le reconstruire ».

LES RÉSULTATS DE LA GUERRE FAVORABLES AU SIONISME

Ainsi la première phase de la Guerre Mondiale (1914-1918) eut pour résultats de grands avantages pour les Juifs en permettant leur retour dans leur pays. Non seulement elle libéra la Palestine de la domination despotique des Turcs, mais elle obligea en quelque sorte la Grande-Bretagne à aider le mouvement sioniste ; et, au temps marqué, cette pression augmenta tellement qu'elle amena la Grande-Bretagne, le 2 nov. 1917, à publier la Déclaration Balfour qui l'engageait à « voir favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif » et à « employer leurs meilleurs efforts à faciliter la réalisation de ce dessein ». Les autres puissances alliées approuvèrent cette déclaration.  Ainsi la voie était-elle ouverte pour que le retour d'Israël dans le pays progresse par bonds et par sauts.

Après la fin de la Guerre Mondiale, phase 1, la Grande-Bretagne reçut le mandat sur la Palestine à la Conférence du Conseil suprême des Alliés qui se tint à San Remo en avril 1920. Ce mandat fut confirmé par le Conseil de la Société des Nations en 1922, bien qu'il ne devint exécutif officiellement qu'en sept 1923. Ceci aurait dû amener l'immigration juive sans restriction en Palestine, mais cela n'eut pas lieu ; à cause de l'opposition arabe et des troubles en Palestine, la Grande-Bretagne freina l'immigration. Cependant, au temps marqué, le Seigneur apporta une telle pression sur la Grande-Bretagne (en partie par la guerre mondiale, phase 1) qu'elle la força à laisser les Israélites retourner avec moins de restrictions.

UNE NATION RECONNUE

Enfin, après de nombreuses années de négociations et l'expiration du mandat britannique, l'État d'Israël fut créé en 1948. Ceci marqua le début d'une augmentation substantielle dans le nombre des Israélites qui retournaient : par ex. durant 1948-1951, plus de 684 000 juifs repartirent. Depuis lors, beaucoup plus sont

retournés, par air, par mer, etc. Sous la Loi du Retour votée par le Parlement d'Israël en 1950, les portes d'Israël  furent ouvertes à quiconque désire retourner. On rapporte que des juifs sont venus de 64 pays différents et qu'il y a maintenant plus de 1.700.000 Juifs en Palestine. Durant 1948-49, les Juifs furent victorieux dans leur lutte contre les Arabes. Dieu continuera à aider les Israélites à débarrasser la Terre Sainte des Arabes. Il en fera entièrement la possession d'Israël, ainsi que nous l'assurent les prophéties, et rétablira les frontières comme au temps de David et de Salomon.

RELÈVEMENT D’UN PAYS RUINÉ

La première phase de la Guerre Mondiale (1914-1918) avait laissé la Palestine dans une situation économique désespérée. Les armées turques avaient envahi, pillé et dévasté le pays, et dans les siècles antérieurs, Turcs et Arabes avaient sauvagement détruit les forêts, dépouillé la terre de sa fertilité et fait peu de chose ou rien pour empêcher l'érosion du sol, jusqu'à ce qu'en 1918 la moitié du pays fût rayée comme stérile. Mais les choses devaient prendre une tournure résolument meilleure. Dieu avait promis (Jér. 32 : 37, 41-44) qu'Il « rétablirait leurs captifs » et qu'Il « les ferait habiter en sécurité ». De plus, en Amos 9 : 14, 15, Il a promis : « Je rétablirai les captifs de mon peuple Israël, et ils bâtiront les villes dévastées et y habiteront ; et ils planteront des vignes et en boiront le vin, et ils feront des jardins et en mangeront le fruit. Et je les planterai sur leur terre, et ils ne seront plus arrachés de dessus la terre que je leur ai donnée [la terre promise à la semence de Jacob pour être possédée à toujours — Gen. 48 : 4 ; 17 : 8] ».

Un peuple de captifs, dispersé en tout lieu,

Sans cesse refoulé de parage en parage,

Et pourtant toujours près du soin constant de Dieu

Qui ne l'oublia point au cours de son servage.

Ce peuple est Israël que Jéhovah choisit ;

De loin comme de près, chez eux Il les rappelle

Pour vivre à l'aise, en paix, fixés comme prédit,

Dans leurs propres maisons, possession éternelle.

            Partout où les exilés de retour sont installés, grâce aux méthodes scientifiques d'agriculture et de plantations d'arbres fruitiers, et sous la bénédiction divine, ils rétablissent la fertilité qu'avait le sol autrefois. En 1927, les réservoirs de Salomon, asséchés depuis des siècles, commencèrent à déborder et, par des mesures, on estima que quelque 60 000 000 de gallons d'eau [1 gallon = 4 l. 5435 ; au total soit environ 272.610 m3  d'eau — Trad.] se trouvaient dans les réservoirs. A ce moment-là, on demanda au Haut-Commissaire de Palestine d'instituer un jour d'actions de grâce pour ce miracle apparent. Pendant de nombreux siècles, les « pluies précoces » avaient été peu abondantes, tandis que les « pluies tardives » avaient disparu totalement. Mais, d'après des rapports, ces dernières sont revenues pour réjouir la terre, le résultat étant que certaines parties de la Palestine produisent deux ou trois récoltes par an. Par l'irrigation, le drainage, etc., des centaines de milliers d'acres [1 acre = 0 ha 40467 — Trad.] sont transformées des conditions marécageuses, arides et paludéennes, en terre fertile. Par ex. la vallée d'Esdraelon (Jizréel) vaste marécage paludéen a été transformé en jardin édénique. Les fruits de Palestine, par ex. les oranges, sont considérés comme étant supérieurs à tous les autres du monde. Près de 18.000 tonnes d'olives [18.270 tonnes françaises — Trad.], la plus grosse récolte de ces dernières années, furent cueillies en Israël au cours de l'année dernière, et plus de 1 000 moulins à huile d'olive fonctionnent maintenant et fabriquent de nombreux produits. En vérité, O Israël, Dieu vous donne la première pluie (*) [Voir Note Darby au Ps. 84 : 6 — Trad.] dans sa mesure, et fait descendre sur vous la première pluie et la dernière pluie, au commencement [de la saison]. « Et les aires seront pleines de blé, et les cuves regorgeront de moût et d'huile » (Joël 2 : 23, 24).

Des organisations juives, hors de Palestine, en particulier en Amérique, ont coopéré grandement au rétablissement d'Israël dans son pays. En Amérique seulement, on rapporte qu'ils ont recueilli plus d'un milliard de dollars dans les dernières années pour l’œuvre philanthropique en Israël. La construction se poursuit à un rythme extraordinaire, Jérusalem s'étend exactement ainsi que le prédit Jér. 31 : 38-40. En 1910, Tel-Aviv n'était qu'une simple poignée de tentes à présent, c'est un port maritime florissant avec une population de plus de 400.000 Juifs. Haïffa était un petit village ; aujourd'hui c'est l'un des ports les plus beaux sur la Méditerranée. En vérité, « ils bâtiront ce qui était ruiné dès longtemps, ils relèveront les désolations anciennes, et ils renouvelleront les villes ruinées, les lieux désolés de génération en génération » (Ésaïe 61 : 4).

            Les Juifs continueront à reconstruire rapidement le pays et le rendront immensément riche. L'instabilité mondiale influencera beaucoup de riches Israélites à distraire de nombreux millions vers la Palestine et à l'y déposer en sécurité contre des pertes financières durant le temps où les nations des Gentils seront embrouillées dans les nouvelles étapes de ce grand Temps de Détresse (*) [ou Trouble — Trad.]. Après que la révolution et l'anarchie de ce Temps de Détresse auront fait leurs victimes et décimé la population des Gentils (Jér. 25 : 33), tandis que les Juifs habiteront en comparaison dans la paix et la sécurité, le reste des nations en Europe, en Asie et en Afrique, en contemplant les Israélites prospères, seront poussées à les dépouiller, ce qui aura pour résultat d'apporter aux Juifs la détresse de Jacob, phase Il (Jér. 30 : 4-8) — ce qui reste de la lie dans la coupe de malédiction d'Israël. Mais leur Messie leur donnera une telle délivrance remarquable (Ez. 38 : 18 à 39 : 29) que, comme un seul homme, ils se tourneront vers l'Éternel (Zach. 12 : 9, 10) ; et la Terre Sainte sera désormais leur possession sans discussion possible. Ainsi, comme nation dans leur pays, ils seront le noyau du monde des humains préparés pour recevoir et attendant de recevoir la phase terrestre du royaume millénaire qui doit être d'abord établi parmi eux.

LA CAPITALE DU ROYAUME PROCHAIN

Il est intéressant de noter que, malgré les vigoureuses protestations de certains gouvernements des Gentils la capitale d'Israël, y compris ses bureaux du Ministère des Affaires Étrangères, est totalement transférée de TeI-Aviv à Jérusalem, où elle est établie. C'est bien ce qui devrait être car sous la nouvelle ère qui doit être instaurée bientôt avec son règne de paix, « de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel » (Ésaïe 2 : 3), — et non pas de Tel-Aviv, où les N. U. avaient décrété que la capitale devait rester en raison de son plan de placer Jérusalem sous contrôle international.

Jérusalem doit être la capitale du Royaume prochain sur la terre, royaume pour lequel les Chrétiens prient toujours « Que ton royaume vienne. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». L'Apôtre Paul expliquait (Rom. 11 : 25, 26) qu'  « un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée », après quoi « tout Israël sera sauvé [guéri de son aveuglement — Zach. 12 : 10] selon qu'il  est écrit : « Le libérateur [le Messie et ses co-héritiers — Apoc. 14 : 1 ; Abdias 21] viendra de Sion ; il détournera de Jacob [Israël selon la chair] l'impiété ». Le Messie édifie maintenant de nouveau le tabernacle de David qui était tombé, afin que le reste des humains puissent rechercher l'Éternel (Amos 9 : 11, 12 ; Actes 15 : 15-17), car la Semence d'Abraham doit bénir toutes les familles de la terre (Gen. 22 : 18 ; Zach. 8 : 13­23 ; 14 : 16, 17 ; Esaïe 2 : 2-4).

« Exulte, fille de Sion, pousse des cris, Israël ! Réjouis-toi et égaye-toi de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! L'Éternel a éloigné tes jugements, il a écarté ton ennemi. Le roi d'Israël, l'Éternel, est au milieu de toi : tu ne verras plus le mal. En ce jour-là, il sera dit à Jérusalem : Ne crains pas ! Sion, que tes mains ne soient pas lâches ! L'Éternel ton Dieu, au milieu de toi, est puissant ; il sauvera ; il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s'égayera en toi avec chant de triomphe. Je rassemblerai ceux qui se lamentent à cause des assemblées solennelles ; ils étaient de toi ; sur eux pesait l'opprobre. Voici, en ce temps-là, j'agirai à l'égard de tous ceux qui t'affligent, et je sauverai celle qui boitait, et je recueillerai celle qui était chassée, et je ferai d'elles une louange et un nom dans tous les pays où elles étaient couvertes de honte. En ce temps-là, je vous amènerai, dans ce même temps où je vous rassemblerai, car je ferai de vous un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre, quand je rétablirai vos captifs, devant vos yeux, dit l'Eternel » (Sophonie 3 : 14-20). « Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, de l'éternité jusqu'en éternité et que tout le peuple dise : Amen !  Alléluia ! » (Ps. 106 : 48).

LE JUIF

Dispersés par la main vengeresse de Dieu,

Tourmentés, rejetés, errant de lieu en lieu.

Tristes voyageurs loin de leur plaisant milieu,

Les fils de Juda se lamentent ;

Mais en pays chrétiens, bien peu d'âmes ressentent

La moindre pitié pour le Juif.

 

Cependant, aimez-vous, Gentils qui m'écoutez,

De La Bible le saint et précieux feuillet

Alors, que votre cœur s'émeuve avec bonté,

Elle est d'Israël l'héritage.

Qui traça ces lignes d'amour pour votre usage ? —

Chaque auteur sacré fut un Juif.

 

Alors que s'écoulaient les âges et les ans,

Et que les nations passaient pendant un temps,

Les troubles, bien souvent, mis en compte aux dépens

D'Israël en son esclavage,

Les oracles de Dieu, pour vous, en fin de l'âge,

Ont été sauvés par le Juif.

 

Et quand le Grand Messie arriva, le jour dit,

Pour répandre son sang pour l'homme alors maudit,

Ce ne fut point le nom d'un des anges qu'il prit —

D'Abraham étant la semence.

Jésus se donna tout pour votre délivrance,

Le Cher Sauveur était un Juif.

 

Bien que ses propres gens l'écartèrent haineux,

Se détournant de Lui d'un geste dédaigneux,

D'ou vient que des Gentils le lot soit plus heureux ?

Êtes-vous plus qu'eux acceptables ?

Non ; vers vous s'est tourné le Dieu saint, pitoyable —

N'avez-vous pas pitié du Juif ?

 

Allez donc, à genoux, implorer l'Éternel

En faveur de l'ancienne race d'Israël ;

Demandez chaque jour au Seigneur leur rappel, —

Ce que dans sa grâce Il peut faire ;

Allez, car vous avez une dette sévère,

Chrétiens Gentils, envers le JUIF.

 

— Auteur inconnu

(Traduit de l'anglais)

*  *  *

Note sur la page 8

Après avoir assisté à des conférences données par la Commission d'Israël du M.M.I.L. et lu la présente brochure, des amis juifs nous ont demandé d'expliciter notre compréhension du verset : Zach. 12 : 10, cité dans le paragraphe de la brochure indiquée ci-dessus. C'est avec plaisir que nous le faisons, dans l'esprit d'affection exprimé p. 3 de cette brochure et à l'opposé de l'esprit qui, basé sur une mauvaise compréhension de ce verset, a servi de prétexte à des millions de meurtres de Juifs durant 19 siècles. Nous le faisons aussi dans le respect absolu de la conscience juive.

Dans les mots « Ils regarderont », nous trouvons la pensée d'une réflexion volontaire, d'une méditation, d'une vue mentale, non pas d'un regard physique, puisque nous sommes convaincus que Jésus ne reviendra jamais en chair sur terre ! Nous empruntons à Pinhas Lapide, Juif, son expression : « Une réestimation juive » de Jésus, bien qu'il ne la voie pas comme nous (Rome et les Juifs, pp. 31-34).

Vers celui qu'ils ont percé (c'est-à-dire crucifié) : Ces mots ont fait, font et feront encore l'objet de nombreuses controverses ; nombreux sont les Juifs qui rejettent toute la responsabilité de la mort de Jésus sur l'autorité romaine, avançant que les Juifs ne crucifiaient pas. A l'opposé, et encore maintenant, nombreux sont les chrétiens qui voient dans tous les Juifs des assassins de Christ et... des déicides.

La Vérité est entre ces extrêmes. Nous citerons entre autres Jules Isaac, Juif : Genèse de l'Antisémitisme, pp. 339-340. « Enfin, Jésus crucifié a été victime, non pas du peuple juif, mais de l'autorité romaine et de l'oligarchie sacerdotale juive... ».

Nous conseillons également à ce sujet la lecture de l'ouvrage :

« Jésus », chap. IX et X du Professeur David Flusser, de l'Université hébraïque de Jérusalem.

Il est bon de préciser quelques points :

1°) Nous savons que la crucifixion n'était pas le mode de châtiment juif, mais romain ; les Juifs lapidaient.

2°) Selon le Talmud, 40 ans avant la destruction du Temple (en 73) le pouvoir de mettre eux-mêmes à mort un coupable avait été enlevé aux Juifs.

3°) En Deut. 21 : 21-23, il est bien fait mention de pendaison à un bois. Or Jésus fut accusé de blasphème (à tort car le fait de se dire Fils de Dieu n'était pas un blasphème), ce qui, aux yeux du Juif, est le péché le plus abominable (il l'est d'ailleurs réellement) ; la crucifixion était une sorte, beaucoup plus douloureuse, de pendaison.

4°) Si les principaux et une partie du peuple demandèrent la mort de Jésus, beaucoup parmi le peuple, le pleurèrent (Luc 23 : 27-29).

La locution « les Juifs ont crucifié Jésus » est donc employée à partir de l'idée que ce que quelqu'un fait faire par un autre est considéré comme fait par lui-même.

5°) Jésus n'a jamais dit qu'il était le DIEU ou une partie de DIEU. Nous défions qui que ce soit de prouver cette erreur terrible et blasphématoire de la Trinité. Donc le peuple juif ne peut être appelé peuple déicide.

Sans rejeter l'idée de la responsabilité juive dans la mort de Jésus, nous rappellerons à nouveau les crimes de la chrétienté et surtout de la Papauté qui, à côté des 12 ou 13 millions de morts juives, est responsable de plus de 50 millions de meurtres de non-juifs. Et cependant, Jésus, qui avait repris les paroles de la Torah pour résumer l'amour de Dieu et du prochain, déclarait : « Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites ! ».

Il pleura sur Jérusalem et sur Son peuple qu'Il aimait.

C.T. Russell, le grand ami et défenseur du peuple juif durant 40 ans, déclara un jour, après avoir répondu à une question concernant la responsabilité de la mort de Jésus : « Si j'avais été un Juif, sous les mêmes circonstances, j'aurais pu faire de même (c'est-à-dire, dans la passion du moment, demander la mort de Jésus) ; je ne pourrais pas dire ». Le prophète Zacharie ne dit-il pas : « Ils se lamenteront pour cela comme on se lamente sur un fils unique » ce qui implique amour et affection, non contrainte ni terreur.

Sans idée d'imposer cette conception, nous pensons qu'elle répond convenablement au vœu de nos amis juifs et nous sommes convaincus qu'un jour, quand toutes les erreurs auront été rejetées, ce grand Juif, Jésus, présent mais invisible, réunira tous les hommes de bonne volonté dans l'adoration de Son et de notre Père à tous, JHVH, et dans leur amour réciproque, sans distinction de races. C'est là l'idée que nous servons, assurés de ne nuire en aucune façon à nos amis juifs.

« LES CHRÉTIENS SIONISTES DE LA COMMISSION D'ISRAËL »

DU MOUVEMENT MISSIONNAIRE INTÉRIEUR LAÏQUE

L'intérêt considérable soulevé par le M.M.I.L. lors des « 12 heures pour ISRAËL » et le choix de son stand pour la réalisation de la dernière partie de l'émission « La source de vie » du 30 octobre 1977, nous obligent à rédiger une définition plus précise encore de notre activité en faveur du peuple juif et d'Israël. Les centaines de questions posées à ce sujet nous en font un devoir. C'est un :

MOUVEMENT : Une activité volontaire, spontanée ; il est soutenu par des personnes venues de tous les horizons. Ce n'est ni une organisation ni une secte. Il n'a comme règles que celles qui sont énoncées dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament. Il n'est affilié à aucune église officielle.

MISSIONNAIRE : Dans le sens de chargé d'un devoir, d'un travail, d'une mission, à l'image du peuple juif qui aura la mission de bénir toutes les familles de la terre, directement ou indirectement — Genèse 22 : 16-18.

Il n'exerce aucun prosélytisme (dans le sens d'essai de convertir) mais se présente loyalement comme un mouvement chrétien revenu à la source même du christianisme, la Bible dans ses deux parties, et ayant rejeté les erreurs de doctrine et de pratique de la chrétienté officielle, exemples : Hagiolâtrie (culte des Saints), Mariolâtrie (culte de Marie), Eucharistie (présence du Corps de Christ dans le pain), Trinité (trois dieux en un ! ).

Il accomplit cette mission par tous les moyens permis par la loi, en s'appuyant principalement sur les explications bibliques données par C. T. Russell (1852-1916). Ce fut ce dernier qui utilisa le terme M.M.I.L. pour désigner une forme de travail envers le public.

INTÉRIEUR : Parce que son activité ne s'exerce qu'à l'intérieur des pays où il a des membres.

LAÏQUE : Il n'existe en son sein aucun clergé, aucune hiérarchie... « Un seul est votre Père (l'Éternel) et vous êtes tous frères ».

Il a présentement deux objectifs principaux :

1) Présenter les vérités fondamentales, doctrinales et éthiques étouffées pendant des siècles par les douze principales dénominations de la Chrétienté officielle et remises en évidence par C. T. Russell, et beaucoup de Vérité croissante (Prov. 4 : 18), du temps convenable à notre époque.

2) En rapport étroit avec le premier : apporter au peuple juif l'assurance d'une compréhension absolue des promesses qui lui appartiennent ; lui prodiguer réconfort et soutien sans aucun esprit de prosélytisme... car Esaïe 2 : 3 laisse comprendre que le monde est composé de Sionistes en puissance !

Ce deuxième point justifie le titre de :

LA COMMISSION D'ISRAËL animée par des CHRÉTIENS SIONISTES.

CHRÉTIENS : Ils s'efforcent de vivre selon les règles établies par Jésus et qu'Il résuma avec deux passages de l'Ancien Testament « Tu aimeras l'Éternel ton Dieu... de tout ton cœur, de toute ton âme... » Deut. 6 : 4, 5, « Et ton prochain comme toi-même » — Lév. 19 : 18.

Certainement le Juif est leur prochain, ainsi que toute créature humaine.

Ils reconnaissent Jésus comme la Tête du Grand Messie composé de nombreux Juifs et Gentils mais ne se reconnaissent absolument pas le droit d'essayer d'imposer cette vue à quiconque.

Ils réfutent l'accusation de déicide à l'encontre du peuple juif, accusation basée sur l'erreur blasphématoire de la Trinité et responsable de la mort de millions de Juifs. Ils prouvent que la NOUVELLE ALLIANCE sera faite avec le peuple juif en PREMIER LIEU avant de s'étendre à tous les humains.

SIONISTES : Ils le sont à partir de la connaissance des promesses divines innombrables montrant que : LE PAYS - LE PEUPLE - LE LIVRE, sont une trilogie merveilleuse et unique ne pouvant s'épanouir qu'en Eretz-Israël qui, avec Jérusalem et les Lieux Saints, appartiennent au peuple juif seul.

Ils montrent spécialement ceci à partir de feuillets et de brochures dont l'une : « LE RÉTABLISSEMENT D'ISRAËL », écrite en 1890 par C.T. Russell, à l'intention des chrétiens, porte encore cette indication spéciale ne permettant aucun doute sur la loyauté des représentants du Mouvement, conscients qu'ils s'adressent à des hommes et des femmes exercés au libre arbitre.

Cette brochure prouve l'ancienneté du travail accompli en faveur d'Israël devant des non-Juifs, C.T. Russell l'ayant commencé en 1876-77.

Selon Esaïe 40 : 1, 2 : « Consolez, consolez... mon peuple », leur devoir actuel, dans le service de l'Éternel, passe par la défense d'Israël.

Enfin, ils prient pour la prospérité d'Israël, prélude au Règne messianique souhaité consciemment ou inconsciemment par tous.

« De Sion sortira la Loi et de Jérusalem la Parole de l'Éternel » Esaïe 2 : 3.

« Et toutes les nations se rassembleront vers elle au nom de l'Éternel, à Jérusalem » Jér. 3 : 17.

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