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LE JOUR DU SABBAT

ÉTENDARD DE LA BIBLE N° 19

LE RÉTABLISSEMENT D'ISRAËL

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SEPT est un chiffre très important dans la Bible — pour tout ce qui se rapporte au programme divin. En Gen. 1, il est fait allusion, d'une manière figurée, au jour du Sabbat, en parlant de la septième époque de la création de Dieu sur notre terre — en faisant sortir l'ordre du chaos. Le jour du Sabbat ne fut pas rendu obligatoire pour quiconque avant que la Loi ne fût donnée à Israël. Et puisque l'Alliance de la Loi fut faite avec la seule nation (Israël) et avec aucune autre (Ex. 34 : 27 ; Deut. 5 : 2, 3), les exigences de cette Loi quant au Sabbat ne s'appliquent qu'à cette nation seulement. Ceci ne signifie pas que la mise à part d'un certain jour pour le repos serait un avantage pour le Juif seulement, ni qu'un septième jour spécial consacré à Dieu serait désavantageux pour tous. Ceci signifie simplement que Dieu n'entra en alliance qu'avec cette seule nation seulement et que par conséquent, Il lui a révélé Sa volonté, Sa Loi — l'obéissance à cette Loi étant la base de la bénédiction qu'Il promit à ce peuple.

Il n'y a aucun motif de contester l'importance du quatrième commandement de la Loi juive. Il ordonnait clairement que le septième jour de la semaine serait, pour les Juifs, un jour de repos, dans lequel aucune œuvre ne serait faite, aussi bien par le père que par l'enfant, par le patron ou l'esclave, hommes ou femmes, le bœuf ou l'âne, ou toute autre créature appartenant à un Juif (Ex. 20 : 8-11). C'était un jour de repos purement et simplement. Le culte divin n'était pas établi pour être fait ce jour-là — non pas parce qu'il aurait déplu à Dieu que le culte ait lieu ce jour-là ou un autre, mais parce qu'il y a une raison en rapport avec le sujet, relative non pas au culte, mais au repos, comme nous verrons. La rigueur de cette Loi sur Israël est pleinement attestée par le fait qu'en une occasion, par commandement divin, un homme fut lapidé pour avoir simplement ramassé du bois le jour du Sabbat (Nomb.15 :  32-36). On voit donc clairement que la Loi donnée à Israël sur ce sujet signifiait ce qu'elle disait à la lettre même.

JESUS N'A PAS RELACHE L'OBSERVANCE DU SABBAT

Quelques-uns supposent que, dans le Nouveau Testament, Jésus a enseigné un relâchement de l'observance du Sabbat, mais c'est là une fausse interprétation. Jésus, né Juif, né « sous la  Loi » (Gal. 4 : 4) était obligé comme tout autre Juif d'observer cette Loi à la lettre même. Et, bien entendu, Il ne viola pas le moindre détail de l'obligation (Matt. 5 : 17). Sur de nombreux détails, les Scribes et les Pharisiens s'étaient égarés du véritable esprit de la Loi. Leur tradition, représentée à cette époque par leur Talmud , essayait d'expliquer la Loi, mais en fait, comme Jésus disait, elle l'annulait fréquemment, la rendait sans signification, absurde. Par ex. selon les traditions de leurs Anciens, on violait le Sabbat si ; quelqu'un ayant faim, frottait les grains de blé dans ses mains, en soufflant pour en emporter la balle et manger le grain, comme les disciples le firent un jour de Sabbat en traversant un champ de blé. Les Pharisiens faisaient attention à cela et demandèrent à Jésus de réprimander les disciples, parce que dans leur esprit, cette simple action était un travail — une œuvre récolter, battre et vanner. Jésus résista à cette absurde et fausse interprétation de la Loi, et par Ses arguments prouva, à quiconque désirait être enseigné, que les Scribes et les Pharisiens s'étaient trompés sur l'intention divine — avaient mal interprété la Loi du Sabbat (Matt. 12 : 1-8 ; Marc 2 : 23-28). A plusieurs reprises, Il guérit les malades le jour du Sabbat. A vrai dire, la majorité de ses guérisons furent opérées ce jour-là, au grand mécontentement des Pharisiens qui proclamaient qu'il violait la Loi en agissant ainsi. Nous ne devons pas supposer que Jésus a accompli ces miracles pour irriter les Pharisiens ; nous devons plutôt comprendre que leur jour de Sabbat typifiait le Grand Sabbat qui est futur — la période du Règne messianique et la guérison de toutes  les douleurs sur la terre.

Jésus indiqua clairement aux Scribes et aux Pharisiens qu'ils interprétaient mal la signification de l'arrangement divin ; que Dieu ne fit pas l'homme simplement pour garder le Sabbat, mais qu'Il fit le Sabbat pour l'homme, dans son intérêt. En conséquence, toute chose réellement nécessaire au secours de l'homme serait légale le jour du Sabbat quel que soit le travail qu'elle nécessiterait. En fait, Jésus poussa la pensée plus loin encore et montra à Ses auditeurs l'absurdité de leur position — car, dit-Il, si l'un de vous avait un bœuf ou un âne tombé dans une fosse le jour du Sabbat, le laisseriez-vous mourir et en souffrir ainsi la perte, tout en laissant souffrir la bête ? Il est certain qu'ils ne le feraient pas, aussi certains qu'ils seraient justifiés d'aider toute créature à sortir d'une difficulté ce jour-là. Alors dit Jésus : si tant de choses pourraient être faites pour une créature inférieure, une bonne œuvre de miséricorde et d'aide pour le genre humain même ne pourrait-elle pas être faite fort à-propos le jour du Sabbat ?

LE SEPTIÈME JOUR EST TOUJOURS UN SABBAT

L'erreur de nombreux chrétiens est de supposer que l'Alliance de la Loi que Dieu fit avec Israël a cessé, a disparu. Au contraire, comme l'Apôtre le déclare : « La loi a autorité sur l'homme aussi longtemps qu'il vit » (Rom.7 : 1). La loi juive est aussi obligatoire aux Juifs de nos jours qu'elle l'était à leurs pères aux jours de Moïse. Seule la mort (soit la mort effective, soit en venant en Christ et devenant ainsi mort à la Loi — v.4 ; Rom. 10 : 4) pourrait libérer les Juifs de cette Alliance de la Loi jusqu'à ce qu'au temps convenable pour Dieu elle soit étendue et rendue ce que par le Prophète (Jér. 31 : 31-34) Dieu appelle une Nouvelle Alliance — une Nouvelle Alliance de la Loi. Celle-ci prendra effet après que le Médiateur de la Nouvelle Alliance aura été suscité du milieu du peuple. Ce prophète sera semblable à Moïse, mais plus grand que lui — l'antitype. Ce prophète sera le Christ glorifié — Jésus, la tête et l'Église complète, dont il est fréquemment parlé comme étant les membres de Son Corps et quelquefois nommée aussi l'Épouse, la femme de l'Agneau (Apoc. 21 : 9). Ce Médiateur antitype (Act. 3 : 22,23), sous la Nouvelle Alliance de la Loi qu'il établira alors, aidera les Juifs (et tous ceux qui viendront en harmonie avec Dieu par Lui) à revenir à la perfection humaine qui les rendra capables d'observer parfaitement la Loi divine dans tous ses détails. Ce Grand Médiateur, le Messie, fera cette grande œuvre pendant mille ans (Apoc. 20 : 4, 6).

Comme nous l'avons indiqué ci-dessus, l'Alliance de la Loi est toujours en vigueur pour chaque Juif ; mais elle n'est pas en vigueur sur d'autres que les Juifs, comme elle n'a jamais été en vigueur sur aucun autre peuple. Pendant l'Age de l'Évangile, entre la mort de Christ et l'inauguration de la Nouvelle Alliance, Jésus, comme Souverain Sacrificateur, est en train d'offrir les « meilleurs sacrifices » mentionnée par St-Paul (Héb.9 : 23) et décrits dans le type en Lév. 16. La première partie du sacrifice du grand Souverain Sacrificateur a été l'offrande du corps humain qu'Il a pris pour ce dessein lorsqu'Il « fut fait chair » — « tu m'as formé un corps » « à cause de la passion de la mort » (Jean 1 : 14 ; Héb.10 : 5 ; 2 : 9). La seconde partie de « Ses meilleurs Sacrifices », l'offrande de Son corps mystique — l'Église, a commencé à la Pentecôte. Il en est devenu l'Avocat. Il les a acceptés comme Ses membres sur la terre ; désormais, leurs souffrances ont été Ses souffrances si complètement qu'Il pouvait dire à Saul de Tarse en parlant d'eux : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » « Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9 : 4, 5). Acceptés comme Ses représentants dans la chair, leurs imperfections ont été couvertes par le mérite de leur Avocat, et ils ont été engendrés du Saint Esprit par le Père Céleste pour être membres de la Nouvelle Création — le Corps spirituel de Christ duquel Il est la Tête.

Nous avons remarqué ci-dessus que le Jour du Sabbat, toujours en pleine vigueux et son observance obligatoire parmi les Juifs, ne l'est sur aucune autre nation. Nous devrions modifier cette déclaration par la remarque que quelques-uns cherchent par erreur à être Juifs et essaient de se placer sous les stipulations de l'Alliance de la Loi comme observateurs du Sabbat, etc... St-Paul a reconnu cette tendance de son temps. Remarquez ses paroles aux Chrétiens de Galatie qui n'étaient pas par nature des Juifs mais des Gentils. Il dit : « Dites-­moi, vous qui voulez être sous la loi, n'écoutez-vous pas la loi ? » « O Galates insensés qui vous a ensorcelés ? » (Gal. 4 : 21 ;  3 : 1). Il se met en devoir de leur montrer que les Juifs sont esclaves de leur Loi et, par elle, ne peuvent jamais obtenir la vie éternelle. Ensuite, raisonne-t-il, si les Juifs ne peuvent pas obtenir la vie en observant la Loi, ce serait une folie pour les Gentils de penser qu'ils pourraient s'assurer la faveur divine et la vie éternelle en observant cette Loi. Il déclare : « C'est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant Lui [Dieu] par des œuvres de loi » (Rom. 3 : 20). Le seul moyen d'obtenir la justification aux yeux de Dieu est l'acceptation de Christ, et le seul moyen de maintenir cette justification est une pleine consécration pour être Ses disciples et êtres fidèles jusqu'à la mort en suivant les pas du Maître — comme il est écrit : « Je vous exhorte donc, frères... à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent » (Rom. 12 : 1).

LES CHRETIENS ET LA LOI

St Paul ne voulait pas dire que les Chrétiens ne doivent faire aucun effort pour observer la Loi divine, mais qu'ils ne doivent pas se placer sous cette Loi comme une Alliance, ni penser qu'en s'efforçant de combattre l'Alliance de la Loi ils pourraient obtenir ou maintenir l'harmonie avec Dieu et gagner la récompense de la vie éternelle. Il déclare au contraire en maints endroits : « La juste exigence de la loi fut accomplie en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l'Esprit » (Rom. 8 : 4). Son intention est claire. Le Décalogue n'a jamais été donné aux Chrétiens, mais il est tout à fait normal que les Chrétiens se tournent vers ce Décalogue, remarquent l'esprit de Ses enseignements et s'efforcent d'y conformer leur vie dans tous les détails.

Mais quel est l'esprit du Décalogue ? Notre Seigneur Jésus l'expose clairement comme étant : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force » et.... « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Marc 12 : 30, 31). Non seulement notre Seigneur a observé la Loi, mais Il l'a exaltée ou l'a montrée comme ayant de plus grandes proportions insoupçonnées des Juifs longueur, et largeur, hauteur et profondeur, au delà de la capacité de l'humanité déchue pour l'accomplir ; Il a rendu la Loi honorable (Es. 42 : 21). Ayant essayé d'observer la Loi divine pendant plus de seize siècles, les Juifs ont eu raison de se demander si quelqu'un pouvait l'observer de façon satisfaisante pour Dieu. Mais le fait que Jésus a observé parfaitement la Loi, et que Dieu a été satisfait de son observance, a rendu la Loi honorable — a prouvé qu'elle n'était pas une exigence déraisonnable — pas au-delà de la capacité d'un homme parfait.

En Matt. 5, Jésus a montré l'esprit ou la signification plus profonde de plusieurs des commandements ;  par ex., Il a indiqué que le commandement : « Tu ne tueras point » serait violé par quiconque deviendrait irrité et manifesterait à un certain degré un esprit outrageant ou meurtrier (comp. 1 Jean 3 : 15). Notre Seigneur a déclaré que le commandement se rapportant à l'adultère pourrait être violé par l'esprit sans une action positive — le simple désir de commettre l'adultère si une occasion était offerte serait une violation de l'esprit de ce commandement. C'est cette idée grandie des Dix commandements que l'Apôtre dit que des Chrétiens sont plus capables d'apprécier que les Juifs à cause du Saint Esprit qu'ils ont reçu. C'est cette idée la plus élevée de la Loi Divine qui est accomplie en nous (Chrétiens — disciples des traces des pas de Jésus) qui marchons vers la vie, non selon la chair, ses désirs et ses instigations, mais selon l'esprit — l'esprit de la Loi divine, l'esprit que le Père a disposé dans nos cœurs le désir d'être semblable à Lui qui est la fontaine d'amour et de pureté.

L'ESPRIT DU SABBAT

            Comme il y a une autre signification ou une signification plus profonde des autres commandements que celle qui a été comprise par les Juifs, il en est de même avec le quatrième qui ordonne d'observer le septième jour comme un jour de repos ou de Sabbat. Le mot Sabbat signifie repos, et sa signification plus profonde ou antitypique pour le Chrétien est le repos de la foi. Le Juif, incapable d'observer la Loi mosaïque et incapable, par conséquent, d'obtenir la vie éternelle sous l'Alliance de la Loi, a été exhorté à se réfugier auprès de Christ ; et en devenant mort à l'Alliance de la Loi, en y renonçant complètement, il a eu le privilège de venir en qualité de membre du Christ (Rom. 7 : 4) — de devenir participant de l'Alliance de Sacrifice. Agissant ainsi, le repos hors (« from ») de la Loi et de sa condamnation lui a été promis, car : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1) — le mérite de Christ couvre les manquements de tous ceux qui essaient de marcher sur Ses traces, et l'Esprit et la Parole de Dieu leur donnent les assurances de la faveur divine qui les font entrer en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ — les font entrer dans le repos. L'Apôtre déclare ainsi : « Car nous qui avons cru, nous entrons dans le repos [Sabbat] » (Héb. 4 : 3). De plus, l'Apôtre indique que, bien que maintenant nous soyons entrés dans un repos de la loi, par la foi et l'obéissance à Christ, les chrétiens ont un repos plus grand encore qui les attend au-delà de leur résurrection, lorsqu'ils entreront dans le repos qui est en réserve pour ceux qui aiment l'Éternel.

CINQUANTIÈME JOUR ET CINQUANTIÈME ANNÉE

Souvenons-nous qu'Israël avait deux régimes de Sabbat — l'un, des jours de Sabbat, l'autre, des années de Sabbat. Les jours de Sabbat commençaient à compter au Printemps. C'était un multiple de sept. Sept fois sept jours (quarante neuf jours) les amenaient au jour du Jubilé, le cinquantième jour, qui était appelé la Pentecôte. La Pentecôte n'a jamais eu sa réelle signification jusqu'à ce que le Seigneur, comme « les prémices de ceux qui se sont endormis », ressuscitât d'entre les morts (1 Cor.15 : 20). Alors immédiatement les sept fois sept plus un commencèrent à compter, et le cinquantième jour le Saint Esprit fut répandu sur tous ces « Israélites en vérité » qui, déjà consacrés, attendaient dans la chambre haute que le Souverain Sacrificateur-antitype ait fait propitiation pour leurs péchés et répandu sur eux le Saint Esprit, comme preuve de leur rétablissement à la faveur divine. Ils eurent immédiatement la paix avec Dieu. Ils entrèrent immédiatement dans le repos. Ils comprirent immédiatement qu'ils étaient enfants de Dieu, engendrés du Saint Esprit, afin qu'au temps convenable ils puissent devenir cohéritiers avec Jésus-Christ leur Seigneur. Et n'est-ce pas ainsi qu'à travers cet Âge de l'Évangile, sous l'appel de l'Évangile, tous ceux qui ont suivi les traces de Jésus et des disciples, tous ceux qui ont renoncé au péché, qui se sont confiés à Jésus et Lui ont complètement consacré leur vie, sont devenus des récipients du Saint Esprit et sont entrés dans Son repos ? Seuls ceux qui sont entrés dans ce repos et dans cette joie de l'Esprit peuvent pleinement l'apprécier.

            Jetons à présent, un coup d'œil rapide sur l'Année du Sabbat. La terre devait se reposer chaque septième année. Et sept fois sept (quarante-neuf) les amenaient à la cinquantième année, ou l'Année du Jubilé où toutes les dettes étaient annulées et où chaque Israélite retournait à son propre patrimoine. C'était une année de repos, de paix, de joie. Ce Jubilé représente les glorieux temps de Rétablissement du Royaume messianique qui, croyons-nous, sont proches, à la porte même. Lorsque ces temps seront introduits, toutes les fidèles nouvelles-créatures auront atteint la condition céleste, pour être à jamais avec le Seigneur. Leur repos (observance du Sabbat) aura atteint son accomplissement, sa perfection, et par ce Jubilé-antitype les bénédictions de la faveur divine seront graduellement étendues au monde entier, afin que toute créature désireuse de venir en harmonie avec Dieu puisse entrer dans le repos que Dieu a prévu pour la pauvre création gémissante par le Grand Rédempteur.

LE SABBAT DU CHRÉTIEN

De ce que nous avons déjà vu, il est évident que Dieu n'a imposé aucune obligation de Sabbat au Chrétien — ni le septième jour, ni aucun autre jour de la semaine. Cependant, Il a pourvu pour lui au repos dans le Seigneur, qui est typifié par le Jour de Sabbat juif. Posons-nous la question pour savoir quel jour nous devrions célébrer ce repos ? Nous répondons que nous devons être chaque jour dans cette attitude de cœur dans la joie, le repos et la paix dans l'Éternel et dans Son œuvre accomplie. Dès lors, le Chrétien, au lieu d'avoir un jour de repos ou Sabbat, comme le Juif, a un repos perpétuel — chaque jour. Au lieu d'avoir un repos simplement pour son corps, il a beaucoup plus — un repos pour son âme, un repos pour son être entier. Il peut le posséder partout où il peut se trouver, car son repos, c'est le repos constant de la foi. C'est là l'antitype spirituel, pour les Israélites selon l'esprit, de la Loi du Sabbat donnée aux Israélites selon la chair. Quiconque ergote sur le jour du Sabbat des Juifs montre clairement qu'il n'a pas compris ni apprécié jusqu'ici, pleinement du moins, le Sabbat-antitype auquel Dieu, par Christ, a pourvu pour l'Israël selon l'esprit.

Mais n'y a-t-il pas une obligation pour le Chrétien de consacrer un jour de la semaine à l'Éternel ? Nous répondons : si, il y a une obligation qui pèse sur lui telle qu'elle n'existe sur aucune autre personne au monde. Son alliance avec l'Éternel l'oblige à Lui consacrer chaque jour. Chaque jour, il doit aimer l'Éternel son Dieu de tout son cœur, de toute sa pensée, de tout son être, de toute sa force ; chaque jour il doit aimer son prochain comme lui-même. Tandis qu'il s'efforce de se conformer, au mieux de sa capacité, à cet esprit de la Loi divine, et comprend que le sang de Jésus-Christ notre Rédempteur nous purifie de toutes les imperfections contraires à nos intentions — il peut continuellement trouver le repos et la joie de l'Éternel. « Nous qui avons cru nous entrons dans le repos ». Il n'y a aucun jour de la semaine imposé à l'Israélite selon l'esprit se rapportant au repos physique ou mental — il peut toujours posséder ce dernier, le premier pouvant être régi par des règlements humains un jour ou l'autre. Le Chrétien est tenu d'être soumis aux lois qui ne sont pas, dans toutes les questions non essentielles — des motifs de conscience.

LE JUSTE EMPLOI DE LA LIBERTE

            Souvenons-nous, toutefois, que notre liberté en Christ est celle hors du fardeau et de la condamnation du péché et de la mort. En particulier, ne pensons pas à une liberté des contraintes juives du Septième Jour ni au fait qu'aucun jour plus qu'un autre n'a été imposé aux Chrétiens dans la Bible. Considérons plutôt cette liberté comme de conséquence secondaire et de moindre importance en comparaison avec notre libération de la puissance du péché et de la mort. Si un jour ou un autre est mis à part par des législateurs humains, observons leurs ordonnances ! Soyons soumis à toutes les ordonnances des hommes. Dans les pays chrétiens, c'est le premier jour de la semaine qui est souvent mis à part par la loi. Allons-nous ignorer cette loi et prétendre que Dieu ne nous a pas imposé une telle loi et que nous devrions avoir notre liberté pour travailler, etc...? Non, vraiment ; réjouissons-nous plutôt d'autre part, qu’il y ait une loi qui réserve un jour sur sept pour nous reposer de notre travail, etc... Employons cette journée aussi sagement et aussi bien que nous le pouvons pour notre édification spirituelle et l'assistance à d'autres. Quelle bénédiction trouvons-nous dans cette mesure ! Comme il est convenable de nous assembler pour le culte, la louange et l'étude de la Parole de Dieu aussi bien que pour le témoignage de la Vérité à d'autres ! Et si des lois humaines apportaient plus d'un jour de Sabbat (repos) par semaine, nous pourrions nous en réjouir également, car ce­la nous offrirait d'autant plus d'occasions pour des choses spirituelles.

Notre connaissance de la liberté dont nous jouissons en Christ ne devrait jamais être employée de telle manière qu'elle fasse trébucher les autres. Notre observance du Sabbat ordonné par la loi du pays, devrait être la plus complète — à la lettre même — afin que notre bonheur ne soit pas mal interprété — afin que notre liberté en Christ et notre exemption de la Loi mosaïque ne soient pas faussement interprétées pour être un abus de travail ou de plaisir, mais qu'elles soient un privilège et une occasion d'adorer et de servir l'Éternel, ainsi que d'édifier les frères dans la très sainte foi.            (B.S. N° 242)

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